En français, on connaît le groupe d'îles sous le nom de Rochers Liancourt. En japonais, ce regroupement d'îlots est nommé Takeshima et, en coréen, Dokdo : les deux pays se disputent ce territoire depuis des décennies, en revendiquant tous les deux la propriété, et donc, le nom.
La semaine dernière, le torchon diplomatique s'est remis à brûler, avec, en ligne de mire, l'application Plans d'Apple : cette dernière attribue simultanément les trois noms connus de ces îles - Liancourt Rocks en anglais, calqué sur le nom français - ce qui n'est pas au goût du gouvernement sud-coréen. Ce dernier a contacté la branche locale d'Apple pour protester, arguant que les îles lui appartiennent, et ne doivent donc pas être désignées par le nom japonais. « Même si Apple est un organisme privé, c'est un point sur lequel notre gouvernement ne veut pas céder. Alors nous allons insister pour appuyer notre position pour qu'Apple accède à notre demande » a déclaré un porte-parole du gouvernement coréen.
Appartenant initialement à la Corée, les îles Dokdo avaient été annexées par le Japon en 1905, qui les avait alors rebaptisé Takeshima, soit « îles bambou ». Dans les années 50, si le Japon a renoncé à la majeure partie des territoires coréens suite au traité de San Francisco, le statut des îles Dokdo est resté très ambigu, poussant les deux pays à les revendiquer l'un et l'autre. Aujourd'hui, la Corée du sud dispose d'une police sur les îlots, ce qui motive d'autant plus sa volonté de s'imposer comme le « propriétaire » du territoire... ce qui n'est pas du goût du Japon, qui est de plus en plus agressif concernant la question.
Si la position d'Apple reste encore à définir, on peut néanmoins noter que Google a lui-même dû se pencher sur le problème, après une réclamation de la Corée du sud, il y a peu : la firme de Mountain View avait alors décidé de se ranger du côté de la neutralité en choisissant de nommer les îles par leur nom franco-anglais de Rochers Liancourt dans son service Maps.