Alphabet, la holding qui chapeaute Google depuis août 2015, affiche des résultats flamboyants. Avec un chiffre d'affaires en croissance de 13 % sur un an à 18,7 milliards de dollars, non seulement le groupe dépasse les attentes des analystes, mais il se permet en plus de faire mieux qu'au précédent trimestre, alors qu'il fait face une érosion (accrue) de 16 % du prix payé par un annonceur sur ses publicités (CPC), un indicateur clé.
Les revenus publicitaires de Google ont grimpé de 13 % sur les trois mois échus - contre 11 % au précédent trimestre. Ils pèsent 16,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires, soit près de 90 % des recettes du groupe Alphabet. Au cœur de ces bons indicateurs : le volume de clics sur les publicités, qui compense plus que jamais le déclin de leur valeur unitaire. Celui-ci a bondi de 23 % sur la période, contre 18 % en juillet.
Une raison à cela : Google a accordé plus de places à ses annonces dans les résultats de recherche effectués depuis un smartphone. Jusqu'alors, il souffrait de la comparaison avec Facebook et ses publicités natives. Générer plus de trafic sur ses sites, telle est la formule de Google pour compenser le déclin du CPC, mais cette recette ne fonctionne pas toujours, comme l'illustre l'annonce d'une offre payante sur YouTube.
La piste du payant
Malgré une audience importante estimée à 1 milliard d'utilisateurs actifs par mois, et 4 milliards de vidéos vues - autant que Facebook et Snapchat -, la plateforme de vidéo en streaming n'aurait toujours pas atteint la rentabilité, 10 ans après son rachat par Google pour 1,65 milliard de dollars. L'une des raisons : une audience trop concentrée, 9 % des visiteurs totalisant 85 % des vues, limitant la marge de manœuvre des annonceurs.Si Alphabet dépend aujourd'hui essentiellement de Google, qui dépend de la publicité, l'ambition est de réussir à diversifier ce modèle économique. L'une des pistes envisagées est de rendre l'accès à certains sites Internet d'information... payant. C'est la raison d'être de l'expérience Contributor, dont le principe est de rétribuer ces sites partenaires, à condition qu'ils n'affichent plus de publicités. Seulement, est-ce viable ?
Baisse des dépenses
L'autre chantier est de faire décoller d'autres lignes de produits. Et c'est là la raison d'être de la holding Alphabet, pensée comme une « collection » de sociétés. Une réorganisation de grande ampleur qui va se matérialiser dans les mois à venir, avec la dissociation plus claire des différentes divisions. Jusque-là, la holding va maîtriser ses coûts : en septembre, ils n'ont progressé que de 9 %, contre 28 % en juillet.Afin de s'attirer les faveurs de ses actionnaires pendant ce grand changement, le groupe de Mountain View a décidé d'un programme de rachat d'action - son premier - d'un montant de 5,1 milliards de dollars. Une nouvelle qui a propulsé le titre de l'entreprise au sommet du Nasdaq (744 dollars), un niveau inégalé.
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