Lancer le tout premier PC portable à écran Mini LED du marché. C’est ce qu’a réussi à faire MSI avec son Creator 17, un appareil de 17 pouces au design soigné et à la fiche technique blindée. C’est bien simple, le modèle que nous avons reçu est à ce jour le laptop le plus puissant qui soit passé entre nos mains au cours des deux dernières années. Mais avec un tarif qui s’envole vers des sommets rarement atteints, même sur le haut de gamme, le Creator 17 a-t-il tous les arguments en poche pour justifier son placement tarifaire ? Nous avons mené l’enquête.
- Écran Mini LED très lumineux et bien calibré
- Logiciel MSI True Color vraiment complet pour régler l’écran à sa guise
- D’excellentes performances dans l’absolu
- L’expérience RTX Studio et le suivi logiciel qui va avec
- Un bon clavier
- Châssis discret et élégant
- Excellente connectique
- Fréquences (et performances) du Core i9-10980HK bridées
- Trackpad perfectible
- Webcam piteuse
- Haut-parleurs à oublier
- Autonomie faiblarde
- Prix vertigineux
Fidèle à la gamme Creator lancée par MSI il y a quelques années maintenant, le Creator 17 coche toutes les cases du cahier des charges propre à cette lignée. On y trouve donc une fiche technique impressionnante, suffisamment pour répondre aux besoins des créatifs (ces professionnels et indépendants en quête d’appareils doués en retouche photo, montage vidéo ou modélisation 3D, autre autres), un écran de haute volée taillé pour les professionnels de l’image et un châssis compact au design dépourvu de toute excentricité gaming. Un ensemble porté en outre, dans le cas présent, par le label NVIDIA RTX Studio.
Nous avons déjà eu l’occasion d’en parler à plusieurs reprises sur Clubic. Ce label lancé par NIDIA il y a deux ans vise justement à encourager ses partenaires à lancer des machines suffisamment puissantes et discrètes pour racoler les créatifs, professionnels et petites structures. Une offre qui prend en importance au fil des ans avec plusieurs dizaines d’appareils certifiés, mais aussi une offre logicielle particulièrement intéressante. Et pour cause, acheter un laptop estampillé RTX Studio, c’est aussi profiter d’office d’un suivi logiciel adapté. Un point sur lequel NVIDIA fait preuve de tout son sérieux habituel en matière de software, et qui nous permet donc de profiter, sur notre Creator 17, de drivers taillés sur mesure pour les logiciels de montage, de retouche ou de modélisation les plus connus.
Mais avant d’aller plus loin, prenons quelques lignes pour détailler l’impressionnante fiche technique du MSI Creator 17. On y trouve :
- Un écran Mini LED Ultra HD (3 840 x 2 160 pixels) de 17,3 pouces, 60 Hz, certifié HDR1000 et capable de couvrir à 100% le spectre DCI-P3 d’après MSI
- Un processeur Intel Core i9-10980HK (8 cœurs / 16 threads cadencés entre 2,4 et 5,3 GHz, 45 W de TDP, 16 Mo de cache unifié)
- 32 Go de mémoire vive (DDR4 à 2 666 MHz via 2 x 16 Go)
- Une carte graphique professionnelle GeForce RTX Quadro 5000 Max-Q 16 Go (GDDR6)
- 2 To de SSD NVMe PCIe (via un SSD PCIe Gen 3 x4 signé Samsung)
- Connectivité Wi-Fi 6 / Bluetooth 5.0 via modem Intel AX201
- Un port USB-C 3.2 Gen.2 Thunderbolt 3, supportant l’affichage en DisplayPort et l’alimentation ; trois ports USB-A 3.2 Gen.1 ; un port USB-C 3.2 Gen.2 supportant l’affichage via DisplayPort ; une entrée RJ45 ; une sortie HDMI (4K / 60Hz) ; un lecteur de cartes Micro SD ; une entrée micro ; une sortie casque.
