Après plusieurs trimestres de déclin, Intel parvient à redresser la barre. Le numéro un mondial des microprocesseurs affiche un bénéfice net en recul de seulement 0,7% sur un an au troisième trimestre fiscal, alors que celui-ci chutait de l'ordre de 20% depuis plusieurs trimestres. Celui-ci ressort sur la période à 2,95 milliards de dollars et s'accompagne même d'un bénéfice par action de 58 cents, soit 5 cents au-dessus des attentes des analystes financiers de Wall Street.
Alors que l'américain voyait ses ventes baisser annuellement de 5% au deuxième trimestre, celui-ci ne concède plus que 0,2% à 13,5 milliards de dollars en septembre. Un soulagement pour l'entreprise engluée dans une crise du marché du PC qui la dépasse - avec 81,6 millions d'ordinateurs livrés sur la période selon IDC, le secteur s'affiche en recul de 7,6% sur un an, ce qui correspond à un ralentissement de l'hémorragie.
Arrivé aux commandes du groupe en mai pour succéder à Paul Otellini au poste de PDG, Brian Krzanich parle « d'une croissance modeste mais attendue, dans un climat difficile ». « Nous déroulons notre stratégie de façon à offrir un portefeuille de produits de plus en plus large et diversifié et qui recouvre des segments clés de croissance », ajoute-t-il dans une note. Et de faire valoir que depuis le mois d'août dernier, Intel a « lancé plus de 40 nouveaux produits, pour l'Internet des objets, les datacenters et les appareils ultra-mobiles ».
À l'occasion de l'Intel Developer Forum de septembre, le fondeur a rappelé qu'il portait une attention toute particulière aux PC « deux-en-un ». Soit tous les ordinateurs portables qui adoptent une approche hybride, convertible, que l'écran se détache, se replie ou se couche sous son clavier. Le tout sous Windows 8. Pour Intel, l'intérêt est de descendre en gamme avec des machines accessibles à partir de 350 dollars environ.
Alors qu'Intel a annoncé ses prochains processeurs Atom gravés en 22 nm à destination des tablettes et des smartphones lors de l'IDF, le succès sur ce segment n'est pas encore au rendez-vous. Cette division a reculé de 9,3% à 1,1 milliard de dollars - mais elle s'est améliorée de plus de 13% sur trois mois. La division PC s'en sort en baisse de 3,5% sur un an à 8,4 milliards de dollars, représentant l'essentiel du chiffre d'affaires.
L'activité liée aux serveurs est celle qui s'est le mieux comporté sur un an avec une hausse des recettes de 12,2% à 2,9 milliards de dollars. Le directeur financier du groupe, Stacy Smith, fait état de « tendances positives ». « Le marché des PC pour les entreprises s'est renforcé au premier trimestre, et le marché grand public aux États-Unis et en Europe semble avoir touché le fond », a-t-il commenté auprès des analystes.
Si ces résultats encourageants ont d'abord rassuré les marchés financiers, ces derniers ont fini par précipiter le cours de bourse d'Intel à la baisse quand Brian Krzanich a annoncé que la prochaine génération de puces pour ordinateurs, baptisée Broadwell, serait introduite avec un trimestre de retard en raison d'un défaut de conception. Première puce gravée en 14 nm, elle devrait être commercialisée au premier trimestre 2014.
Avant cela, Intel s'attend à terminer l'exercice fiscal 2013 en petite foulée. Le fondeur livre en effet des prévisions plus prudentes que celles du marché pour son quatrième trimestre avec un chiffre d'affaires attendu entre 13,2 et 14,2 milliards de dollars, là où les analystes escomptaient 14 milliards de dollars.