Les actionnaires d'International Business Machines (IBM) ont apporté leur soutien au PDG Sam Palmisano, après ses déclarations de la semaine dernière. Il avait annoncé qu'il pourrait ne pas céder sa place l'année prochaine, alors qu'il atteindra 60 ans. Son maintien serait une rupture par rapport à la politique de Big Blue, mais les actionnaires semblent penser que Sam Palmisano est une garantie de stabilité à la tête du groupe.
Pour le PDG, la pratique qui pousse les dirigeants d'IBM à la retraite à 60 ans « n'est pas gravée dans le marbre. » Trois des quatre précédents PDG ont quitté leur poste à cet âge, l'exception étant John Akers. Celui-ci n'avait pourtant pas fait preuve de longévité exceptionnelle : il s'était fait débarquer par le conseil d'administration avant ses 60 ans.
« Il n'y a pas de politique formelle, » a expliqué Palmisano dans une réponse au cours d'une conférence organisée par le Wall Street Journal. Après une question sur son éventuel départ en retraite, il a répondu : « Je ne vais nulle part. »
Ces déclarations permettent de rassurer les actionnaires quant à une éventuelle course contre la montre au sein du groupe, dans l'optique de remplacer le PDG actuel. « Ils se concentrent sur la façon de bien faire plutôt que la façon de le faire, » explique Pete Sorrentino, analyste de Cincinnati (Ohio). « Cela enlève un facteur de risque des épaules d'IBM. »
Palmisano est à la tête du groupe depuis 2002, mais a commencé à déléguer depuis juillet 2010 en donnant plus de responsabilités à plusieurs cadres, alimentant du même coup les rumeurs sur son éventuel remplacement. Ginni Rometty, par exemple, a obtenu la responsabilité du marketing et de la stratégie en plus de son poste de directrice des ventes. Mike Daniels, vice-président des services technologiques, a récupéré les activités de consulting. Ils ont tous deux été désignés par les analystes comme successeurs potentiels à Palmisano. Il faut dire qu'à part pour Lou Gerstner, qui a succédé à Akers en 1993, Big Blue n'a jamais fait appel à un PDG venu de l'extérieur.
Mais fort de son bilan à la tête du premier groupe de services informatiques, Sam Palmisano garde donc la confiance des actionnaires. « Sam est la constante, » explique Richard Glasebrook, directeur de Straus Group, une division de Neuberger Berman qui détient 11 millions d'actions d'IBM. « Il a dirigé le groupe malgré plusieurs procès de premier plan, et les tribulations avec l'économie mondiale. Et il s'en est plutôt bien sorti. »
Le risque est que l'entreprise perde ses cadres dirigeants de haut niveau si Palmisano attend trop longtemps avant de passer la main. « Les gens, particulièrement ceux qui sont intéressés par ces postes - des personnalités agressives, AAA+ - pourraient ne pas vouloir attendre, » tempère ainsi Paul Meeks, analyste à Capstone Investments.