Google transmettrait les données personnelles des utilisateurs aux annonceurs, sans leur accord

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 05 septembre 2019 à 16h42
RGPD

La Cnil irlandaise a été mise au courant des pratiques de Google, qui enfreindrait le RGPD en fournissant, dans le plus grand secret, des données privées provenant des utilisateurs aux annonceurs.

Google vit une nouvelle fois une rentrée compliquée. Le géant américain, sur le point de devoir affronter de nouvelles enquêtes XXL, l'une de la Commission européenne et l'autre aux États-Unis, reste ciblé par une enquête de la Data Protection Commission (DPC), la Cnil irlandaise. Et celle-ci vient de recevoir de nouvelles informations sulfureuses concernant la firme de Moutain View, qui se livrerait à une sérieuse violation du Règlement général européen sur la protection des données (RGPD).

La marketplace d'enchères publicitaires de Google dans le viseur

Le navigateur open source Brave, qui a notamment poussé pour que cette enquête de la DPC puisse être lancée, a fait grossir le dossier Google en fournissant des preuves qui attestent que la société américaine a bien contourné les dispositions du RGPD. Johnny Ryan, membre de Brave, accuse -preuves à l'appui- Google d'avoir divulgué ses données personnelles protégées à un certain nombre de sociétés. « On ne peut pas savoir ce qu'elles (ces entreprises) ont fait avec, car Google perd le contrôle de mes données une fois qu'elles ont été envoyées », peste-t-il.


Les preuves rapportées par le navigateur ciblent sa marketplace d'achat/vente d'espaces publicitaires Authorized Buyers (anciennement DoubleClick Ad Exchange), active sur 8,4 millions de site Web.

Des données récoltées et échangées sans mettre au courant les utilisateurs

Si Google indique empêcher les entreprises qui utilisent le système d'enchères en temps réel d'Anthorized Buyers de se livrer à des pratiques illicites avec les données personnelles des utilisateurs collectées (données parfois sensibles), Brave indique que de nombreux annonceurs auraient bénéficié des données grâce un système de pages cachées, les Push Pages, via lesquelles Google peut partager les identifiants de profil d'une personne, lors du chargement d'une page Web.

Brave a d'ailleurs mis en ligne un exemple de Push Page. Ces pages permettent aux annonceurs de mieux cibler leurs annonces, sans que l'utilisateur soit au courant et, donc, sans avoir obtenu son consentement, ce qui est contraire au RPGD. Ce que Google réfute. « Nous ne diffusons pas de publicités personnalisées ni ne partageons de demandes d'enchères sans le consentement de l'utilisateur », indique un porte-parole.

Google pourrait ne pas être la seule société à utiliser le mécanisme Push Page. D'autres ont peut-être créé leurs propres pages cachées et travaillent avec leurs propres annonceurs. Quoi qu'il en soit, les règles de Google et le système d'enchères proposé ne peuvent plus, en l'état, garantir la sécurité des données personnelles des utilisateurs.

Source : Brave
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (5)
Matrix-7000

Ayant moi-même travaillé plusieurs années pour une société américaine qui fabrique des machines pour les affaires internationales! Je peux certifier que les données des européens ne tiennent pas 5 minutes face à la législation américaine, et notamment au “patriot act” au quel sont soumis tous les employés de cette société, via le contrat de travail, et ce, même en dehors du territoire national américain! Mon contrat de travail contenait même une close qui indiquait que lorsque je rentrait dans les bâtiments ou dans le véhicule de mon employeur, il étaient autorisé à avoir accès au contenu de mon sac, de ma veste ou de toute autre objet qu’il pouvait juger utile!
Sous le prétexte de la sécurité, voilà à quoi on arrive. Cela me rappelle le film “V pour Vendetta”!
La mégalomanie de certains pèse de plus en plus sur le monde.

TofVW

Noooooooon, c’est pas vrai! Je suis sur le cul!!! Qui aurait pu imaginer telle chose??? :scream:

Rumpelstiltskin

Je dis toujours que rien que les accords de confidentialité à répétition de Google.fr , que tout est sur “oui” d’office m’exaspère .

On doit toujours faire et refaire non non non .

waouzzaaa

ça c’est du scoop…

Saulofein

Il y a une enquête en cours, nous verrons les conclusions.
En attendant, présomption d’innocence.

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles