La Commission européenne a annoncé, lundi, avoir ouvert une enquête pour déterminer si le géant sud-coréen n'a pas déraisonnablement profité des aides étatiques hongroises, se livrant ainsi à une pratique déloyale et anti-concurrentielle.
Samsung possède une filiale, Samsung SDI, qui est l'un des piliers du marché mondial des batteries au lithium-ion. En Hongrie, du côté de Göd, le groupe investit 1,2 milliard d'euros pour développer sa capacité de production de cellules et de blocs de batterie pour les véhicules électriques. Les travaux d'agrandissement, débutés en décembre 2017, ont bien avancé. Et le projet vient d'être renforcé après l'annonce de la Hongrie d'octroyer 108 millions d'euros d'aides publiques à Samsung.
Les entreprises doivent respecter des obligations pour bénéficier d'aides publiques
En soi, les règles fixées par l'Union européenne permettent aux États membres d'encourager le développement économique et l'emploi au sein de régions défavorisées. Mais pour bénéficier de subventions, il faut que la société qui investit - ici Samsung - respecte certaines conditions, comme les investissements privés ou le fait que l'aide ne doit pas engendrer une délocalisation de l'activité d'une région de l'UE à une autre.En l'état, la Commission européenne doute sérieusement de l'aide accordée à Samsung en Hongrie. Pour elle, celle-ci ne devrait pas avoir l' « effet incitatif » attendu. Elle doit désormais déterminer si le géant des technologies a investi au pays des Magyars parce qu'il fut motivé par l'attribution des subventions ou s'il aurait tout de même investi, même en l'absence de ces dernières.
La Commission n'exclut pas non plus une potentielle délocalisation des emplois au sein de certains États membres au profit de la Hongrie.
La Commission européenne soupçonne Samsung de défavoriser la concurrence
Les différentes parties vont désormais pouvoir s'expliquer, aussi bien Samsung que l'État hongrois. En attendant, la commissaire chargée de la politique de concurrence, Margrethe Vestager, a pris la parole affirmant que « le soutien public ne devrait être accordé que s'il est nécessaire pour susciter des investissements privés dans la région défavorisée concernée. À défaut, il ne fait que conférer au bénéficiaire un avantage déloyal par rapport à ses concurrents, au détriment des contribuables ».Celle qui a fait de la lutte contre les géants des technologies son cheval de bataille précise que « la Commission examinera attentivement si le soutien prévu par la Hongrie est réellement nécessaire pour permettre à Samsung SDI d'investir à Göd, s'il est limité au minimum nécessaire et s'il ne fausse pas la concurrence ni ne porte atteinte à la cohésion dans l'UE ».
Source : UE