Alors qu'il y a quelques mois on ne donnait pas cher de la peau de Huawei, le géant chinois de la téléphonie aurait enfin réussi à apaiser les tensions internationales qui pesaient sur lui et à briller dans ses résultats commerciaux. Au grand dam de Donald Trump.
Entre le Japon et l'Australie, les Etats-Unis semblent tout de même faire cavalier seul dans leur combat pour bannir Huawei. Et tout particulièrement pour bannir son réseau 5G, qui est accusé depuis des mois de représenter « un risque de sécurité pour la nation » selon Donald Trump. Mais alors que ses alliés européens n'ont fait que quitter les rangs du Président pour adopter une posture plus mesurée, Huawei fait montre d'une communication et de résultats commerciaux qui font de l'ombre à la gronde des Etats-Unis.
Un ultime appel de ralliement des Etats-Unis et des alliés
Le Secrétait d'Etat américain Mike Pompeo n'a pas eu froid aux yeux lors de son discours à Londres ce mercredi. En évoquant une allocution de Margareth Thatcher qui enjoignait les Etats-Unis à envoyer leurs troupes au Koweït après que l'Irak l'a envahi en 1990, Mike Pompeo n'a pas perdu le nord en tonnant : « Est-ce qu'elle aurait laissé la Chine contrôler l'Internet du futur ? »Royaume-Uni, France ou encore Allemagne ont décidé de se montrer moins offensifs que les Etats-Unis en suivant notamment les instructions de l'Union Européenne qui a invité ses membres à « mesurer le risque » que Huawei pourrait poser ou non pour leurs « infrastructures de 5G » d'ici mi-Juillet.
L'Italie, de son côté, a carrément décidé d'ignorer les avertissements américains pour « renforcer ses relations commerciales avec la Chine », tandis que l'Allemagne a souhaité privilégier des « tests » et des « lignes de conduite » plutôt que d'interdire à une entreprise de commercer sur son territoire.
« Huawei et en train de gagner »
Avec un revenu net de 8,8 milliards de dollars en 2018, une croissance de 39% des ventes au premier trimestre 2019 par rapport l'année précédente, et une part de marché de 29% sur le marché mondial des télécoms : Huawei va très bien.Et c'est le message que la firme souhaite faire passer à travers sa campagne de communication aux Etats-Unis pour décrédibiliser le discours de Donald Trump.
Comme le note Bloomberg, Huawei est même allé jusqu'à embaucher Samir Jain, anciennement à la tête des politiques en cybersécurité du National Security Council de Barack Obama. Avocat chez Jones Day, Samir Jain souhaite mener de « vrais efforts juridiques » et non de lobby pour donner le coup de grâce à Donal Trump.
Mais peut-être que le combat est déjà gagné par Huawei. Pour Robert Spalding, ancien consultant au National Security Council sous Trump : « Huawei est en train de gagner » et les Etats-Unis « ne peuvent fondamentalement rien y changer ».