- Batterie 82 Wh
Rattachée à la catégorie des stations de travail, la version du Creator que nous avons reçue en prêt s’affiche à un prix totalement hors de portée du commun des mortels, puisqu’il tutoie les 6 000 euros sur les rares sites marchands français à le proposer. Des modèles plus abordables de l’appareil existent, mais dont les prix restent particulièrement élevés, oscillant entre 2 900 euros (pour un Core i7-10750H, 16 Go de DDR4 et une RTX 2060), et 4 300 euros (pour un Core i7-10875H, 32 Go de RAM et RTX 2080 SUPER). D’autres variantes un peu plus accessibles existent, mais elles perdent l’écran Mini LED 4K (qui fait selon nous tout l’intérêt de l’appareil) au profit d’une simple dalle IPS Full HD nettement moins adaptée au public cible.
Châssis élégant, système de dissipation à bout de souffle
Nous l’avons dit, le Creator 17 fait honneur à sa lignée. L’appareil reprend les lignes esthétiques que l’on retrouve chez MSI sur les gammes Creator et Stealth, notamment, avec un châssis en alliage d’aluminium gris clair et des dimensions relativement raisonnables pour une machine de 17,3 pouces. Au premier déballage, on a vraiment le sentiment que le constructeur taïwanais a réussi à glisser (avec un gros chausse-pied) un écran de 17,3 pouces dans un châssis de 15,6 pouces. Une bonne impression de compacité (relative) qui se confirme lorsqu’on jette un œil aux mensurations du produit : 396,1 x 259,4 x 20,25 mm nous dit MSI, pour un poids total de 2,5 kilos… qui nous rappelle que nous sommes bien sur une station de travail qui mise plus sur la « transportabilité » que sur la mobilité au sens le plus strict.
À l’ouverture du capot, on remarque que MSI a renforcé les charnières, qui paraissent bien plus robustes que sur d’autres appareils du constructeur par le passé. Un bon point pour la durabilité de ce nouveau Creator 17. Autre bon point, certes plus anecdotique : l’ouverture du capot n’emmène pas la partie clavier vers le haut. Il est donc possible d’ouvrir l’appareil d’une main, ce qui est très plaisant au quotidien. Le capot, une fois ouvert, dévoile le bel écran Mini LED sur lequel nous allons revenir plus bas, mais aussi le clavier et son trackpad.
Ce clavier se révèle dans l’ensemble plaisant à utiliser, avec une course assez longue pour les touches et un espacement important entre ces dernières. Dommage que ces touches ne soient pas plus grandes. Leur taille, modeste au regard des dimensions de l’appareil et de l’espace disponible, a tendance à nuire légèrement à la précision. La saisie est donc un peu compliquée au début, mais l'habitude vient compenser cette petite lacune pour laisser place à une expérience de frappe convaincante, y compris pour taper de longs textes.
Le trackpad est pour sa part disposé tout en longueur sous le clavier. Nettement plus long que large, ce dernier est très confortable et globalement assez précis. On regrette néanmoins que sa surface, entièrement cliquable, ne le soit pas de manière uniforme. Concrètement : cliquer sur le haut du trackpad est pénible, cliquer sur le bas se fait sans problème. Un souci que l’on rencontre malheureusement assez souvent sur laptop, mais qui n’est pas très impactant dans le cas du Creator 17 qui a clairement vocation à être utilisé avec une souris externe.
Notons que le trackpad de l’appareil abrite (dans son coin supérieur gauche) un lecteur d’empreintes dont le positionnement n’est pas nécessairement très pratique à l’usage. C’est d’autant plus dommage que l’appareil ne dispose pas de la reconnaissance faciale via Windows Hello en guise d’alternative.
MSI mise pour le reste sur une connectique très généreuse qui devrait satisfaire à peu près tout le monde, avec en prime la possibilité d’utiliser plusieurs moniteurs externes 4K grâce, notamment, aux ports Thunderbolt 3 et HDMI. Parfait pour étendre l’espace d’affichage total.
Côté dissipation, MSI mise sur une double prise d’air pour les trois ventilateurs de son dispositif. En plus de la traditionnelle grille d’aération présente sous le châssis, une seconde grille a été ajoutée au-dessus du clavier, à l’image de ce que ASUS propose par exemple avec certains appareils de sa gamme Zephyrus. L’air chaud est pour sa part rejeté sur les côtés de l’appareil et à l’arrière, le tout servi par un bruit de ventilation constant. Même sur le bureau, sans aucune application lancée, le Creator 17 siffle et souffle en permanence, ce qui peut vite devenir gênant dans une pièce silencieuse. Une fois des applications gourmandes lancées, c’est une véritable turbine qui s’élance.
