Oppo Enco W51

Sorte de version simplifiée des excellents Enco X, les Oppo Enco W51 proposent une plongée en douceur dans la réduction de bruit active sur écouteurs True Wireless. Encore limitée aux modèles haut de gamme à plus de 250 euros il y a un an, cette réduction de bruit est devenue
accessible et mature, portée par des produits type
Huawei Freebuds 3i. La promesse ? Des écouteurs aussi complets que les meilleurs modèles, pour moins de 100 euros. La même bonne surprise que les Enco X ?

Les plus
  • Son convaincant
  • Confort
  • Isolation Active déjà très correcte
  • Induction
  • Bonne qualité des microphones
Les moins
  • Commandes très basiques
  • Autonomie très faible

Forme ultra classique, sans gros reproche

Dur de tomber amoureux des Oppo Enco W51 par leur seul design. Il faut bien l'avouer, ils ressemblent, de loin, à nombre d'écouteurs chinois sortis plus ou moins dans le sillage des Airpods (même si le design en est éloigné). Un produit pas très inspiré, allant à quelque chose de simple : tige et corps principal en forme de petit haricot, intra-auriculaire avec une canule légèrement inclinée. Nous pourrions étendre cette observation à la boite de charge, de forme et de tons assez quelconques, la compacité en prime.

En revanche, Oppo réussit plutôt bien sur le plan de la fabrication. Le plastique est assez léger mais bien assemblé, pas trop cheap, brillant (sauf la face interne, mat) mais pas trop salissant. Un entrée/milieu de gamme qui n'est pas à hauteur de référence plus mastoc comme les Creative Outlier Air ou les Cambridge Melomania, mais ne fait pas moins bien que les Huawei Freebuds 3i par exemple. Un peu le même constat avec la boite de charge, correcte, sans plus. La charnière ne laisse pas trop de jeu, mais le capot parait vraiment léger.

Le confort et le placement des écouteurs (dans les oreilles et dans la boite) est aussi classique qu'efficace. Comme la plupart des modèles à tige, l'équilibre dans les oreilles se fait automatiquement, il n'est presque pas nécessaire de visser l'embout. Assez proche d'un confort semi-intra, du fait de la canule très courte, les écouteurs tiennent en place sans avoir à s'enfoncer profondément. De plus, la forme légèrement ovale du couple embout/canule semble renforcer encore légèrement (comme sur les Enco X) la symbiose entre la tenue et le confort. Quatre tailles d'embouts en silicone sont livrées avec les Enco W51, ce qui brasse une très large gamme d'oreilles humaines. Une fois la bonne taille trouvée, la tenue est franchement excellente, presque suffisante pour un vrai usage sportif. La certification IP54 (grossièrement un équivalent IPX4) permet une protection suffisante face aux projections d'eau et à la transpiration, certification qui n'est pas présente chez le concurrent Huawei.

Ergonomie à se taper la tête sur les murs

À l'image de ce qui existait déjà avec les Enco X, certes plus chers, Oppo semble prendre un malin plaisir à limiter au maximum l'ergonomie des écouteurs. Mise à part l'utilisation de capteurs optiques très réactifs (mais non désactivables…) pour la pause/lecture automatique, les Enco W51 n'exploitent absolument pas les possibilités offertes par leur surface tactile et par l'application dédiée HeyMelody.

La surface tactile fonctionne avec des petites tapes, il n'est donc pas possible de glisser son doigt pour un éventuel réglage du volume à la volée. Mais, surtout, seules les doubles et triples tapes existent, deux fonctions par écouteurs donc. Oubliez les simples tapes et les appuis prolongés.

Par défaut, une double tape déclenche la piste suivante sur l'écouteur droit, et le basculement du mode ANC sur l'écouteur gauche. La triple tape ne sert dans les deux cas qu'à appeler l'assistant vocal par défaut du smartphone. La précision est relativement bonne, mais déjà loin d'être parfaite.

Heureusement l'application HeyMelody permet de se faire des réglages… à la carte ? Pas vraiment. Petit centre de contrôle pour l'univers Oppo Enco, HeyMelody souffre d'un dépouillement affligeant. Il est possible de vérifier le niveau de batterie des écouteurs et de la boite, de mettre à jour le firmware, et de régler les commandes des écouteurs… point !

