De sérieuses irrégularités ont été constatées par l'ONG China Labor Watch au terme de son enquête dans huit usines Samsung installées en Chine, dont deux sont gérées par des sous-traitants. Dans son rapport, l'organisation révèle notamment des équipes forcées à travailler cent heures supplémentaires par mois, des heures non payées, l'absence de conditions de sécurité, l'obligation de rester debout douze heures par jour pour les salariés, l'emploi de mineurs ou encore des pressions verbales et même physiques.
« Ce type de traitement illégal et inhumain est généralisé dans les usines Samsung et dans sa chaîne d'approvisionnement », constate China Watch Labor, qui « exige que Samsung prenne des mesures pour stopper ces abus ». L'organisation n'oublie pas que le Sud-Coréen, leader incontesté sur le marché des téléphones mobiles, ne manque pas de moyens financiers : « compte tenu du fait que Samsung a dégagé 12 milliards de dollars de profits en 2011, nous sommes confiants dans le fait que l'entreprise pourra financer la mise au norme des conditions de travail dans toutes ses usines », a ajouté l'organisation.
Pour y parvenir, l'ONG a fait employer plusieurs de ses membres dans les usines concernées. L'enquête s'est déroulée de mai à août 2012 et a porté sur les sites de Tianjin, Weihai, Huizhou, Suzhou et Shenzhen où sont fabriqués les téléphones portables, les écrans pour mobiles et d'autres composants électroniques. Les enquêteurs ont interviewé plusieurs ouvriers en dehors du cadre de leur travail. Au total, les huit sites concernés regroupent 24 000 travailleurs rémunérés en moyenne 250 dollars par mois. Quant aux fournisseurs qui assemblent les mobiles de la marques, ils émargent à 205 dollars mensuels environ.
Le géant de l'électronique sud-coréen était déjà mis en cause début août par une enquête menée par la même ONG. Celle-ci avait enquêté dans l'usine chinoise de HEG Electronics, sous-traitant de Samsung qui produit des téléphones, des lecteurs DVD et des lecteurs MP3. Elle y rapportait que sur 2 000 employés, entre 50 et 100 enfants y travaillaient, dont le plus jeune interrogé avait 14 ans, et que 80% du personnel était composé d'étudiants. Et ces salariés mineurs ne touchent que 70% du salaire d'un adulte.
Mardi, Samsung répondait à cette enquête par un audit au sein de l'usine HEG Electronics qui conclue qu'aucun enfant ne travaille illégalement dans cette usine. Une vérification compliquée au vu du taux de rotation du personnel élevé, à près de 30% par mois. Sur ce point, Samsung n'est pas bien différent de son grand concurrent Apple, indirectement accusé de négligences sur le personnel dans les usines Foxconn chargées d'assembler ses terminaux mobiles.