Hier, sur son blog officiel, Google, par le biais de sa vice-présidente en matière de communications et d'affaires publiques Rachel Whetstone, a fait un rappel de sa position face à la censure sur le Web, quelques semaines après la « fin » de son conflit avec la Chine. Le moteur de recherche en profite pour rappeler que sur les 100 pays dans lesquels Google est disponible, 25 le censurent.
« Nous voyons ces tentatives de contrôle de plusieurs façons. La Chine est l'exemple le plus probant, mais ce n'est pas le seul. Les services de Google - de la recherche à Blogger, en passant par YouTube et Google Docs - ont été bloqués dans 25 des 100 pays où nous les offrons. », explique le site.
Si Google ne donne pas la liste complète des 25 pays qui brident ses services, il donne tout de même des pistes. Ainsi, le Vietnam semble poser les mêmes problèmes que la Chine. « Nous ne voulons pas nous livrer à la censure politique. C'est particulièrement le cas dans des pays comme la Chine et le Vietnam qui n'ont pas de processus démocratiques par lesquels les citoyens peuvent contester la censure. Nous évaluons soigneusement s'il faut, oui ou non, établir une présence physique dans les pays où la censure politique est susceptible de se produire. »
Par ailleurs, s'il exclut tout rapport avec les lois en vigueur dans certains pays en rapport avec le contenu proposé sur Internet, comme c'est le cas en Allemagne et en France avec le pro-nazisme, ou, plus largement, la pédophilie, le site évoque un conflit avec une loi locale turque : « En Turquie, des vidéos qui insultent le fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Atatürk, sont illégales. Il y a deux ans, nous avions été informés d'un tel contenu sur YouTube et l'avions bloqué. Un tribunal turc avait, par la suite, demandé que nous les bloquions au niveau mondial, ce que nous avions refusé de faire, arguant que le droit turc ne pouvait pas s'appliquer à l'extérieur de la Turquie. Par conséquent, YouTube a été bloqué là-bas. »
Les 22 autres pays font sans aucun doute partie de la liste de l'Open Net Initiative citée par Google, qui précise que « le nombre de gouvernements qui censurent est passé d'à peu près 4 en 2002 à plus de 40 aujourd'hui. »
En somme, si les motivations du moteur de recherche « en faveur du droit du peuple et de la liberté d'expression » apparaissent comme toujours fortes, la censure, elle, n'a fait que gagner du terrain ces dernières années. « Nous sommes animés par la conviction que de plus amples informations signifient plus de choix, plus de liberté et, finalement, plus de pouvoir pour l'individu. », conclut Rachel Whetstone. Des idées forts louables, mais encore faut-il avoir les moyens de les appliquer...