Les écrans gamer avec taux de rafraichissement de 240 Hz commencent à pulluler sur le marché. Destiné avant tout aux compétiteurs et au monde de l’e-sport, ce type d’écrans place les performances au premier plan, quitte à conserver la définition Full HD.
- 240 Hz / FreeSync / G-Sync
- Réactivité et input lag
- Design sobre et fonctionnel
- Angles de vue et réflectance
- Dalle bien calibrée
- Faible contraste / IPS Glow
- Définition FHD sur 27"
- Ergonomie limitée
- Pas de cache câble
- HDR anecdotique
C’est à cette catégorie de moniteurs qu’appartient le LG UltraGear 27GN750-B que nous testons aujourd’hui. En résumé, un écran 27 / FHD / 240 Hz doté d’une dalle IPS des plus réactives, supportant les technologies de rafraichissement variable de Nvidia et AMD, ainsi que l’HDR10 ; le tout à un tarif qui reste mesuré.
LG ne fait pas dans la demi-mesure lorsqu’il s’agit de gaming. Reconnu grâce aux excellentes prestations de ses derniers téléviseurs OLED et de ses moniteurs Nano IPS, le fabricant dispose d’un catalogue conséquent censé combler les besoins et exigences de chacun. Le modèle que nous passons en revue s’adresse quant à lui davantage aux e-sportifs au budget contenu, une bonne occasion pour nous de vérifier si LG tient ses promesses même lorsqu’il ne s’agit pas de Nano IPS ou de TV OLED !
Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.
Prix et disponibilité
Le LG UltraGear 27GN750-B a été lancé au tarif de 399 € en mars 2020. Depuis cette date, ce moniteur a connu quelques baisses de prix et se négocie actuellement entre 280 et 320 €.
Son équivalent en Nano IPS (27GL850-B) se négocie aux alentours de 500 € et propose une définition WQHD avec un refresh rate de (seulement) 144 Hz.
LG 27GN750-B : sa fiche technique
Le LG 27GN750-B, c’est :
- Référence : LG 27GN750-B
- Type de dalle : IPS
- Format, taille et définition d'écran : 16:9 / 27" (69 cm) / FHD (1920 x 1080 pixels)
- Fréquence de rafraichissement : jusqu'à 240 Hz
- Technologie de synchronisation : AMD FreeSync / G-Sync compatible / Adaptive Sync
- Traitement HDR : oui, HDR10
- Connectiques : 1 x DisplayPort 1.2 / 2 x HDMI 2.0 / 2 x USB 3.0 / 1 prise casque
- Alimentation : bloc externe
Design et ergonomie
Rien de vraiment neuf avec le design de ce moniteur UltraGear, il reprend la recette habituelle de cette série qui comporte ses points positifs et ses limites. L’ensemble est relativement minimaliste et semble solide et bien construit malgré une conception entièrement plastique.
On apprécie notamment le fait que l’installation ne mange pas trop d’espace sur le bureau, avec un pied qui ramène la profondeur totale à environ 25 cm, un châssis relativement fin et un cadre très discret.
Orientées à la perpendiculaire au dos de l’écran, les différentes connectiques sont très facilement accessibles, ce qui est loin d’être toujours le cas avec les moniteurs PC.
En revanche, si les réglages ergonomiques offrent suffisamment de possibilités pour améliorer le positionnement de l’écran, elles restent limitées par rapport à d’autres moniteurs. Ceux qui souhaitent une meilleure ergonomie devront se tourner vers la gamme LG Ergo Series et son 27GN88A.
Notre modèle permet donc de passer aisément du mode paysage en format portrait, d’ajuster la hauteur de l’écran avec une amplitude de 11 cm ainsi que l’inclinaison entre – 5° et + 15°. Hélas, le pied n’autorise aucun réglage de rotation.
À l’arrière, LG fournit un élément à clipser sur le pied. Censé être utilisé comme un guide câble, un repose casque (ou les deux), il est relativement fragile et il n’est pas rare qu’il se désolidarise du pied. Dommage de ne pas avoir prévu un véritable système de passage de câbles ici.
Connectiques
Ce moniteur UltraGear va à l’essentiel en proposant deux entrées HDMI 2.0 et seulement une entrée DisplayPort 1.2 dotée d’une bande passante suffisante pour une définition Full HD.
On y retrouve également un hub USB composé de deux ports en USB 3.0, ainsi qu’une prise casque qui palliera (peut-être) l’absence de haut-parleurs.
Pour ne pas changer, l’alimentation se trouve dans un bloc externe. Celle-ci est suffisamment compacte pour ne pas être trop gênante, le câble est cependant un peu court et suppose que votre prise électrique est à proximité du moniteur.
Ergonomie logicielle et paramétrages
On accède à l’OSD grâce à un joystick cliquable, très simple d’utilisation. Il permet de naviguer dans les menus, d’allumer et éteindre le moniteur, ou encore de réaliser différentes actions via des raccourcis (changer de source ou de mode).
