Lundi, Steve Ballmer dévoilait dans une interview accordée au Seattle Times la formule qui selon lui résume désormais la stratégie de Microsoft : « Device and Service ». La tournure a été abondamment reprise et développée par les représentants de Microsoft France, qui organisaient mardi matin leur traditionnelle conférence de rentrée. Un nouveau credo qui prolonge ou complète le Software + Services promu par l'éditeur depuis des années.
Alain Crozier, nouveau président de la filiale française de l'éditeur, a toutefois commencé par souligner à quel point l'année fiscale en cours revêtait une importante toute particulière pour Microsoft, puisqu'elle verra le lancement d'une nouvelle version de chacun des grands produits maison : Windows 8 bien sûr, attendu pour le 26 octobre prochain, mais aussi Windows Server 8, Windows Phone 8, sans oublier la nouvelle mouture de la suite bureautique maison, Office 2013, et sa déclinaison en ligne.
Entre autres nouveautés, ces logiciels présentent tous la particularité d'embrasser toujours plus largement la dimension connectée, l'incontournable « cloud » qui motive l'appellation Services désormais soigneusement promue par Microsoft. L'autre grande tendance à laquelle souhaite répondre l'éditeur, c'est celle de la multiplication des écrans, qu'ils soient, fixes, mobiles au bureau ou dans le salon, d'où le second composant de la formule de Ballmer, le device, soutenu par l'essor des nouvelles interfaces de type voix ou tactile.
Du Software + Service au Devices et Services
« On assiste à deux vagues de fond : cloud et services, devices et écrans », a résumé mardi Nicolas Petit. « Une chose ne change pas : la place du logiciel, grâce auquel toutes ces tendances sont rendues possibles ».
Plus concrètement, cette promesse Device and Services s'incarne sur le plan stratégique par le rapprochement d'un certain nombre d'éléments, d'interfaces et d'éléments de programmation, avec par exemple la promesse de pouvoir développer de façon unifier en direction de Windows, de Windows Phone, ou de la Xbox, via Visual Studio et le trio C++, C# et HTML5. Côté client, c'est évidemment la multiplication des applications, ou l'imbrication toujours plus étroite des environnements logiciels aux services en ligne, sensible dès le compte utilisateur de Windows 8.
Microsoft a d'ailleurs longuement insisté mardi sur la richesse de ses environnements, prenant l'exemple des nombreux accords tissés avec des partenaires premium (chaînes de TV par exemple) autour de la Xbox 360 pour souligner la dynamique de son offre, et le potentiel de ses Windows Store PC, tablette ou mobile.
Office 365, dont les tarifs ont été dévoilés mardi matin aux Etats-Unis, s'inscrit lui aussi parfaitement dans cette logique, qu'il s'agisse du grand public ou de l'entreprise. Microsoft s'est d'ailleurs félicité mardi d'avoir convaincu le groupe Vinci de basculer ses 183 000 collaborateurs vers ses solutions unifiées, alors qu'il partageait jusqu'ici ses outils entre Microsoft Exchange, IBM Lotus Notes et Google Apps for Business.
Si Microsoft peut d'ores et déjà se targuer des bons résultats enregistrés en 2012 par les produits positionnés sur le segment serveur, les vrais défis interviendront d'ici la fin de l'année, avec en premier lieu le lancement de Windows 8, lequel fera l'objet d'une soirée parisienne à la veille de la disponibilité commerciale (prévue pour le 26 octobre). Suivra celui de Windows Phone 8, déjà porté par des terminaux tels que le Nokia Lumia 920 ou le Samsung ATIV S.