En juin 2010, Icera, une startup du Royaume-Uni spécialisée dans les semi-conducteurs, avait déposé une plainte contre Qualcomm devant la Commission européenne. Le plaignant expliquait ainsi que son concurrent sur le marché des terminaux mobiles abusait de sa position. L'année précédente, la Commission européenne avait clôturé une enquête de quatre années. Qualcomm avait effectivement été accusé de commercialiser à prix fort des brevets décrivant des technologies standardisées.
Dans un communiqué, la Commission européenne explique avoir ouvert « deux procédures formelles d'examen sur d'éventuels comportements abusifs de la part de Qualcomm dans le domaine des chipsets de bande de base utilisés dans des dispositifs électroniques grand public. ». La première vise à déterminer si la société a enfreint les règles de monopole de l'Union européenne. La société Qualcomm a-t-elle favorisé sa situation avec des incitations financières à ses clients pour qu'ils se fournissent quasi exclusivement en SoC Snapdragon ?
Le seconde a pour but de déterminer « si Qualcomm a pratiqué des "prix d'éviction" en facturant des prix inférieurs aux coûts dans le but de forcer ses concurrents à quitter le marché. »
Avec ses SoC Snapdragon, Qualcomm domine clairement le marché des smartphones et des tablettes sur lequel NVIDIA, MediaTek, Texas Instruments ou Intel tentent de se trouver une place. Selon Margrethe Vestager, commissaire européenne chargée de la politique de concurrence, ces enquêtes seraient nécessaires car « une concurrence effective est le meilleur moyen de stimuler l'innovation ». Dans un communiqué envoyé aux médias, Qualcomm explique avoir pris connaissance de ces enquêtes et tient à préciser qu'elles ne forment pas une accusation directe.
Rappelons qu'au mois de juillet dernier, la Chine voyait d'un mauvais œil la prédominance de Qualcomm et accusait la société d'entretenir un monopole sur le secteur de la téléphonie.
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