Après l'annonce de la fin des cookies tiers par Google, Criteo plonge dans une crise boursière

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 16 janvier 2020 à 15h57
criteo-logo.jpg

Le géant français du ciblage publicitaire a dévissé en Bourse ces deux derniers jours, suite à l'annonce par Google de la fin prochaine des cookies tiers.

Le groupe français Criteo, leader mondial du commerce marketing et spécialiste du ciblage publicitaire, pesait encore plus d'un milliard de dollars sur le marché boursier il y a 48 heures (l'entreprise est cotée au Nasdaq, à New York) et fait partie des sociétés visées par la taxe française sur le numérique, au même titre que les géants Facebook, Google, Apple, Amazon, Alibaba ou Expedia. Mais les récentes annonces de Google sur les cookies font tomber la firme parisienne dans la crise.

La firme perd 24 % de sa valeur boursière en deux jours

Mardi 14 janvier, Google a annoncé, sur son blog, sa volonté de rendre les cookies tiers « obsolètes » d'ici deux ans. Dans le détail, la firme de Moutain View ne bannira pas définitivement les cookies, mais privilégiera les siens à ceux qui proviennent du site visité. Google proposera, en remplacement des cookies tiers, une solution de remplacement - dont on ignore tout pour le moment - mais qui devrait éviter aux annonceurs de laisser des traceurs pour une durée indéterminée chez les utilisateurs, dans le cadre de son programme Privacy Sandbox.


Criteo, qui a fait de l'intégration de ces petits scripts publicitaires une spécialité et lui a permis de bâtir son modèle économique, se retrouve plongée dans la crise. Alors que son action était cotée à 18,17 dollars le lundi 13 janvier en fin de séance, celle-ci est tombée à 15,29 dollars le lendemain, puis 13,81 dollars le 15 janvier.

En 48 heures, Criteo a perdu 24 % de sa valeur boursière, et sa capitalisation est tombée sous le 900 millions de dollars. Un petit rebond pourrait avoir lieu ce jeudi.

Comme Google, Criteo cherche aussi des alternatives

Avant Google, Facebook avait mis un terme au partenariat qui liait l'entreprise à Criteo et qui permettait justement au groupe français d'avoir accès aux outils de ciblage en phase de test sur le réseau social de Mark Zuckerberg.


Tout n'est pas perdu tout de même pour Criteo qui, après Apple avec Safari, s'attendait à ce que Google modifie ses standards tôt ou tard. La firme française cherche donc, elle aussi, des alternatives à sa stratégie actuelle de ciblage de ses clients.

Source : Boursorama
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
namaah

Voilà ce qui se passe quand on fait dépendre son activité de Google/Dieu tout puissant.
Je ne vais pas les plaindre en tous cas, en espérant qu’un jour, toutes les boîtes qui monétisent l’être humain, Google en tête, subissent le même sort.

c_planet

ça fait deux ans et demi que ça baisse, c’est pas 48h qui marquent une plongée dans la crise. y-a-t il encore des articles dans la presse qui remettent les faits dans leur contexte ? oh, y a pas de la glace qui a fondu quelque part ce jeudi ? … histoire de nous coller notre équivalence quotidienne en bombe nucléaire ?

AlexLex14

Ça fait un peu moins de deux ans, mais tu n’as pas tort, Criteo n’est pas au mieux de sa forme depuis 2018.

Cependant, des événements qui remettent en cause une partie de ce sur quoi tu as bâti ton business model ces dernières années peuvent précipiter une crise plus profonde et faire tomber l’arbre qui cachait ta forêt.

En bref, si tu isoles l’événement de ces deux derniers jours, on peut parler d’une crise (-24 % en 2 jours, n’oublions pas), même si au final elle s’avère passagère…

kaa02

si on retire la « monétisation de l’être humain », en particulier la publicité, adieu les sites web gratuits.

On aura droit à un internet uniquement composé des grosses boites (Amazon, Facebook etc…) et les sites journalistiques seront obligés de faire des abonnements (comme ce qui est en train de se passer actuellement vu que la pub rapporte de moins en moins).

Il faut choisir entre monétiser « l’être humain » comme tu dis, ou demander de l’argent directement à ces êtres humains :slight_smile: moi j’ai choisi perso !

thurim

Je suis d’accord, il y a un choix à faire.
Après, un des gros problèmes actuels, c’est l’opacité de l’exploitation des données, qui ne te permet justement pas de faire un choix en libre conscience.
De même, tu peux accepter que certains comportements soient tracés, et pas d’autres.

Pour en revenir à Criteo, j’ai toujours été surpris par la nullité de leur algo. Ils me poussaient que des produits que j’avais déjà regardé (jamais de trucs similaires, qui justement auraient pu avoir le truc qui manquait), et parfois des produits que j’avais déjà acheté (là, on frise le ridicule…).

granit_be

Sa courbe de chute était annoncée dans son logo …

stratos

pas un gros manque a la societé ce genre de boite.
Mais dans firefox c’est bloqué par default il me semble comme dans le nouveau edge, étonnant que google le bloque pas de base

PsykotropyK

Non non. La baisse c’est depuis mai 2017.

AlexLex14

Fin 2017 oui exact autant pour moi :+1:

Après ça c’est le cours boursier, car en 2017 la société était encore en croissance…

BetaGamma

Cela s’appelle clairement un abus de position dominante pour privilégier sa régie !
A quand une sanction exemplaire ?

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles