Qualcomm fait l'objet d'enquêtes en Europe et en Asie pour abus de position dominante, mais au moins, il ne sera pas coupé en deux. Le géant américain des puces pour mobile a annoncé qu'il écartait le scénario de la scission - qui n'a aucun rapport avec l'enquête des autorités. Depuis six mois, le groupe était engagé dans une revue stratégique de ses activités, conséquence des pressions de l'investisseur activiste Jana Partners.
« Les avantages stratégiques et les synergies de notre modèle ne sont pas reproductibles via une structure alternative », considère Steve Mollenkopf, PDG de la société, dans un communiqué. « Nous estimons donc que la structure actuelle constitue la meilleure façon d'exécuter notre stratégie visant à renforcer notre positionnement dans l'écosystème pour offrir de meilleures performances et des rendements financiers. »
Jana Partners avait fait pression pour que Qualcomm sépare son portefeuille de brevets, bien plus rentable, dans une entité à part entière. Malgré sa forte présence sur le marché des puces mobiles (SoC), la société est dans un contexte difficile. En 2015, ses recettes ont perdu 5 % et ses profits nets ont chuté de 34 %. Si bien que cet été, le groupe a annoncé la suppression de 15 % des postes, et 1,4 milliard de dollars d'économies.
Trop dépendant à Apple et, Samsung
Alors que les royalties étaient l'une des vaches à lait de Qualcomm, ils se trouvent sous la pression des clients (les fabricants de smartphones), qui poussent pour raboter les prix sur les vieilles technologies. La première visée : la 3G, qui compte encore beaucoup pour Qualcomm, mais dont l'importance est devenue moins centrale depuis le développement de la 4G. Seulement, sur ce terrain, la société a moins de brevets.Qu'il s'agisse des royalties ou de la fourniture de puces, les résultats de Qualcomm sont directement corrélés aux ventes de smartphones, et principalement de celles des deux principaux vendeurs que sont Samsung et Apple. Or, la plupart des marchés où ces fabricants sont implantés sont aujourd'hui arrivés à maturité et ils offrent moins de perspectives de croissance à Qualcomm. À plusieurs reprises, les ventes ont même reculé.
Une dépendance dont Qualcomm a souffert lorsque Samsung a décidé de ne pas utiliser sa puce Snapdragon 810 - pour des raisons de surchauffe et de consommation - dans ses Galaxy S6, au profit de ses processeurs maison (Exynos 7420). Dans le même temps, Apple a décidé de réduire ses liens avec Qualcomm, préférant comme toujours ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, et challenger ses différents partenaires.
Un nouveau plan stratégique imminent
Pour affronter ces défis, Qualcomm a préféré lancer un plan stratégique pour stimuler sa croissance, et qu'il se dit déjà « sur le point de mettre en œuvre ». Pour le premier trimestre 2016, l'américain affirme que ses résultats se situeront dans le haut de ses prévisions, notamment grâce aux ventes d'appareils 3G/4G, et il s'attend même à une légère croissance. Des efforts qui pourraient être entachés par les enquêtes en cours.Coup sur coup, la Commission européenne, suivie des autorités taïwanaises, ont ouvert une enquête pour abus de position dominante. Qualcomm aurait « versé illégalement des sommes à un client important pour utiliser exclusivement ses chipsets et aurait vendu des chipsets à des prix inférieurs aux coûts dans le but d'évincer son concurrent Icera du marché ». En 2014, les mêmes accusations frappaient la société en Chine.
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