Exclu du top 5 sur le marché des smartphones, HTC enregistre (.pdf) la première perte financière de son histoire. Le taïwanais publie une perte opérationnelle de 74 millions d'euros au terme de son troisième trimestre fiscal (3,5 milliards de nouveaux dollars de Taïwan). Il faut dire que la tendance observée ces derniers mois était particulièrement inquiétante, avec une chute annuelle des bénéfices de 83% lors du deuxième trimestre.
Cette contre-performance est directement liée aux ventes en net déclin de la marque : le chiffre d'affaires a chuté d'un tiers comparé à l'année dernière, à 1,2 milliard d'euros (47 milliards de nouveaux dollars de Taïwan), très en-dessous des prévisions de HTC qui tablait sur 1,5 milliard d'euros.
Afin renflouer ses caisses, HTC vient de lâcher ses dernières parts détenues dans le fabricant de casques et d'enceintes Beats, récupérant 265 millions de dollars. Mais ce ne sont pas ces économies qui vont permettre à la société de renouer avec la croissance. Pour Laura Chen, chez BNP Paribas, citée par Reuters, « il y a beaucoup de problèmes à régler ».
La Chine pour regagner du terrain ?
« La société devrait améliorer sa stratégie de marketing, la gestion de sa chaîne d'approvisionnement et sa gamme de produits », commente l'analyste, qui ne voit dans cette entreprise « aucun signe de redressement dans un avenir proche ». L'issue pour le groupe pourrait finalement venir de Chine. Selon une note de Fubon Securities, HTC pourrait coopérer ou même fusionner avec un groupe chinois.
Marché extrêmement dynamique sur le bas et milieu de gamme, la Chine serait regardée de près par HTC qui souhaite grignoter des parts d'un gâteau pris à près de 20% par Samsung. Si rien n'est officiel, une source interne évoquait en août le développement d'un OS mobile taillé pour la Chine. En net recul sur le marché mondial, HTC est passé de 10% du secteur en 2011 selon Gartner, à 2,3% aujourd'hui.
Si la taille du parc de smartphones en Chine est amenée à grossir, la situation n'est pas moins concurrentielle. Déjà leader, Samsung a décidé de réallouer ses forces sur les segments en croissance, alors que les acteurs locaux, ZTE et Lenovo, emmenés par Huawei, n'ont pas l'intention de dormir.
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