Lors de la commercialisation en Europe du Galaxy S6 et de sa version incurvée le S6 Edge, le 10 avril 2015, le vice-président de la branche mobile du conglomérat, Lee Sang-chul, affirmait attendre "des ventes record" dans l'histoire du groupe. Ce qui plaçait la barre au-delà des 70 millions de terminaux vendus, un chiffre atteint par le Galaxy S4, commercialisé en 2013.
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Car le Coréen avait la pression. Son précédent modèle, le S5, avait déjà déçu, contribuant à faire chuter les résultats du groupe. Le Galaxy S6 se présentait donc cette fois avec des arguments solides : un design en aluminium à la "Apple", une qualité d'écran remarquable et une interface épurée.
Pourtant dès son lancement, les utilisateurs ont reproché au S6 une batterie inamovible et le manque d'emplacement pour carte microSD, qui permet d'augmenter la mémoire du téléphone. Or c'étaient justement des facteurs différenciant face à Apple. Deuxième grief : le prix très élevé du téléphone, de 849 euros à 1049 euros pour le modèle Edge, encore plus cher qu'un iPhone 6 à l'époque. Une stratégie de montée en gamme qui a détourné certains aficionados de la marque vers des appareils plus accessibles.
Un démarrage poussif
Un mois après son lancement, le 16 mai, 10 millions de téléphones seulement avaient été livrés (et donc pas forcément vendus), contre 11 millions de ventes lors du premier mois du S5. Et après un trimestre, Samsung s'est retrouvé avec un gros stock sur les bras. Et à l'inverse, une pénurie de modèles Edge, plébiscitée elle par les clients. Afin d'écouler les stocks, le constructeur n'a eu d'autre choix que de baisser ses prix... mettant ainsi à mal sa propre stratégie de montée en gamme.Samsung a fini son année avec des ventes mobiles en timide hausse de 2,1% sur 2015. Pas terrible pour une "relance" tant attendue. Sur la même année Apple a lui vu ses ventes de smartphones augmenter de 20,2% et Huawei de 44,3% selon IDC. Samsung a même perdu 1,8 points de parts de marché. Le chiffre d'affaires de sa division mobile a chuté de 7,3% et les bénéfices de 30%. Coincé avec d'un côté Apple sur le haut de gamme et de l'autre, la concurrence de plus en plus coriace des fabricants chinois sur le milieu et l'entrée de gamme, Samsung a du mal à trouver sa place.
Avec le Galaxy S7 lancé le 11 mars dernier en France, Samsung a-t-il tiré des leçons du relatif échec du S6 ? Malgré les améliorations de l'appareil, les prix ont été revus à la baisse notamment en Asie où Samsung veut reconquérir des parts de marché (en France aussi le S7 Edge démarre à 799 euros, soit une baisse de 6%).
Il a aussi choisi d'avancer d'un mois son lancement, afin de couper l'herbe sous le pied d'Apple, dont la keynote a eu lieu le 21 mars, et des concurrents chinois Huawei et HTC avec leurs nouveaux modèles attendus courant avril. La marque ne peut s'empêcher de fanfaronner et annonçait avant même le lancement des "précommandes record [...] deux fois et demi supérieures à celles des précédents modèles". Elle n'a en tous cas pas appris la prudence.
Samsung conserve-t-il la tête des ventes de smartphones ? Le cloud à la française est-il un désastre ? Des questions posées par la rédaction de Clubic Pro dans notre nouvelle série « Un an après ». Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau numéro.
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