Amazon a entamé une nouvelle étape dans sa quête d'internalisation de son réseau de livraison en Allemagne. L'entreprise prévoit ainsi d'ouvrir de nouveaux centres de distribution dans le pays et d'embaucher ses propres chauffeurs.
Depuis 2015, Amazon exploite ses propres plateformes de logistique en Allemagne. La plateforme e-commerce y dispose de quatre centres de tri et de 13 centres de distribution, où les colis sont préparés avant expédition. En revanche, pour la livraison du « dernier kilomètre », l'entreprise fait généralement appel à des prestataires.
200 chauffeurs Amazon pour commencer
Mais Amazon compte faire évoluer son modèle sur son deuxième plus gros marché dans le monde. La firme a ainsi commencé à embaucher ses propres chauffeurs, en commençant par un objectif de 200 à Munich, et prévoit d'ouvrir 11 nouveaux centres de distribution.L'idée serait donc de prendre totalement la main sur son circuit de livraison, afin d'en maîtriser davantage les coûts, qui pèsent de plus en plus sur ses ventes. De plus, d'après Bernd Gschaider, Directeur logistique d'Amazon en Allemagne, il s'agit également de « proposer davantage de services, comme la livraison le jour même ». Mais en réalité, un autre événement a pu pousser le géant de l'e-commerce à accélérer cette mutation.
Crainte des répercussions d'une nouvelle loi ?
En effet, en février dernier, les autorités allemandes ont réalisé des perquisitions au sein des locaux d'entreprises sous-traitantes de livraison. Et elles ont découvert qu'un tiers d'entre elles ne respectait pas le salaire minimum ou les cotisations sociales obligatoires. Par conséquent, le gouvernement va prochainement instaurer une législation plus stricte envers les sociétés de logistique, les rendant notamment responsables de la conformité légale de leurs sous-traitants.Cependant, Amazon a nié appréhender l'influence de la nouvelle loi, expliquant procéder déjà à des contrôles inopinés chez ses partenaires, pour s'assurer de leur respect des réglementations en vigueur.
Quoi qu'il en soit, cette décision constitue un coup dur pour des entreprises de livraison comme DHL, Hermes ou DPD, pour qui l'e-commerce représente une large part de l'activité. Mais d'après Bernd Gschaider, il était important pour Amazon de se rapprocher des chauffeurs pour « mieux comprendre leurs besoins ». À commencer par ceux relatifs au salaire ? La société prévoit une rémunération de 12,80 euros de l'heure, soit plus que le salaire minimum en Allemagne. Mais moins que ce que touchent la plupart des chauffeurs chez DHL...
Source : Euronews