Le Département américain du commerce a annoncé un sursis de 90 jours à l'égard de Huawei. Dès à présent, et tout au long de cette période, le géant chinois doit donc se contenter d'une licence générale temporaire lui permettant de poursuivre de manière limitée ses activités avec les les géants de la Silicon Valley, précise Android Police.
Les autorités américaines donnent (un peu) d'air à Huawei. Jeudi dernier, l'administration Trump plaçait le numéro 3 du smartphone sur son "Entity List", une liste noire recensant les entreprises jugées suspectes. Cette mise en quarantaine commerciale, décidée suite aux infractions de Huawei sur le dossier des sanctions internationales imposées à l'Iran, a depuis ce début de semaine de lourdes répercutions pour le groupe. Les entreprises américaines doivent en effet s'abstenir de commercer avec des organisations placées sur cette fameuse liste. Une consigne que Google, Intel et Qualcomm ont d'ores et déjà annoncé respecter en suspendant leurs activités avec Huawei.
Huawei, ses fournisseurs et ses partenaires commerciaux, vont pourvoir s'organiser
Dans ce contexte, le sursis accordé à la firme chinoise sonne comme une bonne nouvelle. Durant les trois prochains mois, Google va notamment pouvoir continuer de déployer ses mises à jour software sur les appareils Android de Huawei, tandis que les fournisseurs américains de la marque seront autorisés à honorer les commandes déjà passées et finaliser les livraisons prévues. Cette décision a aussi un impact sur les opérateurs télécoms. Ces derniers auront plus de temps pour trouver des alternatives aux équipements de la marque chinoise. Aux Etats-Unis, la chose concernerait surtout les opérateurs proposant des services en zones rurales.On apprend en outre que Huawei est temporairement autorisé à poursuivre le déploiement de ses propres patchs de sécurité auprès de ses clients américains, et que durant cette période de sursis, la marque pourra continuer de participer à l'élaboration du standard 5G.
90 jours pour étudier des solutions de remplacement aux composants américains
L'année dernière, Huawei dépensait 11 milliards de dollars pour s'offrir des composants conçus par des firmes américaines. La marque devra bientôt trouver des alternatives, mais profite désormais de 90 jours pour se pencher plus en profondeur sur la question. 90 jours durant lesquels Intel et Qualcomm, notamment, poursuivront leur livraisons. On apprend toutefois du quotidien financier Nikkei que Huawei se serait constitué d'importantes réserves de composants clés, suffisamment pour tenir près d'un an sans ses fournisseurs américains.Rappelons que Huawei n'est pas la première firme chinoise à être placée sur la liste noire du Département américain du commerce. En 2016, ZTE avait également été confronté à des sanctions similaires et avait dû régler près d'un milliard de dollars d'amende en 2017, puis un milliard supplémentaire l'année suivante (agrémenté d'un dépôt fiduciaire de 400 millions de dollars) pour que ses relations avec les autorités américaines s'apaisent et que son ban soit levé. La firme avait également été contrainte, en 2018, de licencier la quasi intégralité de son conseil d'administration.
Le cas de Huawei doit pour sa part être partiellement réexaminé le 19 août prochain. Une extension de cette période de sursis de 90 jours pourrait alors être envisagée par le Département du commerce.
Source : Android Police