Nous verrons plus loin que ce système de dissipation, non content d’être en permanence bruyant, peine à maintenir les composants au frais. Avoir un châssis fin sur une machine aussi puissante confronte rapidement le Creator aux limites malheureusement inhérentes à son design.
Nous avons enfin procédé à notre habituelle ouverture dudit châssis pour en savoir plus sur les possibilités de remplacement (ou non) de certains composants. En la matière, MSI ne joue pas autant le jeu que ses concurrents. Il faut en effet briser un sticker de garantie et retirer patiemment pas moins de 14 vis Phillips pour dévisser le dessous du Creator 17.
Une fois la besogne menée à bien et la plaque arrière dûment déclipsée, on découvre avec regret la présence d’un film plastique solidement plaqué pour recouvrir presque toute la surface de la carte mère et ne laisser apparaître qu’un slot M.2 vacant, et le SSD M.2 NVMe de 2 To estampillé Samsung. L’ajout d’un nouveau SSD et le changement de la batterie compteront donc parmi les rares remplacements que l’utilisateur pourra mener à bien lui-même sur le Creator 17. D’après nos observations, la mémoire vive semble soudée sur l’autre face de la carte mère… a priori, impossible donc d’étendre les 32 Go de DDR4 intégrés par défaut sur notre modèle. Nous avons demandé confirmation à MSI.
Écran Mini LED : une technologie d’avenir pour nos écrans ?
Nous l’avons évoqué en préambule, le Creator 17 est le tout premier ordinateur portable à embarquer un écran Mini LED. Cette « nouvelle » technologie d’éclairage se répand pas à pas sur le marché TV au travers de modèles lancés notamment par le Chinois TCL. Sur laptop, on a surtout entendu parler de cette technologie au travers de rumeurs prévoyant qu’Apple miserait bientôt sur des écrans Mini LED pour ses futurs MacBook Pro… en attendant, c’est MSI qui saute le pas le premier — pour un résultat très satisfaisant.
Pour rappel, le principe des écrans Mini LED est de miser sur un rétroéclairage de meilleure qualité grâce à une plus grande quantité de LEDs, par ailleurs mieux réparties sur la dalle. L’objectif est double : permettre une luminosité maximale plus importante, mais aussi un meilleur zonage et un meilleur contraste grâce à des noirs en théorie plus profonds que sur des écrans LCD à rétroéclairage traditionnels. En effet, chaque LED est capable d’être éteinte individuellement pour générer du noir. La promesse est donc d’obtenir un contraste presque aussi profond que ce que propose la technologie OLED, mais avec un effet de blooming (halo lumineux généré lorsque des couleurs vives sont affichées sur un fond parfaitement noir) atténué.
Équipés de notre sonde, nous avons mesuré les prestations de la dalle Mini LED du Creator 17 (signée AU Optronics) pour voir si ces promesses se concrétisent dans le cas présent. À l’œil nu, et dès les premières minutes d’utilisation, on remarque d’emblée une luminosité maximale nettement plus importante que ce que proposent les meilleurs écrans IPS ou OLED sur PC portable. On note en revanche des angles de vision un peu moins ouverts que ce que proposerait une dalle OLED, avec des couleurs qui perdent légèrement en vivacité lorsqu’on ne reste pas bien en face de l’écran.
Une fois les protocoles du logiciel Calman lancés, nous relevons de très bons indicateurs. La luminosité maximale varie pour sa part entre 578 et 890 nits en fonction des modes d’affichages choisis. On est en dessous des 1 000 nits promis par le constructeur, du moins d’après nos constatations, mais l’on reste bien au-dessus de ce que propose la concurrence avec des dalles LCD IPS classiques, qui se cantonnent le plus souvent à des valeurs comprises entre 350 et 500 nits.
