Nothing ear (1)

A la pointe du buzz, les Nothing ear (1) ont réussi à créer une attente inespérée pour une marque nouvelle. Ecouteurs au design original, ils ne craignent pas de s'afficher comme les meilleurs dans leur gamme de prix (100 €), quitte à venir défier des références jeunes mais déjà établies, Huawei Freebuds 4i et Oppo Enco Free 2 en tête. La révolution est en marche ?

Les écouteurs étant des modèles de préprod, quelques bugs assez caractéristiques ont pu être observés. Ces bugs étant visiblement corrigés sur les versions plus récentes, nous considérons que cela n'affecte pas la notation du modèle. Néanmoins, si nous retrouvons ces soucis avec une version plus récente, nous adapterons la note et mettrons en avant ces défauts.

Les plus
  • Bonne maitrise des basses et médiums
  • Isolation dans les basses
  • Confort
  • Tige tactile (contrôle de volume)
  • Charge à induction
  • Design original et utile (boitier)
Les moins
  • Autonomie faible
  • Isolation moyenne dans les haut-médiums
  • Pics perfectibles dans les aigus
  • Application encore limitée

Une forme efficace, en toute transparence

Avant même de parler de qualités objectives, les ear (1) possèdent ce qui fait sans doute défaut à la plupart de leurs adversaires : une vraie identité visuelle. Tout en transparence ou presque, Nothing propose un modèle qui se distingue, de la boite jusqu'aux écouteurs. Sans en être amoureux, nous apprécions le travail effectué par le constructeur. Tout transpire le mélange futuriste/rétro, avec des tons clairs, une bonne utilisation de la transparence de la boite et des écouteurs (composants internes bien mis en valeur), et des lignes plus anguleuses que ce à quoi nous sommes habitués. Dommage de ne pas avoir poussé l'inspiration translucide avec la partie acoustique du châssis des écouteurs, même si cela vient de contraintes sonores.

La fabrication des Nothing ear (1) est déjà moins marquante, puisqu'elle rejoint à peu près totalement ce que nous connaissons déjà sur les écouteurs à moins de 100 €. Que ce soit avec les Oppo Enco Free 2, les Oppo Enco W51, les Freebuds 4i ou les Honor earbuds 2 Lite, tout est en plastique assez léger, mais bien assemblé. La transparence ne rend pas le produit moins sérieux que les autres, ni même plus léger. Tout est dans une très bonne moyenne, à défaut d'être premium. La certification atteint les IPX4 (projection d'eau), ce qui n'a rien novateur mais reste au-dessus des modèles Huawei et Honor.

Le confort est lui aussi dans la droite lignée des produits semi-intra (canule très courte) récents. La partie venant se caler dans le creux de l'oreille est en ellipse, assez proche de celle des Oppo W51 (avec quelques différences), plus allongé et moins large que ce que l'on retrouve chez Huawei et Honor. Tous ces modèles tiennent dans un mouchoir de poche, et ne se démarqueront que par quelques spécificités de l'oreille cible. Les écouteurs sont très peu intrusifs, avec une bonne tenue (tige courte, très équilibrée). L'usage sportif n'est pas ce que l'on conseillera en premier lieu, mais cela reste envisageable.

La boite de charge Nothing, sans être révolutionnaire sur le papier, reste très bien pensée en jouant efficacement de sa transparence. Le simple fait de pouvoir vérifier, sans l'ouvrir, que les ear (1) sont bien présents, est un plus à l'usage. Le présence d'une recharge par induction est également un bon point. Enfin, la disposition des écouteurs dans cette boite, presque entièrement à la surface et non dans une encoche, permet de les sortir bien plus facilement que sur les autres modèles. En partie à cause de cette disposition, le boitier n'est pas le plus compact du genre, mais il l'est suffisamment pour rentrer dans pratiquement toutes les poches.

Ergonomie façon Oppo, une application à étoffer

Plus proche en matière d'ergonomie des Oppo Enco Free 2 que de l'ascétisme des Huawei/Honor de cette gamme de prix, Nothing a fait le choix de contrôles assez complets avec ses ear (1). En point d'orgue, la possibilité de de contrôler le volume en balayant la tige à la verticale.

Le reste est assez classique. Par défaut, une double tape déclenche la lecture/pause, une triple tape passe à la chanson suivante, et un appui prolongé permet de basculer entre les différents modes de réduction de bruit, cela pour les deux écouteurs. Enfin, une détection du port est présente (lecture/pause auto) et activée par défaut.

