Conséquence directe du scandale Cambridge Analytica qui a (un temps) pénalisé Facebook, cette nouvelle politique adoptée par Apple traduit aussi un alignement sur les règles européennes du RGPD entrées en vigueur fin mai.
Interdiction du démarchage
Les temps sont durs pour les développeurs, du moins les moins scrupuleux d'entre eux qui n'hésitent pas à collecter contacts et données personnelles de leurs usagers dans le but de les revendre. De manière discrète, Apple vient d'opérer un sérieux tour de vis sur les règles qui encadrent leur accès à l'App Store. Il leur est désormais interdit de revendre les contacts qu'ils collectent, ou de les agréger dans des registres pour les céder ensuite à des sociétés tierces.Apple interdit aussi aux créateurs d'applications le démarchage des amis de leurs usagers. Vous conservez, bien sûr, le droit d'inviter un de vos proches à utiliser telle ou telle application, mais les développeurs perdent le droit de le suggérer à votre place. Violer ces nouvelles règles aura des conséquences lourdes pour les développeurs : ils risquent le bannissement définitif de l'App Store.
RGPD, nouveau standard d'Apple
Un développeur pourra toujours demander à ses usagers d'accéder à vos contacts, mais il devra le faire de manière claire, et détailler l'usage qu'il compte faire de vos informations. Des conditions directement inspirées du Règlement Général européen sur la Protection des Données (RGPD), qu'Apple a promis d'appliquer volontairement dans le monde entier.La défense de la vie privée est l'argument massue d'Apple pour se différencier, notamment de Google et Facebook. C'est tout le sens, par exemple, des restrictions anti-Facebook introduites récemment dans Safari : la prochaine version du navigateur d'Apple bloquera le tracker d'activité du réseau social, que Tim Cook n'a de cesse de critiquer depuis le scandale Cambridge Analytica.