Alain Damasio, Ken Loach... 111 assos et intellectuels se lèvent contre Amazon

Publié le 15 novembre 2019 à 10h00

Dans une tribune publiée dans Le Monde ce vendredi 15 novembre, plus de cent artistes et intellectuels s'insurgent contre Amazon et la « vision du monde » promue par l'entreprise de Jeff Bezos.

Ils appellent à la mobilisation le 29 novembre prochain, jour du Black Friday, pour perturber les activités de l'entreprise et « promouvoir des alternatives ».

Un « néolibéralisme 2.0 » qu'il faut combattre

Parmi les signataires, on retrouve Alain Damasio, Ken Loach, Yvan Le Bolloc'h, le vidéaste Usul, mais aussi de nombreux libraires, éditeurs, économistes ou membres d'associations.

Les signataires expliquent que l'ambition de Jeff Bezos, patron de l'entreprise, est de « créer un écosystème complet avec des maisons connectées, des e-books, de la musique, des séries, des films... pour générer toujours plus de commandes de ses produits à bas prix ». Cependant, « derrière le héros du néolibéralisme 2.0 se cache une vision du monde que nous devons combattre ».

Selon eux, la surconsommation encouragée par Amazon et ses livraisons en moins d'une heure est « un désastre écologique » qui « démultiplie l'extraction des ressources ».

Appel à un vendredi noir pour Amazon

En parallèle de la problématique écologique posée par la puissance d'Amazon, les signataires de cette tribune font valoir de nombreuses critiques.

Comme les liens houleux entre Amazon Web Services (AWS), qui fournit des services de Cloud à Palantir, une société « qui aide Donald Trump à surveiller et arrêter les migrants », ou la façon dont Amazon échappe à l'impôt en déclarant ses profits dans des paradis fiscaux. Le texte précise par exemple que l'entreprise répercutera la taxe européenne GAFA sur ses fournisseurs.

En parallèle, la tribune s'attaque à la façon dont les employés de l'entreprise de Seattle sont traités. « Les salariés d'Amazon, dont de nombreux intérimaires, enchaînent des tâches cadencées par les algorithmes de leurs scanners. Dans ses nouveaux entrepôts, ils deviennent des auxiliaires de 100 000 robots de préparation des commandes. Et, bientôt, les livreurs, déjà nombreux à être ubérisés, pourront être remplacés par des drones », écrivent-ils.

Ils appellent ainsi à un « vendredi noir pour Amazon » le 29 novembre prochain, à l'occasion du Black Friday, afin de stopper la croissance de l'entreprise, notamment en France. « Cette vision du monde est en totale contradiction avec la profonde aspiration à une vie décente sur une planète vivable », continuent-ils. Un site a été mis en place pour cette action.

Source : Le Monde

Par Benjamin Bruel

Journaliste spécialisé dans le numérique, l'espace, la technologie et l'innovation, je me passionne par tout ce qui a trait au futur et à la compréhension du monde de demain. J'exerce ce métier depuis quatre ans, souvent devant mon ordinateur et parfois en vadrouille entre deux pays d'Asie. Amateur de bande dessinées, de paranormal et de dark tourism, je voue aussi un culte aux œuvres de Philip Pullman et de Yoko Taro.

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Commentaires (10)

Pi_upi_u

Hum, je ne comprend pas l’impact écologique des livraisons en 1h, que ce soit par Amazon ou par Darty, les objets construits ont le même impact, le trajet reste le même, voir moindre vu qu’ils construisent des entrepôts à proximité). De plus, malgré l’automatisation, cela créait des emplois (on se plaint, on se plaint, mais c’est mieux que rien).
Par contre, pour l’aspect des conditions salariales, je suis tout à fait d’accord, c’est inadmissible, pour les paradis fiscaux aussi (mais on est justement pas entrain d’essayer de régler ce problème ?)
Pour moi le plus gros problème, c’est d’abandonner les petits commerces, mais pour accéder à leurs marchandises, ils doivent passer par pleins d’acteurs donc les prix sont au final exorbitant. Donc tant qu’on a pas régler ça, je continuerai d’aller payer là où c’est moins cher (c’est à dire sur internet, pas forcement que par Amazon)

Saulofein

C’est ridicule, Amazon ne fait que répondre au besoin de nos sociétés actuelles.
Des produits a bas coûts avec une livraison rapide.
L’avantage d’Amazon est qu’au moins, de petits vendeurs (TPE/PME) peuvent vendre dessus, si il disparaît, alors la place reviendra aux sites chinois, et adieux les entreprises françaises.
« … Et, bientôt, les livreurs, déjà nombreux à être ubérisés, pourront être remplacés par des drones » »
Ah ben ça c’est le futur, mais cette phrase est extrêmement contradictoire, on nous dit dans un premier temps que le métier de livreur est un métiers épouvantable, et dans un second temps on nous dit que c’est un drame qu’il disparaisse… Ces grand penseur veulent donc que nous conservions des boulot peu attractifs, merci beaucoup!

Peter_Vilmen

Si je comprends bien, une bande de mecs riches et aisés se plaignent d’Amazon qui ne sert « qu’à réduire les coûts ». C’est gentil pour les milliards d’êtres humains qui pensent le contraire.

Fodger

Ils ont raison, vous ne réfléchissez pas beaucoup.

Non seulement amazon traite ses salariés comme de la m…, mais en plus c’est une pieuvre tentaculaire qui pousse à la surconsommation ce qui donc bien évidemment est une aberration écologique (on rase des montagnes pour fabriquer vos fottus mobiles).

Et plus inquiétant encore, c’est qu’amazon gère des millions de sites d’entreprise avec leur cloud, et pas des moindre.

Etre dépendant à ce point des GAFA est dangereux pour l’écologie, l’économie à long terme, et l’indépendance des entreprises, états.

kevlar

Yvan Le Bolloc’h…

Ça en dit long sur la pertinence de leurs revendications.

Pi_upi_u

Fodger : « on rase des montagnes pour fabriquer vos fottus mobiles ».
Comme un grand nombre d’utilisateur, si je rachète un téléphone c’est qu’il ne marche plus. Que ce soit par Amazon ou pas, le problème c’est obsolescence programmé, pas le vendeur.
« Etre dépendant à ce point des GAFA est dangereux pour l’écologie, l’économie à long terme, et l’indépendance des entreprises, états. » Je suis d’accord mais au lieu de ne faire que se plaindre, il faut peut être proposer des solutions, non ?

Saulofein

MDR, merci de réfléchir pour nous alors! <3
Sinon AWS (Amazon Web Service) est l’avenir de l’informatique, il suffit de regarder les services qu’ils proposent, ils n’ont pas 30% de part de marché cloud par hasard.
Ça annonce clairement la fin de l’infra dans les entreprises.

nicgrover

Venant de la part de néo-gauchistes friqués, cela ne m’étonne guère…

Fodger

Ca passe déjà par le comportement individuel en tant que consommateur.
Les mobiles d’occasion, ça peut aussi être très bien.

Fodger

Il ne sont pas les seuls à proposer des services, heureusement d’ailleurs.

Confier son infra à un GAFA n’est pas forcément sans risque.