Google vient de confirmer qu'il avait acheté une startup en stealth-mode (ce qui signifie que les activités de l'entreprise sont faites à couvert, pour cause de développements secrets, par exemple) baptisée AgniLux pour une somme non communiquée. Cette entreprise, lancée par des anciens de P.A. Semi, serait spécialisée dans les processeurs pour serveurs économes en énergie.
L'anecdote est symbolique : c'est justement Apple qui a racheté P.A. Semi en 2008 pour 278 millions de dollars. Et c'est P.A. Semi qui a développé l'A4, le processeur à architecture ARM de l'iPad. Google tenterait-il de développer sa propre puce pour ses matériels grands publics ? Pas sûr, car le secteur d'AgniLux serait celui des puces pour serveurs. Selon le New York Times, qui a pu interroger des employés de l'entreprise, AgniLux travaillerait sur « une sorte de serveur. »
Google pourrait-il donc développer des puces ARM à basse consommation pour ses propres serveurs ? Le géant fera lui-même ses propres calculs, mais les serveurs sont d'autant plus stratégiques pour lui que ses systèmes Android et Chrome, qui pourraient faire tourner de plus en plus de tablettes ou de netbooks, se basent sur le cloud. Les processeurs NVIDIA et Qualcomm sont donc largement suffisants côté utilisateurs.
Pour ce qui est des serveurs, le New York Times n'y croit pas. Ashlee Vance et Brad Stone, qui ont déniché l'affaire AgniLux, rapportent qu'une personne proche du dossier a déclaré que « Google n'est pas intéressé par la fabrication de processeurs en soi, mais par la possibilité d'utiliser l'expertise d'AgniLux pour aider à porter ses deux systèmes d'exploitation sur d'autres plate-formes - comme les tablettes ou même des récepteurs numériques. » Il s'agirait donc plus d'une question d'image que d'une réelle volonté d'entrer sur le marché des processeurs.