Un petit changement pour Google mais de grosses conséquences
Un changement dans l'architecture réseau de Google pourrait bien avoir des conséquences négatives pour ceux qui subissent la censure sur internet. Une technique dénommée domain fronting, permettant d'échapper au contrôle exercé sur le net et s'appuyant régulièrement sur le réseau Google, a été coupée après que l'entreprise a effectué une mise à jour de son réseau.« Le domain fronting n'a jamais été une fonctionnalité supportée par Google, a indiqué un responsable de l'entreprise à The Verge. Nous faisons constamment évoluer notre réseau, et à cause d'une mise à jour, le domain fronting ne marche plus. Nous ne prévoyons pas de rendre cette fonctionnalité disponible. »
Les réactions de la communauté pourraient tout de même pousser Google à revoir sa copie. Dans un communiqué, Access Now une association qui défend les droits digitaux des internautes dans le monde, « presse Google de reconsidérer la décision rapportée de stopper le domain fronting ». Selon l'association, cette technique a permis à « des millions de personnes dans le monde de profiter d'un internet plus libre » et Google doit « se souvenir ses engagements pour les droits des humains et la liberté d'internet, et laisser le domain fronting continuer ».
Le domain fronting... c'est quoi ?
Mais d'ailleurs, qu'est-ce que le domain fronting ? En simplifiant, il s'agit d'une technique qui permet de cacher le site sur lequel on souhaite aller en donnant l'impression que l'on va sur un autre. Pour ce faire, la technique s'appuie sur le chiffrage HTTPS pour cacher la vraie destination. Les censeurs ne pouvant accéder aux données cachées par l'HTTPS, ils ont deux possibilités :- Accepter tout le trafic vers le site montré comme la cible, au risque de laisser passer du trafic vers des sites censurés ;
- Censurer tout le trafic vers le site montré comme la cible, au risque de conséquences parfois compliquées.
Le domain fronting est donc une solution intéressante pour ceux qui vivent dans des pays où la censure existe sur internet. Dans ce cas, il était possible de donner l'impression que l'on se rendait sur Google, tout en allant en vérité sur d'autres sites, potentiellement censurés.