L'application dédiée, de son côté, ne convainc qu'à moitié. Aussi belle et épurée soit-elle, elle est très légère en fonctionnalités, bien que de bonnes idées soient déjà là. Il est possible, en premier lieu, de modifier l'action pour la triple tape de façon indépendante pour l'écouteur gauche et l'écouteur droit, en permettant de revenir en début de piste ou à la piste précédente en plus de la piste suivante. Pour l'appui long, il est simplement possible de n'assigner aucune fonction.  Le changement de commandes reste donc minimal.

A côté de cela, un onglet Hear permet de basculer entre les différents modes de réduction de bruit (ANC, Transparence, Off), avec la possibilité de régler l'ANC sur Max ou Light (légère), ce qui n'apporte que peu de différences. Enfin, 4 égaliseurs permettent de modifier la signature sonore. Malheureusement, Nothing ne propose pas d'égaliseur personnalisable. L'idée est bonne mais incomplète.

Enfin, il est possible de désactiver la détection auto des écouteurs et d'accéder à une recherche des écouteurs. Les Nothing ear (1) sont assez classiques sur ce point, puisqu'ils se mettent à siffler à fort volume quand cette fonction est enclenchée. Simple, mais efficace.

En plus du niveau de batterie ear (1) et du boitier, l'application va permettre de mettre à jour les écouteurs.

L'ergonomie est ainsi plus proche de celle des Enco Free 2 que des Earbuds 2 Lite. Elle n'a vraiment rien de révolutionnaire, mais est tout à fait correcte.

Connectivité ultra classique

Les modèles se suivent et se ressemblent. Tout comme leurs quelques concurrents sérieux, les Nothing ear (1) s'inclinent par rapport à ce que peut proposer le vrai haut de gamme en matière de fonctionnalités et de codecs, mais développent une approche pragmatique, tout à fait rodée.

Les codecs vont au plus simple avec le support du duo SBC/AAC, tout en tirant un trait sur la connexion multipoint. C'est tout sauf une surprise à ce tarif, mais Nothing rate sans doute l'occasion de se démarquer, notamment sur le multipoint. Au moins, les deux écouteurs peuvent être utilisés en mono.

La connectivité est plutôt bonne, avec une portée correcte et une bonne stabilité générale. Nous pouvons toutefois relever que les coupures de son ont été plus nombreuses qu'avec les Oppo Enco free 2 par exemple.

Rien d'impressionnant pour des écouteurs de 2021 donc, fidèles à ce que l'on attendait.

Silence les basses, bonjour les voix

Une réduction de bruit assez efficace est presque monnaie courante à moins de 100 € maintenant, et les Nothing ear (1) ne manquent en ce sens pas de qualités, tout en conservant des défauts.

Sans doute plus qu'avec n'importe quelle autre paires que nous avons pu essayer, le choix de la bonne taille d'embout est vraiment primordial, et change du tout au tout l'isolation dans les basses.

Mesure de la réduction de bruit active. En orange, signal de base. En violet, avec réduction de bruit active. Effet de l'isolation llégèrement amplifié ici. En vert, isolation passive

Dans le cas le plus idéal, les Nothing ear (1) sont déjà très efficaces dès les plus basses fréquences, avec une atténuation de 20 voire 25 dB dans le meilleurs des cas (notre tête de mesure accentue légèrement le phénomène ici : la courbe avant les 100 Hz est un peu moins spectaculaire en pratique). A ce titre, les écouteurs se placent dans ce qui se fait de mieux en la matière. L'isolation dans les basses fréquences, voire dans les bas médiums, nous a semblé être dans le haut du panier de cette gamme de prix, un peu supérieure même aux Oppo Enco Free 2 (mais difficile d'être catégorique).

En revanche, les haut-médiums ne sont pas aussi efficacement éliminés. Les écouteurs atténuent les voix, mais pas suffisamment pour les faire oublier. On retrouve l'habituel croisement entre réduction de bruit active et réduction de bruit passive (embouts seuls), avec une isolation très faible autour des 1 kHz, ce qui laisse d'autant plus passer certains sons précis et harmoniques de la voix.

Dans l'ensemble, le résultat est globalement le même que celui des Oppo Enco Free 2, avec même un très léger avantage pour ces derniers.

Le mode Transparency est plutôt efficace, car très naturel jusqu'au aigus (2 kHz). Au-delà, on constate bien l'atténuation dans les fréquences. Les Nothing ear (1) n'ont logiquement pas la maitrise dont font preuve les Airpods Pro, mais le résultat est plus que valable dans cette gamme de prix, et cela même pour des écouteurs à moins de 200 € en général.

