Client de TSMC depuis des années, HiSilicon, la filiale semi-conducteurs de Huawei, ne serait finalement pas aussi fidèle qu'on le pensait au fondeur taïwanais. D'après les dires de sources anonymes citées par le quotidien économique DigiTimes, HiSilicon passerait désormais commande de puces 14 nm au Chinois SMIC. Une décision qui n'a probablement rien d'anodin.
Les choses bougent chez Huawei. Alors que le groupe serait à l'œuvre sur un projet de Cloud gaming développé par une équipe composée, en partie, d'anciens de NVIDIA, et tandis que les pressions américaines pourraient forcer TSMC à délaisser le géant chinois pour conserver ses (gros) clients américains (NVIDIA, AMD, Apple...), voilà que Huawei entame ce qui pourraient être les prémisses d'un changement de fondeur. D'après DigiTimes, HiSilicon (filiale semi-conducteurs de Huawei), aurait passé commande de SoC gravés en 14 nm à son compatriote chinois SMIC (Semiconductor Manufacturing International).
SMIC, le second couteau qui pourrait prendre du galon sur le marché du semi-conducteur
Peu connu et moins réputé que TSMC, SMIC aurait donc été choisi par HiSilicon pour graver de nouveaux SoCs, en l'occurrence une version moins performante du Kirin 710. Baptisée Kirin 710A, cette dernière exploiterait donc le procédé de gravure en 14 nm FinFET de SMIC en lieu et place du 12 nm de TSMC employé pour le Kirin 710 « classique ».Si cette information s'avère, ce ne serait ni plus ni moins qu'un soufflet administré par SMIC à son concurrent TSMC, puisque son procédé 14 nm serait devenu, à force d'affinages, au moins aussi avantageux à exploiter que le node 14 nm de TSMC. Une potentielle victoire pour SMIC, qui faisait jusqu'à présent figure de second couteau sur un marché du semi-conducteur de plus en plus contrôlé par TSMC et Samsung.
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SMIC en marche vers le 7 nm
La nouvelle d'une possible transition partielle de Huawei chez SMIC est d'autant plus intéressante que SMIC a annoncé récemment qu'il préparait un nouveau protocole de gravure en 7 nm. La firme aurait d'ailleurs décidé de faire complètement l'impasse sur la gravure en 10 nm pour se consacrer au 7 nm, plus porteur face à la concurrence qui prépare déjà son passage au 5 nm.SMIC évoque pour sa part un début de production de puces en 7 nm à compter de la fin d'année 2020. Certaines rumeurs laissent aussi à penser que HiSilicon compterait parmi les premiers clients de SMIC pour ce nouveau protocole. Sous réserve qu'il se montre suffisamment compétitif face au savoir faire de TSMC, SMIC pourrait peu à peu devenir le plan B de Huawei en cas de désertion de TSMC suite aux pressions diverses exercées par Washington. En effet, Huawei vise l'indépendance vis-à-vis des constructeurs américains d'ici à l'an prochain et le groupe serait par ailleurs en passe de devenir une option privilégiée des autorités chinoises dans leur objectif d'autonomie face aux puissances étrangères d'un point de vue technologique.
Source : Tom's Hardware