En 2020, les Freebuds Pro premiers du nom s'affichaient comme les écouteurs les plus ambitieux de Huawei. Aujourd'hui, ils commencent à accuser leur âge, notamment sur le plan sonore. C’est donc tout naturellement que le constructeur vient d’annoncer les nouveaux Freebuds Pro 2, en promettant une amélioration à tous les niveaux. Encombrement réduit, ANC perfectionné, architecture sonore plus ambitieuse et supervisée par Devialet… tout ou presque va dans le sens d’une orientation plus haut de gamme. Sans surprise, cela concerne aussi le tarif : 220 euros, avec une offre de lancement à 200 euros.
- Excellente qualité sonore
- Ergonomie complète
- Fabrication et confort
- Multipoint
- Support du LDAC
- Égaliseur très avancé
- Autonomie assez faible
- Qualité des microphones
- Isolation passive perfectible
Davantage de discrétion, pour plus de confort ?
Extérieurement, les Freebuds Pro 2 ne dynamitent pas la recette initiée par leurs aînés. Les écouteurs sans fil conservent un design de type semi-intra, avec tiges, façon Airpods Pro donc. Pourtant les deux années de gestation ont permis à Huawei de proposer un vrai changement : l’encombrement est sensiblement réduit par rapport aux premiers Freebuds Pro.
La tige, rectangulaire, est à la fois plus courte (de 9 % selon la marque) et moins épaisse (14 %), des différences assez nettes en pratique. Notons que cette tige s’intègre mieux dans le design général de l’écouteur, on ne retrouve plus cette discontinuité très marquée au sommet.
Loin d’être audacieux, le design des Huawei Freebuds Pro 2 parvient tout de même à se démarquer légèrement de celui proposé par des concurrents directs comme les Oppo Enco X2, en grande partie grâce aux coloris des matériaux. Les écouteurs sont tout d’abord disponibles dans une version blanche, dans laquelle la tige est cerclée d’un revêtement chromé, ce qui donne un côté davantage premium que sur les Freebuds Pro. Second coloris, le Silver Frost (gris béton) est à peu près semblable à celui que l’on trouve sur la première version. Enfin, nouvelle déclinaison, la Silver Blue (version testée) est la plus originale mais sans doute la moins discrète. On aime ou non, mais le rendu est plutôt réussi.
La boite de charge profite aussi du rafraîchissement général : la forme est conservée, mais l’encombrement est réduit d'environ 10 % par rapport au volume du premier modèle.
La qualité de fabrication ne fait pas un bon de géant, puisque la cosse des écouteurs reste en plastique assez standard. Nous n’avons pas affaire à du Bang & Olufsen ou à des Sony WF-1000Xm4. Pourtant, les Freebuds Pro 2 sont un peu plus denses que leurs prédécesseurs et semblent ainsi un peu mieux finis, plus agréables en main que les très classiques Oppo Enco X2. À l’instar de leurs concurrents, les Huawei bénéficient d’une certification IP54, ce qui implique une résistance à l’essentiel des projections d’eau, et à la plupart des poussières.
Le boitier de charge suit bien évidemment la tendance des écouteurs, et constitue un élément sinon premium, pourtant très sérieux. Là encore, Huawei se démarque légèrement d’Oppo, en proposant un objet plus dense, et plus abouti au niveau de la charnière. Evidemment, ce boitier intègre un système de charge sans-fil.
Pour ce qui est du confort, tout est presque parfait. Cette forme semi-intra est clairement mature : la tenue est bonne, et les embouts ne sont pas intrusifs. On peut tout de même relever que les Enco X2 sont un peu plus menus, ce qui peut se ressentir chez les possesseurs de petites oreilles. Mis à part ce détail, rien à signaler. On aurait préféré un peu plus que trois tailles d’embouts silicones, afin de venir chercher les morphologies exceptionnelles. De même, il est évident que des embouts en mousse à mémoire de forme, façon Sony WF-1000Xm4, permettraient d’améliorer l’isolation passive.
La tige à tout faire
Niveau ergonomique, rien de nouveau sous le soleil : la marque exploite un principe hybride assez convaincant, reposant sur les tiges, que l'on peut pincer 1, 2, 3 fois, ou de manière prolongée. Deuxième geste, le glissement du doigt sur la face avant, ce qui permet d’ajuster le volume.
