Google va régler 172 millions d'euros d'arriérés d'impôts au Royaume-Uni, conséquence d'une enquête de six ans du service des impôts et des douanes (HMRC). Cette somme, a expliqué un porte-parole de la société, « couvre des taxes depuis 2005 ». Le reproche est toujours le même : Google a payé trop peu d'impôts dans le pays alors qu'il y réalise une activité très lucrative, reposant notamment sur la vente d'espaces publicitaires.
« Le montant des impôts de Google est une victoire dans l'action que nous avons lancée. Nous attendons maintenant que d'autres entreprises paient leur part », s'est félicité, dans un tweet, le ministre des Finances britannique, Georges Osborne. Mais pour John McDonnell, porte-parole du parti travailliste (opposition), cet accord est « dérisoire ». Avis partagé par Prems Sikka, professeur de comptabilité à l'université d'Essex.
Impôt évalué à 5 %
Interrogé par Reuters, il parle de « traitement de faveur » accordé à Google, dont le chiffre d'affaires estimé au Royaume-Uni sur la période concernée par l'enquête équivaut à plus de 31 milliards d'euros, pour 30 % de marge... Si la somme payée aujourd'hui de 172 millions d'euros paraît importante, elle ne correspond qu'à un taux d'imposition inférieur à 5 %, alors que le taux en vigueur au Royaume-Uni est de 28 % depuis 2008.Autre expert interrogé par l'agence de presse : Richard Murphy, spécialiste des questions fiscales et conseiller du travailliste Jeremy Corbyn. Lui considère que Google aurait dû payer 260 millions d'euros chaque année, au lieu des 65 millions d'euros d'impôts, selon Reuters, reversés entre 2005 et 2013.
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