Dans le menu « Settings », l’interface nous rappelle les caractéristiques actuellement actives et nous propose plusieurs sous-menus qui autorisent une personnalisation assez complète. Dans le menu « Game Mode », 7 préréglages sont accessibles. Nous avons choisi le mode « Gamer 1 » qui s’est révélé le plus précis lors de nos mesures. Le mode « Gamer 2 » offre des résultats similaires, avec une image un peu plus chaude.
Lorsque l’Adaptive Sync est désactivé, nous avons accès à de nombreux réglages, notamment le « Black Stabilizer » pour gérer les niveaux de noirs, mais aussi au niveau du gamma, de la température de couleurs et de la saturation des couleurs RGB pour ceux qui souhaiteraient calibrer leur écran plus précisément.
Pour nos mesures, nous avons choisi le mode « Gamer 1 » en modifiant simplement le réglage de luminosité à 70. Les mesures de pic lumineux ont bien entendu été réalisées avec une luminosité à 100.
Un moniteur parfaitement calibré
… Mais un contraste médiocre
Le LG UltraGear 27GN750-B montre de belles choses dès sa sortie de carton avec de bons résultats en SDR. Cependant, attaquons d’entrée avec la mauvaise nouvelle : s’agissant d’une dalle IPS, le taux de contraste est médiocre. Avec les réglages indiqués ci-dessus, nous obtenons une luminance de 282.3 cd/m² pour le blanc et de 0.301 cd/m² pour le noir, ce qui correspond à un contraste de 938:1. Nous avons ensuite tenté d’ajuster certains réglages (Brightness, Black Stabilizer, Contrast) sans jamais obtenir une meilleure valeur pour autant. Rien d’étonnant toutefois, nous savons bien qu’il s’agit de l’un des points faibles de la technologie IPS, comme nous l’avions déjà évoqué dans notre dossier dédié aux différents types de dalles.
Un bon écran sRGB
La température des couleurs est idéale avec le mode "Gamer 1". Le rendu à l'écran n'est ni trop chaud ni trop froid et la mesure nous indique que nous sommes très proches de la référence qui est de 6 500K.
Le gamma n'est pas des plus précis ce qui débouche sur des scènes sombres qui risquent d'être plus lumineuses qu'elles devraient l'être. Le pic aux alentours de 90 % de luminosité semble inévitable : nous le retrouvons de manière plus ou moins marquée sur l'ensemble de nos mesures.
Avec une moyenne de 2.14, le deltaE de ce moniteur se situe en deçà de la valeur référence de 3. On constate de très légères dérives sur les blancs et le rouge, rien de grave dans l'absolu.
La couverture sRGB est telle qu'annoncée par le constructeur : quasiment complète avec une mesure à 99.9 %.
HDR : des performances anecdotiques
Le LG 27GN750-B n'est pas fait pour vous si jamais vous recherchez un moniteur capable d'offrir un bon rendu HDR. LG indique le support du standard HDR10, mais aucune certification VESA ne vient appuyer cela. En réalité, ce modèle est un très bon écran sRGB mais ne dispose pas des atouts suffisants pour couvrir des espaces colorimétriques étendus (Wide Color Gamut - WCG), ni offrir un pic lumineux suffisamment élevé pour rendre hommage aux contenus HDR ; le taux de contraste de la dalle IPS n'aide pas.
En raison de l'absence de local dimming, le pic lumineux en HDR est le même qu'en SDR avec 424 nits. Le signal EOTF et la courbe de luminance sont toutefois précis comme nous pouvons l'observer ci-dessus.
Malgré un deltaE moyen tout à fait correct en HDR, nous constatons des dérives assez importantes ; des mesures logiques dont la pertinence est limitée car ce moniteur ne peut couvrir les espaces WCG. Nous avons par ailleurs vérifié ces dires avec les espaces Rec. 2020 (52 %), Adobe RGB (68.9 %) et DCI-P3 (70.7 %).
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L'uniformité de la dalle est acceptable, mais backlight bleeding et IPS Glow sont perceptibles lorsqu'il s'agit de diffuser des scènes sombres dans un environnement sombre. Les valeurs exposées ci-dessus, ainsi que les phénomènes décrits ici, dépendent et varient cependant plus ou moins entre chaque dalle pour une même référence.
240 Hz pour une fluidité extrême
Acquérir un moniteur 240 Hz vous aidera-t-il à toucher la cible et décrocher la victoire plus souvent ? La question se pose évidemment de savoir si un tel High Frame Rate est pertinent, d’autant que même en Full HD il n’est pas toujours évident de dépasser les 200 fps sur une majorité de jeux.
Dans les faits, il faut garder à l’esprit les résultats d’une étude japonaise qui s’est penchée sur la question. Il en ressort que le passage de 60 à 120 fps montre bien des bénéfices, mais que la perception de fluidité plafonne aux alentours de 240 fps. Notre ressenti avec cet écran, comme avec le Samsung G7 Odyssey, coïncide avec cette étude. De notre point de vue, un moniteur 144 Hz propose un bond en avant largement perceptible par rapport à 60 Hz, chose que l’on ne peut pas dire lors du passage de 144 à 240 Hz.
