Le siège francilien et plusieurs entrepôts du géant du e-commerce sont visés par des actions de militants écolos, décidés à transformer le Black Friday en « Block Friday » ou vendredi bloqué.
Le Black Friday se devait d'être un événement stratégique majeur pour les nombreux commerçants et e-commerçants français, qui souhaitent profiter de l'approche des fêtes de fin d'année pour faire le plein, à coup de promotions alléchantes et attractives. Mais en ce 29 novembre 2019, il y a ceux qui saisissent l'occasion pour faire flamber leur carte bleue (en témoignent les files d'attente autour de certains centres commerciaux), et ceux qui s'opposent aux pratiques des principaux acteurs du e-commerce, accusés notamment de détruire le climat et de pousser à la surconsommation. Plusieurs sites d'Amazon France en font les frais aujourd'hui.
Les manifestants multiplient les actions autour des centres de l'entreprise
Plusieurs centres logistiques et commerciaux d'Amazon sont aujourd'hui bloqués par des opérations menées par certaines associations et ONG comme Attac ou Greenpeace. Ces dernières accusent Amazon de favoriser la surconsommation, de détruire des emplois plus qu'elle n'en crée et de favoriser le dérèglement climatique par la multiplication des livraisons.Ce vendredi matin, le siège français d'Amazon, à Clichy, était bloqué par des militants qui ont bravé la pluie pour manifester, forts du slogan #StopAmazon.
🔴 Blocage en cours du siège d'Amazon à Clichy (92). Les militant•e•s dénoncent l'impunité fiscale, sociale et environnementale de la multinationale.
— Contre Amazon et son monde 🛑 (@amazon_stop) November 29, 2019
Contre Amazon et son monde : transformons le #BlackFriday en #VendrediNoirPourAmazon #StopAmazon pic.twitter.com/Opz9Hfm48b
D'autres sites sont ou ont été l'objet de blocages ces dernières heures. C'est le cas de l'entrepôt Amazon situé à Saint-Priest, près de Lyon, bloqué par plusieurs dizaines d'activistes depuis 7h du matin. Le site aurait été dégagé par la police en milieu de matinée, parfois avec virulence, les manifestants ne souhaitant pas bouger. « La police, doucement, on est là pour vos enfants », scandaient certains d'entre eux.
A #Lyon où #Amazon est bloqué depuis ce matin, la police n'a pas mis longtemps à intervenir brutalement pour déloger les militants.
— Marcel Aiphan (@AiphanMarcel) November 29, 2019
Le souci environnemental pèse peu face aux intérêts du capital...#VendrediNoirPourAmazon #Acte55 #GiletsJaunes #5decembre pic.twitter.com/mnYqgWzjjB
Jeudi, ce sont entre 50 et 100 militants issus de mouvements écolos qui ont bloqué l'entrepôt de Brétigny-sur-Orge, dans l'Essonne. Les groupes Amis de la Terre et ANV-COP21 avaient ainsi installé des bottes de paille et constitué des barrages humains. Après deux heures d'action, ils ont été délogés par les forces de l'ordre. Des gilets jaunes ont participé au blocage d'un autre entrepôt jeudi soir, dans l'Isère, avant d'être évacués en fin de soirée.
Amazon dénonce la méthode, et fait valoir ses arguments
C'est dans un contexte assez particulier autour du Black Friday que la société Amazon a été poussée à réagir. Dans un communiqué paru ce vendredi matin, la société affirme respecter « le droit de chacun d'exprimer ses opinions », mais dénonce « le mode opératoire choisi par certains manifestants aujourd'hui et par celui d'Attac, qui diffuse de fausses allégations au service d'un agenda politique ».Amazon a rappelé « s'acquitter de l'ensemble des impôts et taxes exigibles en France et dans tous les pays où il est présent », et affirme avoir contribué à la hausse de 20 % (entre 2000 et 2018) du nombre de salariés exerçant dans le secteur du commerce de détail, qui emploie 1,8 million de personnes en France. La société américaine affirmait encore récemment franchir le cap des 9 300 employés sous CDI d'ici la fin de l'année.
Sur le pan du développement durable, Amazon rappelle avoir lancé les programmes « Déballer sans s'énerver » et « Expédier dans l'emballage d'origine », et développé ses propres parcs éoliens et solaires, communiquant officiellement sur sa volonté d'atteindre l'objectif de l'Accord de Paris de la neutralité carbone dix ans en avance, soit en 2040. La société indique ainsi s'être engagée à « un investissement de 100 millions de dollars dans la reforestation et une commande de 100 000 véhicules de livraison entièrement électriques, la plus grande commande de véhicules de livraison électriques jamais réalisée - pour supprimer les émissions carbones ».