L'éditeur va être en charge de la modernisation des systèmes informatiques de la Défense américaine. Amazon était favori pour récupérer le contrat mais les relations glaciales entre Jeff Bezos et Donald Trump ont pu jouer en sa défaveur.
Un contrat de dix ans portant sur des solutions de Cloud-computing
Après un feuilleton de plusieurs mois, c'est finalement Microsoft qui récupère le contrat JEDI, pour Joint Enterprise Defense Infrastructure. L'éditeur américain sera chargé durant les dix prochaines années de moderniser les infrastructures informatiques militaires et de proposer un stockage en ligne sécurisé en s'appuyant sur sa plateforme de Cloud-computing Azure.Comme le rapporte le New York Times, les systèmes informatiques utilisés aujourd'hui par le Pentagone datent des années 1980 et 1990 et ne sont plus assez performants malgré les milliards de dollars dépensés par l'armée américaine pour les améliorer.
Cette décision est toutefois une surprise. Durant toute la durée de l'appel d'offre, Amazon faisait figure d'archi-favori, notamment après le retrait de la candidature de Google qui a préféré renoncer au contrat suite à des protestations en interne de ses employés.
Dans un communiqué, Amazon fait part de sa stupéfaction : « AWS est le leader incontesté de l'informatique dans le Cloud, et une évaluation détaillée portant uniquement sur des offres comparatives a clairement conduit à une conclusion différente ».
L'inimitié entre Donald Trump et Jeff Bezos pourrait avoir joué dans cette décision
Les raisons de cette attribution à Microsoft pourraient être d'ordre politique. Le président des Etats-Unis Donald Trump entretient une animosité de notoriété publique envers Jeff Bezos, P.-D.G. fondateur d'Amazon mais également propriétaire du Washington Post.Le quotidien n'a pas été tendre avec la politique défendue par Donald Trump et ce dernier l'a accusé à de nombreuses reprises de diffuser des « fake news », le renommant au passage l'« Amazon Washington Post ».
« Le processus d'acquisition s'est déroulé conformément aux lois et règlements en vigueur », se défend le ministère de la Défense mais l'ancien ministre Jim Mattis explique dans un livre paru il y a quelques jours que Donald Trump était bien décidé à ne pas confier ce juteux contrat à Amazon.
Pour Microsoft, l'obtention de JEDI est une très bonne nouvelle. Le gouvernement américain a encore 40 milliards de dollars de contrats à distribuer pour se renforcer dans le Cloud-computing et Microsoft pourrait être désormais son partenaire privilégié. Azure pèse aujourd'hui pour 25 % du marché du Cloud, derrière Amazon et ses 40 % de parts de marché. Aussi, il ne fait pas mystère de son ambition de décrocher la place de leader du secteur.
Source : New York Times