Les commandes reposent sur une disposition presque standard, et symétrique (même action pour les deux écouteurs) :
- 1 pincement pour la lecture/pause ;
- 2 pour la piste suivante ;
- 3 pour revenir en début de piste ou à la piste précédente ;
- un appui prolongé pour basculer entre les modes de réduction de bruit.
Ajoutons à cela des capteurs de présence, qui assurent de mettre en pause la musique lorsque vous retirer un écouteur.
La personnalisation de ces commandes demeure assez superficielle, puisque l’application (chapitre suivant) ne propose, pour chaque action, que la commande déjà disponible ou l’absence de commande. Le pincement long fait exception, et il est possible de l’assigner au déclenchement de l’assistant vocal. Enfin, la détection des écouteurs peut être désactivée. Celle-ci n’est jamais totalement coupée, puisque l’écouteur retiré se met en veille tout seul, et se rallume une fois replacé dans l'oreille.
À noter que, bien que subtil, le raccourcissement de la tige par rapport à la précédente version peut perturber lors du positionnement et de la prise en main.
AI Life pour tous
Comme pour tous les produits Bluetooth de Huawei, l’application AI Life permet d’enrichir un peu l’expérience des Freebuds Pro 2.
Rappelons d'abord que cette application n’existe plus sur le Playstore. Il faut soit télécharger le store APKpure, soit directement installer un fichier apk. Quoiqu’il en soit, le QR code sur la boite des écouteurs permet d'y accéder assez facilement. AI Life est également disponible sur les systèmes iOS. Quelques différences existent entre les deux versions, principalement dues à l’absence de codecs HD sur l’environnement Apple.
Le premier appairage est, comme souvent chez Huawei, un peu hasardeux. Lors de notre test, avec un appareil Android, l’application demandait d’abord que le téléphone reconnaisse les écouteurs (avant l’application), pour exiger absolument l’inverse sur la version AI life d'iPhone. Après quelques hésitations, l’appairage a été finalisé correctement dans les deux cas, et les reconnexions n’ont jamais posé de problème.
L’avantage principal de AI Life est la simplicité de sa présentation. Tout est regroupé dans un unique onglet principal, qui donne accès aux réglages et options. Nous avons déjà évoqué l’un des sous-onglets disponibles, permettant de modifier les commandes.
Dans les autres options, nous retrouvons :
- Une indication du niveau de batterie des deux écouteurs et du boitier ;
- la possibilité d’activer une connexion Multipoint (onglet « Hub de connexion », étonnamment absent de la version iOS de AI Life) ;
- un réglage de la réduction de bruit ;
- un rapide test permettant de vérifier si la bonne taille d’embout est utilisée ;
- une fonction « trouver mes écouteurs » qui déclenche un son strident en provenance des Freebuds Pro 2 ;
- les paramètres, qui se limitent à une activation/désactivation des capteurs de port, et au déclenchement du mode faible latence.
L’onglet « Effets Sonores » gère la partie son en général, à commencer par l'égaliseur. Par défaut, c'est le réglage Devialet qui est appliqué, mais trois autres présélections existent. Surtout, il est possible d’ajouter son propre réglage, via un égaliseur graphique à 10 bandes.
Une telle finesse de réglages est extrêmement rare, la plupart des constructeurs proposent 3 voire 5 bandes (Sony). L’application en version Android ajoute encore le support des codecs HD, LDAC et L2HC. Si ce support ne révolutionne pas les Freebuds Pro 2, cela leur apporte un bel argument marketing, en plus de la certification HiRes.
À défaut d’être aussi riche que l’application Sony Headphones, AI Life a le mérite de conserver une meilleure clarté sonore. On regrette tout de même quelques imprécisions ainsi que son absence sur le Playstore.
Connexion au sommet
Sur le marché des écouteurs true wireless, il devient difficile de différencier les modèles haut de gamme. Les écouteurs qui révolutionneront le genre (et encore) seront probablement les premiers à démocratiser le standard LE Audio. Pour l’heure, les Freebuds Pro 2 regroupent tout ce qui se fait de mieux.
Les écouteurs intègrent le support de codecs HD, en plus de l’AAC et du SBC. À ceci s’ajoute une connexion Multipoint (avec LDAC désactivé), et la possibilité d’utiliser les deux écouteurs en mode mono.