En matière de fidélité colorimétrique, le résultat est aussi encourageant, avec un DeltaE moyen relevé à 0,96, soit bien en dessous du DeltaE inférieur à 2 annoncé par MSI : c’est excellent. La température des couleurs est elle aussi au point avec 6 647 kelvins comptabilisés par notre sonde. Nous sommes donc très proches des 6 500 K idéalement attendus. En revanche, le respect des différents espaces colorimétrique n’est pas tout à fait au rendez-vous.
La couverture du spectre sRGB ne dépasse pas les 95,3%, contre 84,1% de l’espace colorimétrique Adobe RGB et 93,8% du gamut DCI-P3. Dans l’ensemble, ces indices restent bons, mais l’on était en droit d’attendre mieux de MSI sur une machine cherchant ostensiblement à cibler les créatifs et les professionnels de l’image. Le contraste s’établit pour sa part à presque 1400:1, ce qui est très bon même si l’on reste à des années lumières du contraste infini proposé par l’OLED.
On regrette par ailleurs que l’écran Mini LED choisi par le constructeur taïwanais soit limité à une fréquence de rafraîchissement de 60 Hz. Une dalle 144 Hz aurait considérablement amélioré l’expérience utilisateur, y compris dans un contexte créatif et professionnel. Une absence d’autant plus difficile à pardonner sur un produit proposé à presque 6 000 euros.
De manière globale, la technologie Mini LED ne suscite d’ailleurs pas du tout le même « effet waouh » que la technologie OLED, de plus en plus présente sur laptop, notamment grâce aux efforts de Samsung Display. Si l’écran du Creator 17 est globalement excellent, nous n’avons pas le sentiment qu’il propose une véritable rupture technologique par rapport aux écrans LCD à rétroéclairage traditionnels. Seule sa luminosité maximale est, elle, véritablement impressionnante.
Il faut quoi qu’il en soit noter un gros effort de MSI sur le Creator 17 : la présence du logiciel MSI True Color. Présent par défaut au démarrage, cet outil permet d’effectuer des réglages très poussés en matière d’affichage et de calibrer parfaitement son écran en fonction de ses besoins. Le logiciel True Color permet aussi de basculer en un clic d’un mode d’affichage à l’autre pour utiliser des spectres de couleurs différents. Un outil permettant le calibrage automatique de l’écran est aussi disponible… mais il vous faudra une sonde pour pouvoir l’utiliser.
Des performances — vraiment — au firmament ?
Véritable machine de guerre, le Creator 17 couple un processeur Intel Core i9-10980HK (l’un des processeurs les plus puissants disponibles chez Intel sur laptop) et une carte graphique professionnelle GeForce RTX Quadro 5000 MaxQ. Ce tandem est naturellement capable de très belles choses, et ce, dans à peu près tous les domaines. Nous héritons en effet d’un duo particulièrement efficace en montage vidéo, en calcul 3D, en retouche photo et plus marginalement en jeu. Car si la RTX Quadro 5000 est douée avec les derniers AAA, ses pilotes (RTX Studio) et elle-même sont avant tout optimisés pour les logiciels professionnels.
Rappelons toutefois que certains appareils de la concurrence proposent des solutions graphiques plus puissantes encore pour les pros. Chez ASUS, on trouve par exemple le colossal ProArt StudioBook One, qui embarque pour sa part un Core i9 d’ancienne génération, jusqu’à 64 Go de DDR4 et surtout une RTX Quadro 6000 dotée de 24 Go de GDDR6 (contre 16 Go de GDDR6 sur notre RTX Quadro 5000). Le prix de l’appareil est proportionnel aux performances stratosphériques qu’il propose : 9 999 euros en France. Voilà qui rendrait presque notre Creator 17 abordable !
Mais revenons au sujet. Pour évaluer les capacités du Core i9-10980HK et de la RTX Quadro 5000, nous avons voulu voir comment ils se défendaient en montage vidéo 4K sous Da Vinci 16. Avec le calcul GPU activé, nous avons réussi à mener un bien l’export d’une vidéo (MP4 H.264 en Ultra HD / 24 images par seconde) de 5 minutes 56 en seulement 12 minutes 02. Un résultat convaincant, mais qui aurait probablement pu être encore meilleur si la chauffe avait été mieux maîtrisée.
