Depuis plusieurs mois, les tensions ne font que s'accumuler entre le géant de l'électronique Huawei et le gouvernement de Donald Trump. Sur fond de guerre économique entre la Chine et les États-Unis, le gouvernement américain a mené une large campagne afin de jeter le discrédit sur le 2e constructeur mondial de smartphones, mais la firme de Shenzhen s'apprête à riposter.
Le feuilleton opposant Huawei au gouvernement américain est encore loin d'être terminé ! Cible d'attaques répétées de la part de Washington, qui l'accuse d'être un espion à la solde de Pékin, Huawei a déjà été exclue de nombreux pays (Allemagne, Australie, Japon, etc.). La France serait également sur le point de bannir le fabricant, alors que l'Union européenne envisage sérieusement d'étudier la question, quand bien même les preuves à l'encontre de Huawei demeurent maigres, voire inexistantes.
Un feuilleton qui n'en finit pas
À l'heure du déploiement imminent de la 5G, Huawei - second fabricant de smartphones au monde derrière Samsung - est dans une bien mauvaise posture. Derniers rebondissements en date, l'arrestation de Meng Wanzhou au Canada, Directrice financière et fille du président de Huawei, ainsi que les poursuites pénales américaines à son encontre et à celle de sa société. Lourdes de conséquences, ces accusations de vol de secrets commerciaux, non-respect des sanctions américaines contre l'Iran, blanchiment d'argent et fraude bancaire ternissent immanquablement l'image du fabricant, en passe de devenir l'un des principaux acteurs pour le déploiement des infrastructures 5G.Meng Wanzhou étant retenue au Canada en attente de l'audience qui doit permettre son extradition vers les États-Unis (une procédure qui peut durer plusieurs mois), Huawei tente tant bien que mal de contrecarrer les plans de Washington. Après avoir déposé un avis de poursuite civile à l'encontre du Canada, affirmant que les circonstances de l'arrestation de sa directrice financière et de sa détention en décembre dernier constituaient « une violation grave » de ses droits constitutionnels, Huawei s'apprête désormais à attaquer le gouvernement américain. Selon le New York Times, Huawei se dit prêt à poursuivre le gouvernement américain dans l'état du Texas, là où se trouve le siège social américain du géant chinois. Une annonce dans ce sens pourrait être formulée un peu plus tard dans la semaine.
Huawei prêt à poursuivre Washington
Alors que les dirigeants de Huawei se sont toujours fermement opposés aux allégations de Washington, ces derniers vont tenter d'obliger le gouvernement américain à défendre publiquement ses arguments en contestant un récent ajout à la loi sur la défense nationale (National Defense Authorization Act - NDDA). L'article en cause, approuvé en 2018, prévoit en effet d'interdire aux agences fédérales américaines d'utiliser des équipements de télécommunication fabriqués par Huawei, ainsi que par ZTE, un autre équipementier chinois.Ainsi, le procès intenté par Huawei pourrait venir remettre en cause cet article de loi, si le tribunal texan juge qu'il s'agissait d'une mesure punitive prise à l'encontre du fabricant chinois, alors même qu'aucune action en justice n'a condamné l'entreprise. En effet, la Constitution des États-Unis interdit l'adoption de telles mesures législatives.
Rappelons que Kaspersky Lab, dans un contexte similaire de tensions avec la Russie, avait déjà tenté en 2017 plusieurs actions en justice contre l'interdiction de ses produits à des fins militaires aux États-Unis, mais l'éditeur de solutions de sécurité informatique a vu ses actions déboutées par la justice américaine.
Affaire à suivre...