La différence est en effet beaucoup plus subtile si bien qu’il nous est difficile de dire si cela a tendance à améliorer notre perception en jeu. Toutefois, le gain en fluidité est perceptible et le flou de mouvements réduit au minimum, chose que l’on perçoit clairement avec le test de Blur Busters. En jeu, comme en navigant sur nos applications de bureau, c’est déjà moins évident. Ça l’est d’autant plus que nous sommes forcément limités par le couple GPU / CPU ; votre matériel doit être particulièrement puissant pour faire tourner des jeux au-delà des 144 fps et ainsi pouvoir dire que vous voyez la différence !
Évidemment en Full HD, c’est déjà plus réalisable qu’en WQHD ! Reste à savoir si vous pouvez vous contenter d’une densité de pixels de seulement 82 ppp avec cet écran de 27 pouces. Cette résolution montre en effet ses limites, surtout lors d’un usage bureautique.
Pour le reste, grâce aux technologies de rafraichissement variable G-Sync et FreeSync, on ne peut pas dire que l’expérience n’est pas fluide. Ce moniteur se montre idéal en toutes situations et nous n’avons constaté aucun flickering ou tearing, même lors de chutes de fps.
Temps de réponse, input lag et reverse ghosting
Associé à ses 240 Hz, ce moniteur affiche un input lag et des temps de réponse record. À l’aide de notre boitier de mesure, nous évaluons l’input lag à seulement 1.6 ms, un résultat qui n’augmente que très peu lorsque nous activons l’Adaptive Sync avec une valeur mesurée à 1.9 ms ; des résultats encore meilleurs que ceux du Samsung G7 Odyssey que nous testions dernièrement.
Concernant le temps de réponse, LG annonce 1 ms GtG, une belle performance pour une dalle IPS en considérant ses capacités de rafraîchissement à 240 Hz. Hélas, nous n’avons pas le matériel adéquat pour vérifier ces propos. À l’œil, avec le test de Lagom, nous ne percevons qu’un très faible scintillement sur les cases C et D, et un scintillement quasi imperceptible sur la case B. à en croire les revues techniques de camarades outillés pour ce genre de mesure, la réactivité de cet écran n’atteint pas les celles des dalles TN de dernière génération mais s’en rapproche fortement.
Mieux, le 27GN750 s’en sort bien sur une large plage de fréquences, Adaptive Sync ou non, et ne présente pas de reverse ghosting notable, du moins si vous n’activez pas l’option « Faster » dans l’OSD. Avec cette option, le temps de réponse est réduit et se rapproche beaucoup de 1 ms, mais non sans reverse ghosting. Nous vous conseillons de vous en tenir au mode « Fastest » pour la meilleure expérience possible ou même « Normal » si vous constatez encore du reverse ghosting.
Consommation électrique
Le moniteur consomme 19.4 W lorsque nous diffusons une fenêtre de 10 % avec un blanc calibré à 150 cd/m². Cela équivaut donc à une consommation relative de 97 W/m², une valeur dans la moyenne pour un écran de cette catégorie.
LG 27GN750-B : l’avis de Clubic
Le LG UltraGear 27GN750-B est un excellent moniteur pour qui veut tenter l’expérience du 240 Hz sans y laisser un rein. Relativement abordable si l’on s’en tient aux derniers tarifs constatés, il a tout du moniteur « performant » par excellence : input lag, temps de réponse, HFR, et gère ces choses sans trop de désagrément.
La recherche de performances a cependant un impact à plusieurs égards : la définition d’écran que certains trouveront trop légère pour un moniteur de 27", rognant ainsi sur la polyvalence ; ainsi que les limites inhérentes à la technologie IPS, à savoir le faible taux de contraste, ou la présence d’IPS Glow qui variera cependant suivant les unités. Ces deux points nous montrent que ce moniteur n’excelle pas avec les scènes sombres ni dans un environnement sombre, son support de l’HDR n’y change rien à tel point il est anecdotique ; rien de dramatique cependant, mais des inconvénients à garder à l’esprit tout de même.
Reste qu’il s’agit d’un bel écran sRGB qui affiche des couleurs précises dès la sortie de carton. Ces bonnes prestations, couplées à ses performances en matière de réactivité, en font un modèle au rapport prix/performances très alléchant.
À côté de moniteurs équivalents en matière de performances et de prix, le LG 27GN750-B fait bonne figure. Ses points faibles étaient attendus, d’abord en raison des limites des dalles IPS, mais aussi car bon nombre de moniteurs 240 Hz se contentent d’une définition Full HD pour permettre aux joueurs d’atteindre le plus d’images par seconde possible avec leur matériel.
- 240 Hz / FreeSync / G-Sync
- Réactivité et input lag
- Design sobre et fonctionnel
- Angles de vue et réflectance
- Dalle bien calibrée
- Faible contraste / IPS Glow
- Définition FHD sur 27"
- Ergonomie limitée
- Pas de cache câble
- HDR anecdotique