Pour ne rien gâcher, la portée et la stabilité des Freebuds Pro 2 sont tout simplement excellentes. Rien à dire donc, Huawei présente ici un exemple de connectivité.
Une réduction de bruit en progrès, mais pas assez ?
C’est une redite : la réduction de bruit active de l’essentiel des modèles à tige est efficace sur l’essentiel des fréquences ciblées, mais peine à se maintenir sur les voix, et autour des 1 kHz en général. Cela permet à des acteurs comme Sony de se détacher du lot des constructeurs, en comblant ces lacunes.
Sans trop de surprises, nous retrouvons donc les forces et les quelques écueils déjà entendus avec les Freebuds Pro et les Freebuds 4i. Afin d’améliorer l’ANC par rapport à la précédente version, le constructeur a intégré non pas deux mais trois microphones par côté sur les Freebuds Pro 2.
Rien à dire concernant la réduction dans les basses et les bas-médiums, mais nous ne sommes clairement pas (à l’écoute comme à la mesure), dans les « jusqu’à -47 dB » promis par la marque. Cela n’empêche pas les écouteurs d’être extrêmement performants, suffisamment pour réduire n’importe quel bruit régulier à un niveau négligeable.
À l’inverse, en montant dans les fréquences, cette atténuation diminue, et devient même très faible autour des 1 kHz. Certains sons sifflants, ainsi que les voix, parviennent à déborder, ce qui va fatalement réduire l’efficacité générale. Sur ce plan, Huawei ne fait malheureusement pas tellement mieux qu’Oppo avec ses Enco X2.
L’isolation passive (créée par les embouts) est très correcte, bien qu’elle n’atteigne pas le niveau des Momentum True Wireless 3 ou des WF-1000xm4.
Reste que l’ANC, dans son ensemble, est très satisfaisante. Le constructeur maîtrise globalement son sujet, restant juste derrière les quelques rares ténors du genre. Relevons que l'ANC des Freebuds Pro 2 est utilisable dans quatre modes différents : « Ultra » (toujours au max), « Général », « Cozy » (le plus faible) et « Dynamique ». Ce dernier est un équivalent du mode adaptatif des écouteurs Sony et consorts. Ce réglage fonctionne assez bien, mais a tendance à hésiter suivant les situations. À l’inverse, le mode « Ultra » est le plus efficace contre les bruits intenses, mais génère également un souffle audible (à ne pas utiliser en milieu calme donc).
Le mode « Environnement » (retour sonore) est également convaincant en cela qu'il assure un rendu assez naturel. Le bémol vient du fait que les Freebuds Pro 2 adaptent, sans possibilité de réglage côté utilisateur, le retour sonore suivant la situation. Ainsi, certains sons prononcés (type voiture) viennent renforcer l’atténuation. Pour éviter de saturer, les microphones ont également tendance à couper momentanément leur captation. Une bonne idée sur le papier, mais qui, là-aussi, va venir perturber le retour sonore.
Enfin, la qualité des microphones en appel. Sur le papier, le troisième microphone et le capteur à conduction osseuse utilisés pour l’occasion, doivent permettre de faire nettement mieux que ce que proposaient les Freebuds Pro premiers du nom. En pratique, cela n’est pas vraiment le cas. La captation en milieu calme est très bonne, assez naturelle bien que légèrement écourtée sur les aigus. Mais en milieu vraiment bruyant, les écouteurs ne parviennent pas à couper efficacement les bruits extérieurs sans hacher la voix. Dès lors, les Freebuds Pro 2 sont meilleurs que les Freebuds Pro, utilisables, mais pas dans toutes les conditions.
Une autonomie dans la moyenne, mais pas en simple charge
Presque deux ans après les premiers Freebuds Pro, l’autonomie moyenne des écouteurs true wireless a enregistré une certaine progression. Or ici, Huawei a fait un choix, ou plutôt deux. Le premier est celui d’une plus grande compacité qui a un impact sur la batterie. Le second est une architecture audio plus ambitieuse et énergivore. Ainsi, le constructeur évoque une autonomie de 4 heures avec ANC et de 6 heures 30 sans ANC, le tout sous codec AAC.
En pratique, en ANC, nous avons constaté un meilleur résultat qu’espéré en atteignant les 4 heures 30 d'utilisation avec iPhone. Forcément, en passant par le LDAC (Xiaomi mi 9T Pro), l’endurance retombe à peine au-dessus des 3 heures. Heureusement, le boitier de charge permet d’apporter un peu plus de trois recharges supplémentaires.