Et même sur cette dernière option, tout reste incroyablement spartiate, voire illogique. Impossible par exemple de définir une autre action que l'appel à l'assistant avec trois tapes, seule la double tape est vraiment personnalisable des deux côtés entre les options suivantes : rien ou activation/désactivation de l'ANC ; lecture/pause ; piste précédente ; piste suivante ; assistant vocal.

Nous avons testé le modèle avec la dernière version du logiciel (HeyMelody v 100.0.6) et des écouteurs (v 136) disponibles à ce moment, il n'est pas impossible que certaines avancées majeures apparaissent avec le temps, l'arrivée d'un mode Transparence par exemple.

Un silence presque d'or

Huawei avait prouvé il y a déjà quelques mois que la réduction de bruit active à moins de 100 euros n'était pas forcément une vaste blague balancée dans un gadget approximatif ; Enco fait la même chose ici, avec à peu près la même réussite.

Le modèle est à peu près efficace sur l'isolation passive (créée par les embouts). Nous sommes loin des records en la matière, surtout sur l'isolation des médiums, laissant passer des sons qui seraient déjà annihilé
chez les meilleurs.

L'isolation active est quant à elle aussi intéressante qu'espérée. Un peu en-deçà de celle des Freebuds 3i ou même des récents LG FN7 (sur leur dernière mise à jour), cette isolation reste d'un très bon niveau, en étant déjà efficace dans la bande des 60 Hz – 100 Hz, ce qui permet de largement réduire les bruits très ronronnants. Mises à part quelques fréquences se chevauchant entre l'isolation active et passive (autour des 1 kHz), ne permettant pas une vraie bulle de silence, l'isolation générale est
suffisamment efficace pour que nous considérions le produit comme une très bonne entrée en matière. Un tueur dans le genre ? Non, puisqu'il n'est ni le premier efficace dans cette gamme de prix, ni le meilleur. Reste que ces écouteurs se placent dans les rares très bons élèves de cette gamme.

Dommage de ne pas avoir intégré (ou pas encore implémenté) de retour sonore. Seul le mode ANC et le mode sans ANC coexistent.

Par contre, la gestion des microphones est relativement efficace en mode kit main-libre. La captation n'est pas la plus naturelle du monde, mais largement au-dessus de la moyenne pour cette gamme de prix. Le produit se comporte également assez bien avec un fort de niveau de bruit
extérieur. Un produit passe-partout efficace.

RAS, sauf pour le multipoint

Comme d'habitude pour les grandes marques chinoises, peu de choses sont à reprendre sur la connexion. Ici, les écouteurs bénéficient d'une
excellente stabilité du signal, et d'une portée vraiment exemplaire. Le genre d'écouteurs dont on se soucie plus une fois dans les oreilles. Le temps déjà assez important d'un test, nous n'avons pas rencontré de bugs particuliers, type déconnexion soudaine. Seul problème pouvant apparaitre, la lenteur d'une reconnexion à un nouvel appareil, en jonglant d'un smartphone à l'autre par exemple.

Autre avantage, les Enco W51 peuvent fonctionner en mode mono, sur les deux écouteurs. Il n'y a pas de notion de pur « maitre-esclave » pour la
connexion. Par contre, pas de Multipoint (connexion à plusieurs appareils en profil audio), ce qui aurait été une très grande surprise.

L'endurance d'un sprinteur

Vrai talon d'Achille des freebuds 3i, l'autonomie est souvent la problématique des True Wireless ANC abordables.

Ici, Oppo annonce « seulement » 3 heures 30 minutes avec ANC en simple charge, 4 heures sans ANC, et entre 20 et 24 heures en comptant le boitier de charge. Le nombre de recharges via le boitier, très important vu sa taille, laisse penser que la capacité de la batterie intégrée aux écouteurs est particulièrement faible.

Sans atteindre les 2 heures 30 minutes environ des Freebuds 3i, les Oppo Enco W51 atteignent à peine les 3 heures 10 minutes en pratique (via ANC). Un score très faible pour des True Wireless de 2021, en partie compensé par les 4-5 recharges possibles via le boitier, recharges très rapides qui plus est. Une autonomie aussi faible va surtout se ressentir sur la rapidité des cycles, et par conséquent la durée de vie du produit.