Lors de notre session sur Da Vinci, l’appareil souffrait des limites de son système de dissipation. Entre bruit de soufflerie et températures élevées au toucher sur l’ensemble du châssis (et tout particulièrement sur le dessous), les fréquences du Core i9-10980HK ne dépassaient plus les 2,92 GHz d’après nos observations… soit à peine 500 MHz de plus que la fréquence de base de processeur.
Un constat qui se confirme en partie à l’aide du logiciel AIDA64, où le processeur d’Intel, décidément bien à l’étroit dans le châssis affiné du Creator 17, n’a même pas le temps de souffrir d’un quelconque thermal throttling. Et pour cause, dès que l’usage CPU est maintenu à 100%, les fréquences passent automatiquement à moins de 3,0 GHz. La chose est si marquée que lors de ce stress test, le processeur n’a pas été au-delà de 3,4 GHz. Un palier qu’il n’a par ailleurs réussi à tenir qu’une petite poignée de secondes en début de test.
À châssis équivalent en termes de finesse, l’ASUS Zephyrus Duo 15 parvenait dans les mêmes conditions à maintenir le cap des 3,70 GHz avec son i9-10980HK. MSI et son Creator 17 méritent donc de revoir leur copie en termes de gestion des températures et des fréquences. Pour preuve : dès que la charge CPU s’arrête, les fréquences remontent pour se stabiliser aux environs de 4,70 GHz / 4,80 GHz en idle.
Dans ces conditions, vous n’aurez pratiquement aucune chance d’observer les 5,3 GHz du Core i9-10980HK en action. En tout cas pas sur l’appareil créatif de MSI, qui verrouille sérieusement les performances de son processeur pour éviter que le châssis ne fonde sous vos doigts.
Ces performances en dents de scie du Core i9-10980HK sur le Creator 17 se vérifient encore une fois sur CineBench R20, et de manière assez révélatrice, avec un score qui s’effondre à 2 943 points en multi-core, contre 491 points en single-core. À titre de comparaison, le MSI GE66 Raider doté du même processeur mais logé dans un châssis nettement mieux dimensionné, parvenait à atteindre 4 052 points en multi-core et 483 points en single-core. Dans une moindre mesure, le Zephyrus Duo d’ASUS faisait mieux lui aussi avec 3 365 points en multi-core et 440 points en single-core avec le même processeur, un châssis semblable en termes de dimensions, et dans des conditions de test identiques.
Autre indicateur, l’ASUS RoG Zephyrus G14 armé pour sa part d’un processeur AMD Ryzen 9 4900HS, mais inséré dans un châssis ultra compact de 14 pouces, obtenait 4 146 points en multi-core et 481 points en single-core sur CineBench R20. Une baffe ?
Pour nous faire une idée un peu plus précise de ce que la RTX Quadro 5000 peut faire quant à elle sur le plan graphique, nous avons enfin lancé 3DMark Time Spy en 4K pour un résultat convaincant. Nous obtenons ainsi un score de 7 358 points. Pour le plaisir des yeux, nous avons aussi lancé Control sur le Creator 17. L’occasion de constater que le laptop de MSI se dépatouille assez bien en jeu, même si ce n’est pas son domaine de prédilection. Sur le titre de Remedy, l’appareil et sa RTX Quadro 5000 parvenaient à cracher près de 40 FPS en 4K, avec tous les détails au maximum. Une fois le ray tracing activé, cette bonne impression s'est toutefois un peu ternie, avec un framerate qui n'a plus tellement dépassé les 30 FPS (avec DXR en moyen et DLSS actif).
Pour faire court, vous pourrez jouer dans de bonnes conditions sur le Creator 17, mais ce n’est clairement pas son taf. Dans des conditions identiques, le MSI GE66 Raider parvenait à animer le jeu entre 70 et 110 FPS. On y trouvait cependant une RTX 2080 SUPER MaxQ, cette fois clairement conçue pour jouer.
Dernier point : celui du stockage. MSI opte pour un SSD 2 To M.2 signé Samsung, qui affiche sous CrystalDiskMark jusqu'à 3 317,08 Mo/s en vitesse de lecture, pour un maximum relevé de 2 426,59 Mo/s en écriture. De bons scores compte tenu de la capacité proposée.
