Bonjour Yann Guérin. HP a fini l'année en petite foulée sur les PC professionnels. Comment se déroule la transition vers Windows 8, attendu pour redynamiser le secteur ?
HP est entré de plain-pied dans Windows 8 en équipant la totalité de son portefeuille : ordinateurs portables, fixes, stations de travail, tablettes. Si on fait le parallèle avec le lancement de Windows 7, il est vrai que l'engouement n'est pas à la hauteur des espérances. Si tous nos produits sont équipés par défaut, les clients ont cependant le choix d'opter pour Windows 8 downgraded, c'est-à-dire avec Windows 7 de préinstallé. C'est une marge de manœuvre qui permet de migrer plus en douceur. Cette option est choisie dans 75% des cas environ.
Avez-vous identifié les facteurs bloquants pour les entreprises ?
Le premier est que Windows 7 fonctionnait très bien. Beaucoup d'entreprises ont attendu ce nouvel OS après Vista, et ont effectué la migration. Ensuite, un certain nombre de petites structures n'ont pas de contrat avec Microsoft, ce qui ne leur offre par un droit au downgrade. Elles tournent donc toujours sous Windows XP, et le changement induit par Windows 8 serait trop important. Enfin, un autre facteur est que l'interface du nouvel OS est pensée pour le tactile, et qu'elle n'apporte pas d'évolutions pour une utilisation en entreprise, surtout que les terminaux adaptés n'ont pas été tout de suite disponibles.
Quel a été l'accueil de vos clients grands comptes vis-à-vis de ces changements ?
Les grands comptes mettent traditionnellement plus de temps à switcher. Je dirais que la moitié au moins a encore une base installée fonctionnant sous Windows XP. Ces groupes ont commencé la transition vers Windows 7, donc Windows 8 n'est pas la priorité. Pour le mobile en revanche, c'est un atout. Le problème jusqu'à présent était que les flottes étaient sous Android et iOS. Avec Windows Phone 8 et Windows 8, l'intégration est plus simple et le nouvel écosystème est mieux perçu par les administrateurs.
Justement, HP a lancé son ElitePad, une tablette à destination du monde de l'entreprise. Le produit a été mis sur le marché il y a quelques jours. Quels sont ses arguments ? En quoi est-ce une tablette pro ?
Pour l'instant, l'accueil a été excellent. Beaucoup de clients nous ont demandé l'ElitePad en prêt pour la tester. Auparavant, nous avions déjà la Slate 2. Mais elle souffrait de son design et d'un OS non adapté au tactile. C'est chose réglée. L'un des points forts de l'ElitePad est son design, couplé à l'interface tactile. HP attache de l'importance à distinguer sa gamme grand public et professionnelle. Ce qui en fait une tablette professionnelles, c'est que nous offrons par exemple une garantie sur site, des services en usine, des étiquetages spéciaux, une batterie additionnelle et des accessoires. La conception de la tablette est certifiée de niveau militaire, ce qui est un gage de fiabilité. Enfin, couplée à un OS professionnel, elle offre un niveau de sécurité adapté à cet environnement.
Pour se faire une place dans l'entreprise, la tablette devra trouver une utilité. Est-ce le cas ?
Les attentes des professionnels pour la tablette se font sur des segments verticaux, comme la vente, la livraison, les milieux hospitaliers, etc. Elle répond à des besoins de saisie d'informations sur le terrain, de manière simple, et sans encombrement. Preuve qu'elle intéresse, nous sommes actuellement en discussions avec des sociétés dans le secteur de l'aéronautique pour équiper le personnel naviguant. Mais nous aurons plus de recul sur ce produit dans trois à six mois.
La tablette ne risque-t-elle pas de cannibaliser les ventes de PC, notamment portables, dont les ventes n'ont pas été au beau fixe ces derniers mois ? Quels sont les axes de développement sur les PC ?
Non, car la tablette est complémentaire. Elle complète les usages mais ne remplace par un ordinateur ou une station de travail. D'autres formats tactiles sont d'ailleurs en train d'émerger, comme le PC Tout-en-un. C'est un format à part entière que nous destinons également aux professionnels, notamment en front office. L'avantage est que type d'ordinateur a un design attrayant, ce qui lui donne une place de choix dans des salles d'attente, des points de ventes, et en fait une excellente borne interactive. Il est aussi moins encombrant, ce qui le rend plus simple à déployer car il n'y a qu'un câble ou deux à brancher. Hormis le Tout-en-un, nous comptons beaucoup sur l'Ultrabook pour continuer à garder notre leadership. En France, nous avons 27% de parts de marché, assez loin devant le numéro deux. Si les professionnels sont assez équipés, nous pensons qu'il reste une place pour ces nouveaux formats.
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