Microsoft a annoncé qu'il allait lancer une enquête sur les accusations de conditions de travail dures et injustes dans l'une des usines chinoises qui fabrique des produits sous sa marque. Ces allégations ont été portées suite au rapport du National Labor Committee (NLC), une organisation non-gouvernementale spécialisée dans la défense des travailleurs.
Selon l'ONG, l'entreprise KYE Systems Corp, basée dans la province du Guandong, est coupable de faire travailler des centaines d'adolescents âgés de 16 à 17 ans. Ils effectueraient des journées de 15 heures, six ou sept jours par semaine, en contrepartie d'un salaire très bas. Ces conditions semblent très difficiles comparées aux standards occidentaux, mais le NLC insiste sur celles des autres employés également. Même s'ils sont adultes, ils auraient été astreints à passer jusqu'à 97 heures par semaine sur site, avec 80 heures de travail en moyenne, durant la récession économique de 2007 et 2008. Depuis 2009, leurs horaires auraient été réduits à 83 heures de présence, dont 68 heures travaillées.
Le NLC accuse en outre KYE Systems de payer ses employés une misère : 52 cents de dollar par heure, soit environ 38 centimes d'euro. Ils auraient l'interdiction de parler, d'écouter de la musique, ou même d'aller aux toilettes sur leur temps de travail. Selon le NLC, ceux qui enfreignent ces règles sont obligés de nettoyer les toilettes de l'usine. « Les ouvriers n'ont aucun droit, et toutes les réglementations liées au travail en Chine sont violées. » Selon le rapport, « le code de conduite de Microsoft et des autres entreprises n'a aucun impact. »
Microsoft a rappelé dans une interview accordée à l'AFP qu'il était engagé en faveur du traitement juste et de la sécurité de tous les employés de ses fournisseurs. Le géant affirme en outre avoir investi massivement dans un programme de responsabilisation pour s'assurer que ses fournisseurs respectent le code de conduite.
Cette nouvelle pourrait relancer le débat sur la responsabilité des multinationales vis-à-vis des employés de leurs fournisseurs dans les pays émergents. Une vague de suicide chez Foxconn, un sous-traitant d'Apple pour la production de son iPad, a également mis en cause des méthodes de gestion du personnel « quasi-militaires » et des rythmes de production « excessifs ».