Dès aujourd'hui, le e-marchand va augmenter la commission qu'il facture aux commerçants utilisant ses services pour absorber le montant de la taxe décidée par le gouvernement français en juillet.
Amazon met ses menaces à exécution
Amazon avait prévenu, lors de l'adoption par le Parlement de la taxe GAFA, qu'il ne pourrait pas assumer ce nouvel impôt et qu'il serait dans l'obligation de le répercuter sur ses commerçants tiers vendant sur Amazon, soit près de 10 000 sociétés au total, qui utilisent ses services.C'est désormais chose faite ce mardi 1er octobre. La commission prise par le groupe américain sur chaque vente effectuée sur sa plateforme va passer de 15% à 15,45%, afin d'absorber la taxe établie à 3% du chiffre d'affaires réalisé dans le pays.
Amazon n'a pas pris la peine de négocier avec ses partenaires, comme l'explique Xavier Douais, président de la section commerce de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CGPME) au micro de France Inter : « On peut analyser cela comme une provocation dans la mesure où ils nous l'écrivent clairement : on nous impose une taxe alors on vous l'impose également. 3% de la marge c'est quelque chose de très important pour les commerçants ».
Une taxe GAFA finalement payée par le consommateur
Ces petites sociétés n'ont pourtant pas leur mot à dire, leur activité commerciale dépendant aujourd'hui entièrement de la logistique proposée par le e-marchand. « On a beaucoup de retour de commerçants qui ont confié une partie du développement de leur structure à une plateforme, en l'occurrence Amazon. Aujourd'hui ils sont pieds et poings liés avec ces gens, donc ils sont dans un désarroi important », ajoute Xavier DouaisLa suite logique de cette augmentation de la commission est la hausse attendue du prix final facturé au client. Les PME, pour sauvegarder leurs marges, vont probablement répercuter la taxe GAFA sur le consommateur et les tarifs de dizaines de milliers de produits devraient augmenter dans les prochains jours.
Des économistes avaient alerté sur le fait que cette taxe sur le chiffre d'affaires serait répercutée par les entreprises concernées et nous avons clairement expliqué aux autorités que cela serait le cas s'agissant d'Amazon. Étant donné que nous opérons dans le secteur très concurrentiel et à faible marge du commerce de détail et que nous investissons massivement dans la création d'outils et de services destinés à nos clients et à nos vendeurs partenaires, nous ne sommes pas en mesure d'absorber une taxe supplémentaire assise sur le chiffre d'affaires et non sur les bénéfices. Cette taxe visant directement les services de la marketplace que nous mettons à la disposition des entreprises avec lesquelles nous travaillons, nous n'avons pas d'autre choix que de la répercuter sur l'ensemble des entreprises vendant sur Amazon.fr. Nous reconnaissons que cela pourrait mettre les petites entreprises françaises en position de désavantage concurrentiel par rapport à leurs homologues d'autres pays, et nous en avons, comme de nombreux autres acteurs, averti les autorités. Malheureusement, nous nous attendons à ce que nombre de ces entreprises soient en conséquence contraintes à répercuter cette taxe sur les consommateurs, ce qui entraînera une hausse des prix de leurs produits vendus en ligne, que ce soit sur notre site ou ailleurs.
Source : France Inter