Entre publicité et propagande scabreuse, Amazon s'est essayé outre-Atlantique à l'exercice délicat de la communication sur les réseaux sociaux. Si l'approche, donner la parole à ses propres employés, est connue, sa concrétisation en ligne n'aura trompé personne sur Twitter.
L'objectif était de redorer le blason d'Amazon auprès de ses clients, la méthode consistait à payer des employés consciencieux pour dire du bien de l'entreprise au grand public. La résultante, elle, est assez peu probante et certainement encore moins flatteuse pour l'image de marque régulièrement écornée de la firme de Jeff Bezos.
Quand Amazon paye pour se blanchir
Au travers d'une campagne lancée en août 2018, peu après un énième scandale portant sur les conditions de licenciement houleuses d'employés aux États-Unis, Amazon a payé certains membres de son personnel, sélectionnés au préalable, pour animer des comptes Twitter à leurs noms et surtout vanter les conditions de travail au sein du groupe, de ses entrepôts et de ses centres de distribution.Cette initiative fait l'objet depuis jeudi de nouvelles critiques sur le réseau social, suite à des échanges très suivis entre un utilisateur et plusieurs comptes supposément tenus par des magasiniers d'Amazon - payés dans le cadre de ladite campagne.
Surnommés « ambassadeurs des centres de distribution » en interne, ces préparateurs de commandes sont chargés de « partager des anecdotes basées sur leur expérience personnelle », a confirmé Lindsay Campbell, porte-parole d'Amazon, au quotidien USA Today. « Il est important que nous fassions un bon travail d'éducation auprès des gens quant aux vraies conditions de travail au sein de nos centres de distribution », a-t-elle confié.
Facebook n'aurait pas supprimé l'ensemble des groupes vendant de fausses critiques Amazon
Cindi, une ambassadrice qui veut du bien au géant du e-commerce
Toujours à USA Today, Amazon a par ailleurs validé l'existence d'un de ces comptes en particulier, tenu en l'occurrence par Cindi, l'une des ambassadrices du groupe. Ces comptes, note le média américain, arborent le plus souvent le prénom de l'agent et précisent sa localisation. La bio affiche pour sa part l'ancienneté au sein d'Amazon et quelques uns des hobbies du titulaire. Le compte animé par Cindi ne fait pas exception.L'employée d'Amazon tweete régulièrement pour évoquer son travail et ses temps de pause. « Je prends une pause avec mes amis au travail », lit-on par exemple sur son profil. Le gros des échanges que Cindi entretien avec le grand public se résume toutefois à prendre la défense d'Amazon et des conditions de travail que le géant du e-commerce offre à ses agents.
Suite à un tweet appelant à boycotter Amazon « qui fait passer le profit avant les gens », Cindi a par exemple rétorqué du tac au tac : « Je n'ai jamais eu cette impression durant mes années ici, j'ai le sentiment d'être une employée valorisée ».
Amazon annonce avoir déployé plus de 200 000 systèmes robotiques dans ses centres de traitement
Des journées portes ouvertes organisées par Amazon
Parallèlement à ce programme, Amazon organise aux États-Unis des journées portes ouvertes gratuites dans ses entrepôts. « Cette année seulement, plus de 100 000 invités ont pu constater par eux-mêmes ce que c'est que de travailler dans l'un de nos centres », pointe Lindsay Campbell.Comme le rappelle néanmoins USA Today, ces programmes ont commencé à être entrepris suite aux témoignages édifiants d'employés. Certains ont ainsi confié être parfois contraints d'uriner dans des bouteilles ne pas perdre de temps sur leur planning, tandis que d'autres ont été licenciés sans ménagement pour avoir échoué à maintenir leurs quotas.
Source : USA Today