Missionnée par Apple pour enquêter sur les conditions de travail réputées accablantes au sein des usines Foxconn à Taiwan, la Fair Labor Association (FLA), rapporte « des progrès ». En janvier dernier, une longue enquête du New York Times dénonçait les pratiques managériales qualifiées d'inhumaines dans les chaînes de montage des iPhone et iPad d'un des principaux sous-traitants d'Apple.
Rappelons que le choix de cette organisation par Apple avait été critiqué en février en raison d'un conflit d'intérêt : son conseil d'administration est composé à parts égales de représentants associatifs, de représentants d'universités mais aussi de représentants de l'industrie parmi lesquels on retrouve... Apple. Autre grief amené par plusieurs ONG : la FLA ne diffuse pas la liste des usines inspectées. Malgré tout, elle a pu procéder à ses inspections en envoyant des enquêteurs entre le 25 juin et le 6 juillet.
L'organisation rapporte plusieurs améliorations chez Foxconn. Le Taiwanais a ramené les horaires de travail sous les 60 heures par semaine et compte descendre à 40 heures d'ici juillet 2013 afin de se mettre en conformité avec le droit chinois. « Nos vérifications montrent que les principaux changements immédiats en matière de sécurité et de santé ont été effectué »s, souligne Auret van Heerden, le p-dg de la FLA.
Sur les nombreux points où Foxconn devait s'améliorer, 195 ont été respectés selon l'organisation, et 89 l'ont été en avance par rapport au calendrier. La FLA assure que le Taiwanais a promis de clarifier sa politique de stages en n'abusant plus des horaires à l'égard des stagiaires ou en ne les retenant plus indéfiniment.
D'autres mises aux normes ont concerné le renouvellement de certains outils responsables de microtraumatismes, le changement de la politique de maintenance afin de s'assurer que le matériel est opérationnel ou encore la mise à disposition de protections pour les yeux. La FLA affirme aussi que les employés bénéficieront d'une formation à la sécurité, mais ne précise pas en quoi elle consistera.
L'organisation ne dit pas non plus si Foxconn a renoncé aux filets de sécurité aménagés pour éviter que les salariés ne meurent défenestrés. Ou encore si la société demande toujours à ces derniers de s'engager par écrit à ne pas se suicider.