La visite de Tim Cook en Europe ces derniers jours ne serait pas uniquement liée à l'ouverture du centre de recherche et développement d'Apple consacré aux applications iOS - à Naples, en Italie. Selon Bloomberg, le PDG du groupe américain aurait eu un entretien privé avec Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence. Le sujet de la discussion, d'après l'agence : les 8 milliards de dollars de taxe menaçant Apple.
Comme elle le révélait à la mi-janvier, la Commission européenne a ouvert une enquête portant sur la fiscalité du fabricant de l'iPhone, entre 2004 et 2012. Sur 64,1 milliards de bénéfices engrangés sur cette période, la société pourrait se voir réclamer 12,5 %. Au centre de cette enquête figurerait aussi l'accord conclu entre le gouvernement irlandais et Apple, qui ont réduit ses impôts comme une peau de chagrin.
L'argument des emplois créés
Implanté en Irlande, d'où il facture ses ventes à l'international, Apple ne s'est en effet pas satisfait du taux d'imposition sur les bénéfices déjà très avantageux de ce pays (12 % comparé à 35 % aux États-Unis). En 2013, l'américain avait expliqué à la commission avoir réussi à obtenir du gouvernement une imposition spéciale, qui est de l'ordre de 2 % depuis 2003. Mais selon la Commission, Apple n'a été taxé qu'à 0,05 %.À l'époque, Apple s'était fendu d'un communiqué rappelant être l'entreprise américaine qui reverse le plus d'impôts aux États-Unis, avec 6 milliards de dollars en 2012, soit un taux de 30,5 %. Sauf que ce n'est pas du tout le sujet. Le sujet concerne les bénéfices d'Apple réalisés à l'international, qui sont devenus majoritaires.
Cette fois encore, Tim Cook a publiquement souligné que sa société contribuait lourdement à l'économie en Europe, en ayant généré 1,4 million d'emplois indirects - par exemple, via l'écosystème d'applications. Apple se félicite aussi d'avoir versé un total de 10,2 milliards d'euros aux développeurs européens. Kristin Huguet, une porte-parole d'Apple, a confirmé à Bloomberg cet entretien entre Tim Cook et Margrethe Vestager.
Si le contenu des échanges n'a pas filtré, pour Bloomberg, il ne fait pas de doute que Tim Cook est venu plaider sa cause, alors que les dépenses d'Apple en lobbying aux États-Unis ont augmenté en 2015.
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