Samsung sanctionné en Bourse après sa défaite face à Apple

Thomas Pontiroli
Publié le 27 août 2012 à 12h42
Le réveil a été un peu dur ce lundi pour le géant sud-coréen. Après sa condamnation à verser 1 milliard de dollars de dédommagement à Apple, Samsung a dévissé en Bourse, mais reste debout.

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La condamnation de Samsung face à Apple n'a pas rassuré les actionnaires : ils ont sanctionné le titre qui chutait de 7,45% (10h GMT) à la Bourse de Séoul ce lundi, soit 12 milliards de dollars de capitalisation boursière en moins. Condamné à verser 1,049 milliard de dollars (une somme qui peut encore tripler) de dommages et intérêts à la firme de Cupertino pour violations de brevets, le Sud-Coréen a les épaules larges et ne devrait pas souffrir outre mesure de cette décision.

Pour la plupart des analystes interrogés par l'AFP, les réparations financières infligées à Samsung ne sont pas un problème majeur. Jeff Kang, analyste chez Daishin Securities, souligne que « le bas de laine de Samsung est estimé à quelque 17 milliards de dollars ».

Le préjudice pour Samsung ne serait donc pas tant financier. Selon le blogueur spécialisé dans les questions de propriété intellectuelle Florian Mueller, « Apple a fait une percée stratégique et Samsung est stigmatisé comme copieur ce qui pourra aider la firme américaine dans les prochaines batailles judiciaires ». Mais il précise que si le Sud-Coréen devra modifier certains appareils en travaillant avec Google sur Android, cela ne devrait pas affecter les parts de marchés de ses smartphones pour l'instant.

Avec une croissance de ses ventes de smartphones de 173% entre les deuxièmes trimestres 2011 et 2012 (contre 27,5% pour Apple), Samsung possède 32,6% du secteur (16,9% pour Apple). Ses terminaux ont ravi le leadership à l'iPhone en un an seulement, en doublant de part de marché.

Samsung tire 62% de son bénéfice de ses mobiles ce qui lui a rapporté 3,7 milliards de dollars lors de son dernier trimestre fiscal. Par ailleurs, la branche pèse à hauteur de 42% dans l'activité du groupe. Si le procès risque d'avoir des retentissements sur l'image de marque, le Sud-Coréen jouit encore d'une confortable avance.

Selon James Song de Daewoo Securities interrogé par l'AFP, les bénéfices de Samsung devraient atteindre les 6,6 milliards de dollars au troisième trimestre alors « 1 milliard de dollars, ça ne devrait pas être un problème pour lui » tempère-t-il.

Samsung peut également s'appuyer sur ses semi-conducteurs, un secteur où il figure parmi les leaders mondiaux. Lui qui équipe les terminaux mobiles d'Apple avec ses puces, au moins jusqu'en 2014, devrait en tirer 11 milliards de dollars de ce partenariat cette année. Et le groupe investit en ce sens : son usine d'Austin au Texas va bénéficier de 4 milliards de dollars de travaux afin qu'elle puisse produire des SoC 28 nm réservés notamment aux iPhone et iPad.

Si le principal risque pour Samsung est de se voir interdire à la vente certains de ses smartphones aux États-Unis, les conséquences pourraient être limitées dans le temps. En effet, « la plupart des produits incriminés sont vendus déjà depuis plusieurs mois et leur durée de vie commerciale n'est que de 18 mois », explique à l'AFP Song Myung-Sup, analyste chez Hi Investment and Securities. Il ajoute que ces appareils ne représenteraient que 5% des produits Samsung en circulation.

Le tribunal de San José tiendra une audience le 20 septembre prochain pour se prononcer sur une éventuelle interdiction demandée par Apple.
Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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