Samsung dit comment il va rester dans le coup

Thomas Pontiroli
Publié le 10 novembre 2015 à 16h12
Opération séduction pour Samsung à Saint-Ouen où le sud-coréen a inauguré son Business Center, un showroom présentant ses solutions pour les entreprises... qu'il espère attirer.

Samsung a convié la presse, mardi 10 novembre, à découvrir son nouvel espace de démonstration dédié aux clients entreprise. Depuis que le sud-coréen patine dans les ventes de smartphones (qui représentent encore l'essentiel de son chiffre d'affaires), il change son fusil d'épaule et prépare de nouveaux relais de croissance. Une stratégie dans laquelle figure l'entreprise, et notamment l'éducation, la santé ou encore le commerce.

Samsung a une carte à jouer en s'insérant dans la tendance de la numérisation des entreprises. Derrière ce gros mot, il y a un changement profond : en 2016, deux tiers des achats IT se feront pas les métiers, estime le cabinet IDC. Comprenez qu'avant, les dépenses informatiques étaient gérées par le département idoine - la DSI - et que maintenant, chacun (marketing, ventes...) peut acheter des outils métiers (SaaS) sur Internet.

Les possibilités d'un écran

Bien sûr, Samsung ne vend pas d'applications pour les commerciaux ou les équipes marketing, en revanche, il dispose d'un large panel d'écrans, de tablettes et de smartphones, qu'il peut proposer à ces professionnels.


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Présenté au Retail Asia Expo en juin 2015, l'écran transparent de Samsung devra trouver ses usages - Crédit : Samsung.

Dans son showroom, Samsung a présenté une panoplie de solutions : un écran tactile 10 pouces dédié à l'authentification dans un bâtiment, une vitrine tactile pour créer des linéaires numériques, une tablette pour que les clients s'enregistrent à un programme de fidélité, un écran miroir pour les boutiques de prêt à porter, un écran « totem » fournissant des informations en extérieur, une table tactile pour des clients en attente, un bureau tactile collaboratif ou encore le masque Gear VR, pour une visite immobilière entièrement virtuelle.

Bref, rien de nouveau sous le soleil, mais un ensemble de technologies voulant prouver que derrière de simples écrans, en y adjoignant une couche applicative et une connectivité, Samsung répond aux besoins en matière de numérisation des entreprises. Voilà pour l'existant. Mais le sud-coréen voit plus loin et son prochain chantier s'appelle Internet des objets (IoT). Un marché énorme, selon lui, qui serait d'abord B2B.

L'IoT passera par l'entreprise

Le marché grand public est concerné par l'Internet des objets car il fait l'objet « d'un marketing et d'une couverture médiatique importante », et « il touche tout le monde dans sa vie quotidienne (sport, santé, nutrition, transport...) », estime IDC. Toutefois, il ne pèsera que 13,5 % de la dépense totale du marché de l'IoT. En 2018, sa part baissera même à 10 %, alors qu'en nombre, ils représenteront 30% des volumes.

Le plus gros du marché (86,5 %) concernera en fait le marché entreprises, indique le cabinet, et en particulier le secteur industriel, qui comptera pour 20 % des dépenses, celui des « utilities » (eau, énergie...), qui pèsera pour 14,3 % ou encore le marché du transport qui comptera pour 11 % des dépenses. « Les opportunités sont importantes mais ne pourront se réaliser que si tous les acteurs relèvent les défis associés : le manque de standards, les problématiques de sécurité ou de vie privée ou les facteurs réglementaires », analyse IDC.

Rendre un service aux usagers

« Le succès des objets connectés viendra de la capacité des entreprises à concevoir des produits rendant un service réel aux utilisateurs et perçu comme tel », considère Maxime Guirauton, le directeur marketing de Samsung Business. Dans l' IoT, Samsung a déjà placé ses pions. Sur la création d'objets, avec ses puces Artik pouvant connecter n'importe quel objet. Sur la connectivité, en s'associant à Sigfox. Et sur la sécurité, avec sa plateforme en ligne SmartThings Open Cloud. Reste un point important : l'utilité de ces objets connectés.


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Avec ses puces Artik, Samsung a pour ambition d'aider à créer de nouveaux objets connectés - Crédit : Samsung.

Le responsable marketing explique : « L'Internet des objets doit avoir un seul but : rendre service aux utilisateurs. Pour cela, il est nécessaire qu'il réponde à trois objectifs : faire gagner du temps, améliorer le confort comme le bien-être et permettre de se sentir plus en sécurité dans son environnement ». Trois conditions nécessaires qui seraient particulièrement visibles dans trois domaines que porte Samsung : la ville intelligente (où les infrastructures communiquent entre elles), les transports et le secteur de la santé.

Villes, transports et santé

Le premier offre un environnement « plus écologique et économique », le deuxième « facilite la circulation des citoyens » et le troisième « apporte des solutions sur mesure en optimisant le parcours des malades, renforçant la coordination des soins, améliorant la prise en charge d'une urgence et permettant de réaliser de premières analyses à distance », explique Samsung, qui déplore se heurter au cadre juridique en France.

Plus que jamais, Samsung essaie de montrer qu'il sait parler aux entreprises sous l'angle des usages, et plus seulement comme il le faisait jusqu'à présent : en leur vendant des composants, comme des puces ou des dalles LCD. De cette façon, le géant sud-coréen espère élargir sa clientèle. Et surfer sur la prochaine vague.


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