Le géant chinois Huawei accuse les États-Unis de se livrer à de multiples stratagèmes pour lui nuire... jusqu'à mener des cyberattaques.
Ce mardi 3 septembre, la tension est encore montée d'un cran entre Huawei et les États-Unis. La firme de Shenzhen a répondu à sa manière aux allégations de vol de brevets portés un ingénieur portugais, Rui Pedro Oliveira, qui accuse Huawei d'avoir dérobé les plans de sa caméra pour smartphone. Les plans contenant des brevets américains, le département de la Justice des États-Unis a ouvert une enquête contre la société chinoise, pour ce cas ainsi que pour d'autres prétendus vols de propriété intellectuelle et débauchages chez la concurrence. Pour Huawei, s'en est trop.
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Un ingénieur portugais déclenche la fronde de Huawei envers les États-Unis
Avant de distribuer les punchlines comme Mickey distribue les autographes, Huawei a tenu à fournir sa propre version de « l'affaire Rui Pedro Oliveira ». Pour vous offrir la version courte, l'ingénieur avait demandé à rencontrer des représentants de la filiale américaine de Huawei. Un rendez-vous fut honoré le 28 mai 2014. Ce jour-là, Rui Pedro Oliveira présente son appareil photo, qui n'intéresse finalement pas Huawei.Sauf que quatre ans plus tard, en avril 2018 et jusqu'en mars 2019, Huawei a reçu des courriers électroniques du personnage, qui réclamait une forte somme d'argent à la firme de Shenzhen, sous peine de tout révéler à la presse. Rui Pedro Oliveira accuse alors Huawei d'avoir enfreint ses brevets américains en proposant sa caméra numérique EnVizion360.
Si Huawei a déposé plainte devant un tribunal américain le 26 mars 2019 pour obtenir une déclaration de non-violation des brevets, le principal intéressé ne s'est pas présenté devant la justice, ce qui a entraîné un retard dans la procédure.
Intimidation, perquisitions illégales, cyberattaques... les lourdes accusations de Huawei
Ce que regrette amèrement Huawei, c'est que le département de la Justice se saisisse de cette affaire pour lancer une nouvelle enquête. La société accuse le gouvernement américain d'utiliser tous les outils à sa disposition et d'avoir recours à des moyens peu scrupuleux pour lui nuire.Huawei prétend ainsi que le gouvernement américain a demandé aux forces de l'ordre de menacer et d'inciter d'anciens et actuels salariés de l'entreprise à se retourner contre elle et à collaborer avec lui. Le groupe chinois prétend également que des arrestations, des détentions et des perquisitions illégales ont été orchestrées chez des employés de la société et auprès de ses partenaires.
Les accusations vont encore plus loin puisque Huawei affirme que des agents du FBI auraient été dépêchés au domicile de salariés de l'entreprise pour y récolter des informations à son sujet (détail confirmé par le Wall Street Journal). Intimidation, refus de visa, complot avec des entreprises partenaires, Huawei va même jusqu'à affirmer avoir été victime de cyberattaques provenant des États-Unis.
Avec tout ce déballage, d'un côté comme de l'autre, les tensions entre les deux parties n'ont peut-être jamais été aussi fortes.
Source : Wall Street Journal