Toujours et encore, les États-Unis tentent de convaincre leurs alliés d'écarter Huawei de leurs réseaux. Des responsables américains affirment détenir de vraies preuves à charge contre la firme de Shenzhen.
Depuis le temps que les États-Unis essaient de persuader le monde entier que les équipements Huawei sont néfastes, beaucoup ont pointé du doigt le fait que Washington ne parvienne toujours pas à fournir de véritables éléments physiques attestant des liens entre le géant chinois et les services de renseignement de l'empire du Milieu. Mais des responsables américains ont affirmé, mardi 11 février dans le Wall Street Journal, détenir de vraies preuves de la malveillance de l'équipementier.
Huawei exploiterait des portes dérobées depuis plus d'une décennie
Pour un responsable américain, qui a tenu à conserver l'anonymat, les USA détiendraient des preuves montrant que Huawei peut secrètement accéder aux réseaux téléphoniques du monde entier, grâce à des « backdoors », des portes dérobées pouvant être utilisées par les autorités chinoises.Selon les services de renseignement des États-Unis, qui auraient communiqué les éléments à leur disposition au Royaume-Uni et à l'Allemagne, Huawei posséderait cette capacité secrète et interdite depuis plus d'une dizaine d'années, alors que tout équipementier est censé fabriquer ses produits de façon à les empêcher d'y avoir accès par la suite, sauf autorisation d'un opérateur. Techniquement, la firme chinoise agirait sans la moindre autorisation donc, et s'emparerait d'informations sensibles et personnelles à sa guise.
Dans le détail, tout fabricant d'équipements de télécommunications a l'obligation d'intégrer, dans son matériel, des moyens permettant ensuite aux autorités d'accéder aux réseaux à des fins légales. Comme nous vous l'expliquions, le fabricant, lui, ne doit pas y avoir accès. Et cette disposition légale, active dans de nombreux pays, aurait été violée par Huawei.
Huawei nie et accuse les USA de tout faire pour bloquer ses activités
Huawei n'a évidemment pas tardé à répondre à l'article du WSJ, média qui appartient au fondateur d'Amazon, Jeff Bezos. La firme de Shenzhen a, par l'intermédiaire de son chef de la sécurité, Andy Purdy, rejeté les allégations des responsables américains, affirmant n'avoir jamais et ne jamais faire à l'avenir quelque chose qui puisse exposer ses clients dans le monde entier.« Nous nions vigoureusement l'allégation selon laquelle nous conservons une telle capacité. Nous nions également avoir jamais accédé de manière abusive à des informations ou à des données relatives aux clients », a déclaré le responsable.
La société Huawei se dit prise dans le piège des tensions géopolitiques entre la Chine et les États-Unis, et pense que le pays présidé par Donald Trump fera « tout ce qu'il peut pour bloquer » sa capacité à fournir ses équipements aux réseaux de communication de la planète entière.
Source : Wall Street Journal