Une vraie progression sonore
Il est déjà loin, le temps où les premiers Freebuds se contentaient de copier les autres, sans ambition sonore. Les Freebuds Pro 2 passent un cap et, à l’instar des Oppo Enco X2 (cela fait tout de même beaucoup de points communs, on en convient), reposent sur une architecture sonore hybride. Un haut-parleur dynamique de 11 mm se charge des basses et des bas-médiums tandis que les aigus sont assurés par un petit transducteur planaire épaulé par un tube d’émission. Le tout est passé dans les mains de Devialet, qui a principalement travaillé sur le réglage sonore.
Clairement, les Freebuds Pro 2 sont dans le haut du panier des écouteurs true wireless. Si l’on ne peut pas dire qu’ils sont supérieurs à des WF-1000Xm4 ou des Sennheiser Momentum True Wireless 3, ils peuvent s'y confronter sur plusieurs points clés. Le premiers d’entre eux, sans même parler de technique, est la gestion de la scène sonore. Les Freebuds Pro 2 distillent une scène sonore très enveloppante, à la fois large et profonde.
La signature sonore, presque Made by Devialet donc, est très intelligemment réglée : elle dose parfaitement la puissance et l’équilibre, en particulier dans les modes ANC et Environnement (même signature). Ici, les basses sont bien accentuées, mais de manière progressive. Les écouteurs ne sonnent jamais inutilement rond, mais sont pourtant capables d’aller très bas en fréquence, et ne s’en privent pas si le style le nécessite. Sans surprise, les Sony et Sennheiser déjà cités conservent encore une très légère marge technique dans ce registre.
Cette accentuation des basses tranche néanmoins avec le reste des fréquences, globalement très équilibré. Devialet (ou Huawei) a toutefois opté pour une légère accentuation autour des 1 kHz, accentuation qui se traduit globalement par une projection de la scène vers l’avant.
Il est bon de constater que, loin des exubérances des premiers Freebuds, les Freebuds Pro 2 font preuve d’un bel équilibre dans les aigus, d’un son naturel qui permet au transducteur planaire d’exprimer son potentiel.
Nous l'avons constaté, il est difficile de ne pas faire de comparaison entre les Oppo Enco X2 et les Freebuds Pro 2. De fait, sur le papier, l’architecture est presque la même. Pourtant, magie du réglage ou non, les Huawei nous semblent encore plus convaincants.
Nous avions qualifié les Oppo de « basseux », les Freebuds Pro 2 le sont sans doute encore plus, pourtant Huawei construit cette accentuation de manière plus subtile. Les écouteurs se laissent de la marge en laissant les médiums respirer, ce qui se ressent dans les morceaux complexes.
De même, l’équilibre plus prononcé dans les aigus leur permet de fournir des sons un peu plus naturels et plus ample. Pour ce qui est du niveau de détails, l’un comme l’autre se classent dans ce qui se fait de mieux en la matière.
Sans ANC, la différence n’est pas immense et le niveau de basses n’est pas diminué, contrairement aux dires de la marque. On observe une légère différence de niveau sonore, et surtout la disparition du léger pic dans les haut-médiums. Mis à part ce léger écart de perception de la scène, la qualité reste identique. Au besoin, l’égaliseur personnalisable d’AI Life autorise une bonne amplitude de réglage.
Techniques et très bien réglés, les Freebuds Pro 2 sont d’excellents écouteurs, à l’aise avec tous les styles.
L’avis de Clubic
Sans le révolutionner, Huawei modernise plutôt bien son produit phare. Les FreeBuds Pro 2 améliorent la plupart des éléments techniques de leurs prédécesseurs tout en mettant le paquet sur la partie sonore.
Si ce dernier point est une vraie réussite, tout comme la mise en place du codec LDAC et du multipoint, les écouteurs pâtissent pourtant d'une certaine stagnation dans la réduction de bruit et l’autonomie. Ainsi, bien qu’extrêmement convaincants et légèrement supérieurs aux Enco X2, les FreeBuds Pro 2 sont encore perfectibles.
- Excellente qualité sonore
- Ergonomie complète
- Fabrication et confort
- Multipoint
- Support du LDAC
- Égaliseur très avancé
- Autonomie assez faible
- Qualité des microphones
- Isolation passive perfectible