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Dans le monde du processeur, la force de frappe d'Intel ne fait aucun doute, mais il ne faudrait pas qu'elle soit utilisée de manière contre-productive.

Les difficultés d'Intel sur le processus de gravure en 10 nm combinées à une montée en puissance très claire d'AMD avec les familles de Ryzen ont changé la donne sur le marché du CPU et provoqué une réaction brutale d'Intel.

Un regain d'attractivité face aux Ryzen

Le cabinet d'analystes Bernstein Research cité par Tom's Hardware explique qu'Intel s'est lancée dans une large opération destinée à ralentir autant que possible la progression d'AMD dans le monde du PC desktop.

Entre 2018 et 2021, les Ryzen ont été adoptés par de plus en plus d'usagers, et cela a évidemment eu des répercussions sur les ventes d'Intel. Comme l'explique Stacy Rasgon, analyste chez Bernstein Research, « Intel a utilisé prix et capacités comme d'une arme stratégique ».

Cette politique agressive a d'ailleurs plutôt bien fonctionné avec les sorties successives des générations Alder Lake et Raptor Lake. Intel a vu ses parts de marché remonter, et sur le troisième trimestre 2022, 53 % de ses revenus provenaient de la division client computing.

Des marges réduites sur un marché en baisse

Chaque médaille ayant son revers, ce retour d'Intel au premier plan et cette remontée en matière de parts de marché se sont faits au prix d'une baisse de la rentabilité de la marque. En premier lieu, et même si Intel a repris du poil de la bête, AMD reste bien présente, notamment sur le segment le plus haut de gamme, celui sur lequel les marges sont les plus importantes.

Parallèlement à cela, Intel doit toujours composer avec les pertes liées à l'utilisation par Apple de ses propres processeurs en lieu et place des Core d'Intel. Au troisième trimestre 2022, Apple s'est arrogée 13,5 % de parts de marché, un chiffre en nette hausse (+40,2 % sur un an). Forcément, ce sont autant de machines qui ne profitent plus à Intel.

Enfin, et c'est peut-être le plus important, le marché du PC n'est actuellement pas en très grande forme. À ce niveau, plusieurs théories s'opposent, et alors que certains estiment que la réduction des ventes de PC est partie pour durer, voire s'accentuer, d'autres estiment qu'il s'agit d'une contraction logique et temporaire après les années fastes d'équipement liées à la COVID-19.

Intel se range logiquement auprès de cette seconde théorie et fonde une bonne partie de sa stratégie sur un marché du PC tournant autour des 300 millions d'unités chaque année. Si d'aventure, la baisse devait croître davantage, nul doute que la politique très agressive d'Intel pourrait se retourner contre elle.