Le e-commerçant avait initialement prévu de mettre à l'arrêt ses centres de distribution jusqu'à lundi inclus. La direction a décidé d'étendre la suspension de l'activité jusqu'au 22 avril.
La guerre entre Amazon et le pouvoir (judiciaire notamment) continue de faire rage. Après avoir pris connaissance, mardi 14 avril, de la décision du tribunal judiciaire de Nanterre obligeant, sous astreinte d'un million d'euros par jour, le e-commerçant à suspendre temporairement l'activité dans ses centres de distribution en France, sur fond de coronavirus, la firme américaine a appliqué le jugement en annonçant, le lendemain, la cessation provisoire de ses entrepôts français jusqu'au lundi 20 avril. Mais dimanche, Amazon a d'ores et déjà déclaré proroger la suspension de l'activité jusqu'au mercredi 22 avril inclus.
Amazon n'a pas tergiversé pour l'arrêt de ses entrepôts
Parce que nous ne sommes plus à un rebondissement près, d'ici mercredi, il pourrait y avoir du nouveau dans le « dossier Amazon. » La filiale française de l'entreprise espère obtenir, mardi, la levée de la limitation de ses activités aux produits dits essentiels, et ainsi rouvrir ses sites dans les prochains jours.Le e-commerçant a en tout cas annoncé, ce week-end, prolonger de deux jours supplémentaires la fermeture de ses entrepôts français, jusqu'au mercredi 22 avril. « Nous restons perplexes quant à la décision rendue par le tribunal, malgré les preuves concrètes apportées sur les mesures de sécurité que nous avons mises en œuvre, et faisons appel de cette décision », déclarait l'entreprise le 15 avril.
Amazon rappelle tout de même maintenir la livraison des produits vendus par les « milliers d'entreprises indépendantes qui vendent sur Amazon.fr, sans restriction de catégorie ». Il est possible également d'être livré depuis les plateformes étrangères du e-commerçant.
Amazon paie toujours intégralement ses salariés... qui ont lancé une pétition
Pour le moment donc, les 10 000 salariés et intérimaires répartis dans les six centres de distribution français d'Amazon sont invités à rester à domicile. Une réunion avec le comité social et économique (CSA) aura lieu ce lundi. Et en attendant, les employés français de l'entreprise seront toujours payés à 100 %. Amazon envoie un signal fort au gouvernement en refusant de basculer ses salariés en chômage partiel.Amazon semble peu à gagner la bataille de l'opinion, avec de nombreux clients qui soutiennent la firme et ne comprennent pas que ses concurrents français, parmi lesquels Fnac-Darty et Cdiscount, puissent conserver une certaine activité. Une pétition mise en ligne par des salariés du site Amazon de Lauwin-Planque (Nord) il y a quelques jours sur le site MesOpinions a déjà récolté 14 500 signatures. Celle-ci tend à montrer le désaccord des employés avec la décision prononcée par le tribunal judiciaire de Nanterre, « qui pèse sur nos clients et nos emplois. C'est pour cela que nous vous demandons de signer cette pétition », concluent les salariés.
Source : BFM