Le dirigeant de Dassault Systèmes réfléchit à l'exil fiscal

Thomas Pontiroli
Publié le 12 mars 2013 à 10h36
Le directeur général de Dassault Systèmes (+15% de bénéfices en 2012, à 335 millions d'euros) Bernard Charlès, menace de quitter le pays en raison de la pression fiscale pesant sur les actionnaires.

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Bernard Charlès
Bernard Charlès, le directeur général du premier éditeur de logiciels français, Dassault Systèmes, et troisième patron le mieux payé de France en 2011 avec 11 millions d'euros, affirme dans un entretien au Monde qu'il étudie actuellement les pistes devant le mener à quitter le pays, afin d'échapper à une fiscalité jugée trop lourde.

« J'étudie la question sous tous ses aspects. Pour être clair, cela ne concerne pas la taxation à 75 % des revenus au-delà de 1 million d'euros, même si je pense qu'au-dessus d'un certain seuil, c'est confiscatoire », déclare-t-il. Précisant davantage s'inquiéter de « l'alourdissement de la fiscalité sur le capital, les stock-options et les actions gratuites ».

Le dirigeant estime ainsi qu'offrir la possibilité aux cadres d'une entreprise d'en devenir actionnaire équivaut à leur donner « une part de rêve ». Chez Dassault Systèmes, 10% des salariés sont dans cette situation. Pour illustrer sa pensée, Bernard Charlès raconte qu'il y a quinze ans, il a convaincu Serge Dassault d'être associé, et que ce dernier aurait compris que « chacun était gagnant ».

Principal problème pointé du doigt, donc, par le candidat à l'exil fiscal : le niveau de taxation. « Pour obtenir une part de capital, l'entreprise et son salarié vont devoir payer en taxes et en impôts jusqu'à 80 % de sa valeur, ce n'est pas tenable. Il est normal que les cessions de capital soient taxées, mais au-delà de 60 %, vous êtes hors course au niveau mondial », explique Bernard Charlès.

Selon lui, la conséquence de ce poids fiscal serait la difficulté pour le groupe à fidéliser les cadres dirigeants. Et de menacer qu'à l'avenir, les « embauches du top management vont nécessairement se faire ailleurs qu'en France ». D'autant que Dassault Systèmes est implanté sur trente sites dans le monde.
Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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