Microsoft : "Azure c'est pour tous les développeurs, pour tous les langages"

Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore, Rédacteur en chef adjoint.
Publié le 12 décembre 2011 à 12h26
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Julien Lesaicherre, responsable de la plate-forme Azure chez Microsoft France, revient sur les avantages d'un modèle platform-as-a-service. A l'heure actuelle Windows Azure serait particulièrement privilégié par les développeurs d'applications mobiles et sociales.

Combien de développeurs s'appuient sur Azure dans le monde et en France ?

Julien Lesaicherre : Ce n'est pas évident. A une époque on communiquait sur un nombre de clients. Puis on s'est aperçu qu'en fait chacun des acteurs communiquait sur un truc différent. Chez Amazon, ils donnent le nombre de fichiers stockés. Chez Google, ils donnent le nombre d'applications. Mais bon, nous aussi on peut créer des "Hello Worlds" à la volée...

Pour notre part, il y a 6 ou 7 mois nous étions à 35 000 clients. Aujourd'hui ce chiffre est beaucoup, beaucoup plus gros. Nous sommes à plusieurs centaines de nouveaux clients par jour dans le monde. En France, au mois de septembre il y avait 450 clients payants, c'est-à-dire ceux qui donnent de l'argent chaque mois à la plateforme.

Quel type d'application est généralement déployé sur Azure ?

J.L : Nous allons retrouver des patterns applicatifs qui vont mieux adhérer directement aux avantages du platform-as-a-service. Ce qui marche pas mal autour du cloud, ce sont toutes les applications mobiles. 80% des applications pour smartphones ont un backend quelque part. Nous voyons pas mal d'acteurs de ce type qui vont vers Azure. C'est le cas de Mobiles Republic ou de l'application eBay sur iPad.

Un autre pattern important regroupe les applications sociales. Là aussi il y a des difficultés pour prévoir la viralité et il peut y avoir de gros pics d'usage. Et puis il y a les gros sites web comme Ouest-France. A un moment ils se sont dit, "tiens pour les annonces de locations d'appartements on va passer de 3 à 5 images". Ils voulaient aussi une définition beaucoup plus importante en HD. Pour eux c'était vraiment une catastrophe du point de vue IT parce qu'il aurait fallu qu'ils appellent leurs différents fournisseurs, qu'ils prennent des baies de stockage, qu'ils les installent et qu'ils les raccordent au système d'information... Avec Azure, ils rajoutent des tera et des téra, ca ne leur change absolument rien. Et la performance d'affichage est aussi bien meilleure.

Pourriez-vous revenir sur les différences fondamentales entre l'infrastructure-as-a-service (iaas) et la platform-as-a-service (paas) ?

J.L : Azure c'est du paas. Nous ne faisons pas de l'iaas. Nous proposons une couche supérieure et il n'y a pas à faire du provisioning par exemple. Finalement ca change tout. L'avantage du paas c'est aussi de pouvoir déployer une application dans plusieurs pays.

Dans l'iaas vous pouvez prendre votre vieille application et effectivement la faire héberger. Vous allez y gagner puisque vous n'aurez plus à gérer les serveurs chez vous. C'est une certaine forme de valeur. Après dans le paas vous migrez votre application et donc là effectivement il y aura peut-être des ajustements à faire pour respecter les codes du fournisseur de paas. En revanche vous en tirerez une valeur qui est largement plus importante. C'est sans commune mesure. Je parle d'Azure, mais d'une manière générale, le paas c'est une véritable libération pour les développeurs.

S'il l'on doit justement respecter les codes du fournisseur de paas, n'est-ce pas au contraire plus restrictif pour le développeurs ?

J.L : Quand on voit les annonces de Red Hat, d'IBM ou de VMware, on sait tous que la voix ultime du cloud c'est le paas. Amazon eux-mêmes se dirigent vers le paas. Néanmoins on amorce pas un futur simplement en le proclamant. Donc nous procédons étape par étape. Par exemple le stockage d'Azure, ce n'est ni plus ni moins que du iaas. Pour nous ce qui est important c'est de dire que la plateforme Azure, c'est pour tous les développeurs, pour tous les langages de programmation. On adore .Net, on adore Visual Studio. Mais il y a aussi PHP, il y a aussi Eclipse, il y aussi node.js, il y a aussi Ruby, il y aussi Python et il y aussi Java. Et eux aussi on les adore. Notre plateforme est ouverte à tous ces langages de développement. Et on développe des SDK pour l'ensemble de ces derniers avec comme objectif d'offrir la même qualité pour chacun d'entre eux.

Cet été vous avez lancé un toolkit pour développer des jeux. Quelques mois plus tard, ces outils sont-ils exploités par les développeurs ?

J.L : Ce toolkit, c'était vraiment pour de la prise en main. Pour découvrir les possibilités. C'était aussi pour montrer et démontrer les usages d'Azure pour le HTML5. Il y a un certain nombre de jeunes pousses qui se sont lancées. On a quand même pas mal de téléchargements mais ce qui marche encore mieux ce sont les outils pour Android et iOS.

A ce sujet, il me semble que le toolkit de Windows Phone était plus performant que ceux d'iOS et Android. Est-ce toujours le cas ?

J.L : Oui c'est toujours le cas. Il a toujours une longueur d'avance. Nous proposons de pouvoir automatiser et simplifier la prise en main et l'accès à un certain nombre de fonctionnalités. Nous proposons le stockage, le push de notifications et puis l'authentification à travers l'application pour pouvoir se connecter avec Facebook Connect ou son Yahoo! ID. Nous proposons une brique qui facilite tout cela. Nous embarquons ces fonctionnalités dans les différents toolkits et évidemment le premier à en bénéficier c'est celui de Windows Phone. Mais c'est l'histoire de quelques mois. Mais ca ne veut pas dire qu'on ne peut pas insérer ce type de fonctionnalités tout seul. On peut se débrouiller parfaitement sans le toolkit. C'est juste un moyen de faciliter la vie au développeur.

Quelle est la part des applications pour smartphones sur Azure ?

J.L : Je n'ai pas une vue sur le nombre d'applications. Après en terme d'usage de stockage et de puissance de calcul c'est un vrai scénario, ca représente un vrai pourcentage. Nous ne sommes pas à 25% mais tout de même ce n'est pas négligeable.

Je vous remercie.
Guillaume Belfiore
Rédacteur en chef adjoint
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