La partie mains libres est simplement correcte, ce qui est déjà une déception par rapport aux promesses de la marque. Les Nothing ear (1) captent assez fidèlement la voix en milieu calme, même si les aigus sont un peu trop écourtés. En milieu bruyant, tout se complique un peu plus. Les microphones permettent effectivement de réduire le bruit de fond, mais ils entrainent trop souvent la voix avec, ce qui rend le message peu intelligible.

Une promesse de résistance au vent (jusque 40 km/h) était là, promesse qui n'est pas plus tenue que la moyenne, puisqu'une simple bourrasque va déjà venir perturber les différent modes (ANC, Transparence, mains libres).

L'endurance qui compte sur le boîtier

Nothing avait annoncé la couleur lors de l'annonce officielle : les ear (1) pourront atteindre 4 heures de fonctionnement avec ANC, et jusqu'à 5h30 sans, le tout en comptant sur 4-5 recharges supplémentaires avec le boitier.

La promesse est honnête, puisque lors de nos différents tests, l'endurance a été mesurée à 4h15 avec ANC, et 5h15 – 5h20 sans. De telles performances ne sont plus vraiment dans la moyenne en 2021, même pour des écouteurs accessibles. Heureusement, le boitier permet d'apporter autour des 4 recharges en pratique, ce qui limite la déception.

Une sonorité globalement maitrisée

Propulsé par un transducteur de 11,6 mm réglé par les équipes de Teenage Engineering (l'entreprise derrière le synthétiseur OP-1 par exemple), les ear (1) ont suffisamment d'armes en main pour proposer une bonne qualité sonore.

Réponse en fréquence (ANC) des Nothing ear (1). Un certain équilibre général, avec des accentuations dans les aigus. La mesure a ses limites ici, puisque le réglage sonore est très dépendant des embouts et s'adapte à la forme de l'oreille

Sans être fabuleux, ni même impressionner pour cette gamme de prix, les Nothing ear (1) ne manquent pas d'intérêt, à commencer par le certain équilibre (avec des pincettes) qu'ils proposent. Les basses sont accentuées, juste assez pour être perçues comme naturelles. Les médiums sont assez bien équilibrés également, ce qui permet de n'avoir ni phénomène de masquage, ni impression d'exagération sur les voix par exemple. Surtout, l'impact et l'enveloppement des basses sont assez bien dosés, et la qualité technique dans cette gamme de fréquences est tout à fait satisfaisante. Sans ANC, les basses paraissent même un peu plus « propres ».

Les aigus sont plus perfectibles, car marqués par des pics un peu trop accentués. Pas agressifs, ils mettent un peu trop en avant les instruments type cymbales. Par rapport à des écouteurs techniquement très proches, les Oppo enco Free 2, les Nothing ear (1) sont globalement plus équilibrés, mais moins reposants. Là où les Oppo préfèrent atténuer fréquences 2-4 kHz (dans lesquels l'oreille est la plus sensible), les Ear (1) affichent un certain équilibre, voire une légère accentuation. D'une manière générale, les deux approches se croisent. Les deux écouteurs sont un peu plus intéressants que les Honor earbuds 2 Lite/Huawei freebuds 4i, mais développent des caractères plus clivants.

La signature des Nothing ne plaira ainsi pas à tout le monde, en particulier aux adeptes de sons plus doux, voire un peu voilés, comme ce qui existe chez Cambridge audio par exemple. De même, l'approche n'est pas spectaculaire : le niveau de détails est plutôt bon, et la scène sonore est assez large, bien que pas spécialement projetée vers l'avant. En somme, une sonorité plus qu'honorable, mais qui n'a rien de révolutionnaire.

Nothing ear (1) : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
8 / 10

Symbole d'une hype extrêmement bien orchestrée, les Nothing ear (1) sont de très bons écouteurs, mais absolument pas révolutionnaires ni même dans une maitrise absolue.

Avec leur bonne réduction de bruit (même si perfectible), leur qualité sonore plus que correcte, et leur forme vraiment à part, les ear (1) n'auront aucun mal à trouver leur public, mais n'apportent pratiquement rien par rapport aux autres références établies.

Les plus
  • Bonne maitrise des basses et médiums
  • Isolation dans les basses
  • Confort
  • Tige tactile (contrôle de volume)
  • Charge à induction
  • Design original et utile (boitier)
Les moins
  • Autonomie faible
  • Isolation moyenne dans les haut-médiums
  • Pics perfectibles dans les aigus
  • Application encore limitée
Sous-notes
Fabrication
8
Confort
8
Ergonomie
8
Isolation
8
Autonomie
6
Son
8