Autonomie ? Un terme à oublier
Peut-on caresser l’espoir de profiter de quelques heures d’autonomie avec une configuration aussi gourmande en watts que celle de notre Creator 17 ? La réponse est négative… et elle était hautement prévisible, d’autant que MSI n’est de toute façon pas un champion dans le domaine. En clair, il ne faudra pas s’attendre à pouvoir passer plus de deux heures sur la batterie, qui montre vraiment très vites ses limites… d’autant plus lorsque l’on pousse l’impressionnante luminosité de l’écran Mini LED à fond.
En lecture vidéo sur Netflix (via Edge), avec la luminosité à 50%, les paramètres d’alimentation en mode économie d’énergie, un casque branché et le rétroéclairage du clavier coupé, nous n’avons pas réussi à tenir plus de 2 heures 20 sur batterie avant de voir l’ordinateur s’éteindre.
Difficile toutefois d’en vouloir à MSI sur ce qui est avant tout une station de travail transportable, mais qui n’a pas vocation à être utilisée au quotidien en situation de grande mobilité. Le GE66 Raider (encore lui !) était néanmoins capable de tenir plus ou moins quatre heures sur batterie avant de demander une prise secteur. Sur le Creator 17, la recharge complète de la batterie nécessite pour le reste environ 2 heures.
Prenons enfin quelques lignes pour évoquer la partie audio satisfaisante de l’appareil, qui peut se gausser d’une bonne prise casque, puissante et juste en dépit de légers problèmes de saturation à plein volume.
Preuve par l’exemple que les constructeurs de laptops font en revanche rarement d’efforts pour proposer des haut-parleurs valables sur leurs produits, ceux du Creator 17 sont proprement médiocres. À tel point qu’on se demande pourquoi MSI a pris la peine de les ajouter. Le son qu’ils proposent est suraigu et manque de puissance. Même pour regarder de simples vidéos sur YouTube, vous aurez du mal à les tolérer très longtemps.
MSI Creator 17, l’avis de Clubic
Expérience nuancée que celle que nous propose MSI avec le Creator 17. Premier ordinateur portable du marché à embarquer une dalle Mini LED, l’appareil propose en effet une excellente qualité d’affichage qui saura convaincre les professionnels de la photo et plus largement de l’image. On appréciera notamment la luminosité maximale assez prodigieuse de cette technologie, au même titre que la belle justesse colorimétrique que permet la dalle AUO sélectionnée ici par MSI.
Est-ce qu’il faut pour autant considérer le Mini LED comme une technologie révolutionnaire sur les PC portables créatifs ? Nous n’en avons, à ce stade, pas l’impression. L’OLED conserve en effet une belle avance sur bien des points (dont le contraste) et que le sentiment de fossé technologique est bien plus marqué entre une dalle LCD et une dalle OLED, qu’entre une dalle LCD et un panneau Mini LED. Espérons que de futurs ajustements feront évoluer ce constat.
Pour le reste, le Creator 17 peut effectivement compter sur de très bonnes performances en montage, retouche photo et autres activités créatives. En jeu, il se montre capable sans plus, mais ce n’est clairement pas sa vocation. On regrette par contre que les fréquences du Core i9-10980HK soient aussi bridées sur l’appareil, au point de réduire grandement son potentiel lorsqu’il est fortement sollicité.
De manière globale, notre avis sur le Creator 17 est le suivant : si vous pouvez vous contenter d’un écran LCD IPS plus « classique » et d’une GeForce RTX grand public, vous trouverez de bien meilleurs rapports performances / prix sur d’autres modèles gaming ou RTX Studio, y compris chez MSI.
- Écran Mini LED très lumineux et bien calibré
- Logiciel MSI True Color vraiment complet pour régler l’écran à sa guise
- D’excellentes performances dans l’absolu
- L’expérience RTX Studio et le suivi logiciel qui va avec
- Un bon clavier
- Châssis discret et élégant
- Excellente connectique
- Fréquences (et performances) du Core i9-10980HK bridées
- Trackpad perfectible
- Webcam piteuse
- Haut-parleurs à oublier
- Autonomie faiblarde
- Prix vertigineux