Relevons qu'en plus de la recharge en USB-C, le boitier des Oppo Enco W51 est compatible induction.

Sonorité intelligente et technique

Alors que les Enco X sont dans ce qui se fait de mieux en matière de son dans leur gamme de prix (plus autour des 180 euros), les Enco W51 sont certes moins ambitieux, car portés par un unique transducteur dynamique de 7mm, mais réussissent déjà très bien leur pari.

Un bon cran en dessous de leurs grands frères (dotés d'un transducteur à armature équilibrée pour cette de fréquences) dans les aigus, les W51 sont déjà assez à l'aise dans ce secteur, loin du rendu artificiel de la plupart des concurrents à moins de 100 euros (et plus). Un léger pic existe
bien dans les aigus, mais sans exagération, simplement pour apporter un peu plus de clarté à l'écoute.

Pas agressifs, les W51 placent les basses légèrement en avant, en déroulant une pente vers les médiums, ce qui donne un son assez dynamique, mais pas tranchant pour autant. Une grosse nuance est tout de même là, puisque cette gestion des basses/médiums est un peu différente si l'ANC est activé ou s'il est désactivé. Désactivé, la pente est plus douce, les bas-médiums/médiums pratiquement pas en retrait, ce qui donne un son très équilibré.

Avec l'ANC, les bas-médiums/médiums sont un peu plus en retrait, aboutissant à un son un peu plus timide, même si la différence n'est pas immense. Reste que si l'ANC n'est pas indispensable dans une situation donnée, il est préférable de la couper pour une meilleure qualité sonore.

Il y a plus percutant dans cette gamme, les Creative Outlier Air V2 par exemple, mais les transducteurs utilisés par Oppo sont à la fois assez techniques et intelligemment réglés (surtout ANC off). Le modèle a quelques similitudes avec les LG FN7 et FN6, déroulant certaine douceur dans l'écoute, mais se permet d'être plus dynamique et plus ouvert.

Réponse en fréquence compensée avec lissage 1/12ème d'octave. En vert : la réponse en fréquence sans-ANC. En bleu : avec ANC

Techniquement, les écouteurs ont quelque-chose de plus riche que ce que l'on retrouve sur les Freebuds 3i. Ces derniers sont plus taillés en
V, apparaitront donc plus tranchants, voire plus clairs, mais pas forcément plus détaillés, et rapidement plus agressifs voire un peu plus « faux ».

Sans être les meilleurs partout – les basses pourraient être un peu plus percutantes et détaillées – les Oppo Enco W51 sont très polyvalents. Il faudra vous tourner vers une autre paire pour un produit plus basseux ou
percutant, mais nous parlons là d'un produit suffisamment équilibré et
technique, parfaitement maitrisé. La présence d'un égaliseur dans l'application HeyMelody aurait clairement été un plus, mais cela n'est pas dramatique. Une belle démonstration de Oppo à ce niveau.

Oppo Enco W51 : l'avis de Clubic

Il ne manque pas grand-chose à ces Enco W51, version moins ambitieuse et plus abordable des Enco X. Un son déjà très agréable et technique, une technologie ANC efficace, et un très bon confort, le tout pour une expérience complète. Un produit qui avait tout pour être parfait, mais l'autonomie très faible et des commandes trop limitées le laisse aux portes de l'excellence.

Conclusion
Note générale
8 / 10

Très bon rapport qualité-prix, les Oppo Enco W51 cochent presque toutes les cases d'écouteurs complets mais abordables. Pour qui recherche un bon son, un excellent confort et une isolation active déjà efficace, ces écouteurs sont les candidats idéals. Dommage d'être alourdis par une autonomie aussi faible, et par une gestion crispante des commandes

Les plus
  • Son convaincant
  • Confort
  • Isolation Active déjà très correcte
  • Induction
  • Bonne qualité des microphones
Les moins
  • Commandes très basiques
  • Autonomie très faible
Sous-notes
Construction
7
Confort
8
Ergonomie
5
Isolation
8
Autonomie
5
Son
8