© Laurenz Heymann / Unsplash
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L'activité de service représente un joli pactole pour l'entreprise californienne, et elle entend bien la faire fructifier dans les années à venir.

Si l'on devait retenir un seul grand mouvement opéré par Tim Cook depuis son accession au poste de P.-D.G. d'Apple en 2011, ce serait certainement la montée en puissance dans les services. Aujourd'hui, les activités liées aux abonnements ou aux achats ponctuels représentent un quart du chiffre d'affaires de la marque et une marge très importante qui participe aux bénéfices colossaux engrangés chaque année.

Une rancune tenace et trois gros projets visant frontalement Google

Apple s'attaque de plus en plus frontalement à Google en essayant de lui chiper des parts de marché sur ses plus gros secteurs d'activité. Cette concurrence n'est pas nouvelle et date du temps de Steve Jobs. En 2009, il avait ainsi déclaré vouloir lancer une « guerre thermonucléaire » contre le moteur de recherche qui prenait de plus en plus d'importance avec son système d'exploitation Android. Deux anciens ingénieurs, cités par le Financial Times, indiquent que cette rancune est toujours tenace, plus de 11 ans après la mort du fondateur de l'entreprise.

La première étape fut la sortie d'Apple Plans en 2012. Moqué à sa sortie pour ses cartes, achetées à Tom-Tom et incomplètes, voire franchement ratées, le service a depuis repris du poil de la bête. Apple a investi lourdement pour créer ses propres cartes et propose aujourd'hui un nouveau service pour les entreprises appelé Business Connect.

Ce dernier permet à n'importe quelle entreprise de créer sa propre fiche pour indiquer l'adresse de son commerce et les horaires d'ouverture, et également ajouter des photos et autres renseignements pratiques. Apple veut donc se développer et marcher sur les plates-bandes de Google Maps, qui propose aujourd'hui le même type de service indispensable à la navigation.

Apple veut sa part du marché de la publicité en ligne et multiplie les investissements en ce sens

Le deuxième secteur scruté de près par Apple est la recherche en ligne. Cela fait déjà de nombreuses années que la rumeur d'un moteur de recherche développé dans le plus grand secret par la marque bruisse, mais pour le moment, rien de concret n'a été annoncé. Les investissements pour lutter contre Google sur son activité de prédilection sont colossaux, mais cela pourrait payer.

Aujourd'hui, Google paye entre 8 et 12 milliards de dollars par an pour faire de son produit le moteur de recherche par défaut sur l'iPhone, l'iPad et le Mac à travers le navigateur Safari. Si d'aventure, Apple remplaçait Google par son propre moteur, elle pourrait mécaniquement grappiller quelques parts de marché au géant du Web qui se traduiraient en espèces sonnantes et trébuchantes à travers des publicités en ligne placées entre les résultats de recherche.

Pas de quoi inquiéter Google, aujourd'hui hégémonique dans le domaine de la recherche, mais Apple pourrait miser sur son discours en faveur du respect de la vie privée pour convaincre plusieurs millions d'utilisateurs de changer leurs habitudes.

Les annonces publicitaires sont d'ailleurs le dernier sujet auquel Apple apporte une attention toute particulière. Le constructeur a élargi les espaces pour les annonceurs dans l'App Store et pourrait en ajouter d'autres sur Apple Plans, Apple Podcasts et Apple Books. Apple TV+ devrait également commencer à diffuser des pubs à travers les retransmissions des matchs de baseball et de football.

En garantissant à ses utilisateurs une confidentialité absolue et en convainquant les annonceurs avec comme argument les milliards d'appareils frappés d'une pomme en circulation, Apple pourrait gonfler les revenus de son activité publicitaire très rapidement. Cela pourrait affaiblir Google, qui dépend à 80 % des revenus de sa branche publicitaire.