La récente exclusion de la firme de Shenzhen des États-Unis va impacter assez sérieusement le fournisseur de semi-conducteurs taïwanais TSMC.
Dans ses déboires avec Donald Trump et les USA, Huawei ne sera pas la seule firme à payer les pots cassés sur le plan financier. D'autres entreprises, qui gravitent autour de son écosystème, vont devoir passer à la caisse. C'est le cas de Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) qui pourrait perdre jusqu'à un milliard de dollars pour ce seul second trimestre de l'année. Dur.
Huawei et TSMC, pas intimement liés mais presque
Le groupe TSMC, qui fabrique plus de la moitié des semi-conducteurs de la planète, est un géant du secteur. À ce titre, on pourrait croire qu'il ne serait que légèrement inquiété par la crise que traverse Huawei, l'un de ses clients parmi tant d'autres (Intel, Qualcomm, AMD, Nvidia). En réalité, la société taïwanaise possède des liens importants avec la firme de Shenzhen.Plusieurs chiffres viennent dessiner les contours de l'impact que devrait avoir la crise sino-américaine sur TSMC. D'une part, 60% de ses revenus proviennent des États-Unis. Ensuite, et selon CLSA (une importante société de courtage asiatique), Huawei pèse entre 8 et 9% de la demande mondiale en semi-conducteurs.
Un cinquième du chiffre d'affaires de TSMC provient de Huawei
La collaboration avec Huawei (qui entend, elle, se poursuivre) correspond à 10% du chiffre d'affaires de TSMC. Si l'on ajoute à cela les puces fabriquées pour Qualcomm ou Intel, ensuite destinées à Huawei, on grimpe à 20% des revenus du fondateur. D'où le montant évoqué d'un milliard de dollars sur un trimestre, qui correspondrait tout de même à 3% du chiffre d'affaires de 2018 de la société. On a du mal à imaginer la firme de Hsinchu sauter de joie face à cette perspective.TSMC devrait fabriquer le Kirin 720, tout dernier processeur mobile de milieu de gamme d'architecture ARM de Huawei. Si les sanctions envers le géant chinois sont maintenues, la collaboration entre Huawei et TSMC battra de l'aile.
Source : Les Echos