Samsung perfectionne un peu plus chaque année ses téléviseurs tableaux The Frame issus de la gamme Lifestyle Collection. Ils sont disponibles dans un nombre croissant de diagonales de 32 à 85 pouces pour s’intégrer dans tous les intérieurs. La version 2022 fait la différence grâce à son écran mat pour un affichage des œuvres d’art encore plus naturel.
- Effet tableau bluffant
- Image précise et profonde
- Effets sonores intéressants
- Tout le nécessaire pour le gaming
- Boîtier One Connect déporté
- Consommation électrique
- Nouvelle interface à l’écran moins pratique
- Clouding bien visible
- Abonnement pour accéder aux œuvres d'art
Les téléviseurs grand public n’ont pas encore atteint un plafond de verre, mais nous n’en sommes pas très loin. Mis à part la résolution 8K, les évolutions technologiques sont timides ces dernières années. C’est donc sur les fonctions et le design que les fabricants redoublent d’inventivité pour se différencier de la concurrence.
Samsung développe différents styles de téléviseurs à l’esthétique qui tranche clairement avec le simple rectangle noir. Ils sont rassemblés derrière le terme « Lifestyle Collection » avec des produits dessinés, pour certains, par des artistes reconnus. The Frame est le plus connu d’entre eux. Son objectif est tout simplement de jouer le rôle d'un tableau lorsqu’il est éteint afin d’éviter d'avoir un écran noir pas toujours raccord avec vos envies de décoration.
Fiche technique Samsung The Frame QE55 (2022)
Diagonale | 55 pouces |
Résolution d'écran | 3840 x 2160 pixels - 4K UHD |
Technologie d'écran | QLED |
Compatibilité HDR | HLG, HDR10+, HGiG |
Puissance des haut-parleurs (watts) | 40 |
Système d'exploitation | Tizen |
Diagonale | 55 pouces |
Résolution d'écran | 3840 x 2160 pixels - 4K UHD |
Technologie d'écran | QLED |
Type de dalle | VA |
Type de rétroéclairage | Edge LED |
Processeur vidéo | Quantum Processor 4K |
Compatibilité HDR | HLG, HDR10+, HGiG |
Fréquence de rafraîchissement | 100Hz |
Puissance des haut-parleurs (watts) | 40 |
Nombre de haut-parleurs | 4 |
Nombre de ports HDMI | 4 |
Standard HDMI | HDMI 2.1 |
ARC / eARC | eARC |
ALLM | Oui |
Synchronisation dynamique | FreeSync |
Autres entrées | 2x USB-A, 1x Ethernet, 1x CI+ |
Autres sorties | 1x optique (SPDIF), 1x HDMI ARC/ eARC, 1x casque |
Système d'exploitation | Tizen |
Bluetooth | Oui |
Wi-Fi | Oui |
Assistant vocal | Google Assistant, Alexa, Bixby |
Airplay 2 | Oui |
Hauteur | 743.4mm |
Largeur | 1,237.9mm |
Profondeur | 24.9mm |
Poids | 227.8kg |
Pied amovible | Oui |
Hauteur (sans pied) | 708.8m |
Largeur (sans pied) | 1,237.9m |
Profondeur (sans pied) | 24.9m |
Poids (sans pied) | 16.9kg |
Compatibilité VESA | Oui |
Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.
Design : cadre personnalisable
Il est difficile de trouver un téléviseur au design aussi spécifique que celui de The Frame. Le côté tableau est particulièrement réussi grâce au cadre autour de l’écran, certes un peu épais, mais qui reprend exactement la forme d’un tableau. Par défaut, ce cadre est noir. Samsung en propose des personnalisés livrés sous la forme de quatre baguettes qui viennent simplement s’aimanter sur le pourtour de votre écran.
Samsung propose gratuitement quatre types de cadres si vous achetez actuellement votre téléviseur The Frame : blanc moderne, finition bois de teck, blanc biseauté et rouge brique biseauté. D’autres offres sont en cours, telle que l’installation murale gratuite.
Connectivité : boîtier déporté et un seul HDMI 2.1
The Frame fait partie de ces écrans Samsung dont toute l’électronique principale est déportée dans un boîtier externe. Les deux sont reliés l'un à l'autre par un cordon transparent unique. Pour obtenir l’effet tableau accroché et collé au mur, il est évident que mettre des câbles à l’arrière était difficilement envisageable.
Ce boîtier, appelé One Connect, rassemble les quatre entrées HDMI, les deux ports USB, les antennes, la prise réseau et la sortie audio optique. Une seule entrée est compatible 120 Hz. Consacrée au gaming, elle est identifiée par un petit logo de manette de jeu.
Nous avons trouvé que le boîtier chauffait moins que celui d’autres écrans Samsung passés précédemment entre nos mains. En revanche, l'écran The Frame en lui-même dégage pas mal de chaleur, ce qui se ressent lorsque l’on passe devant.
Équipement sonore : prévoir un complément
The Frame 55 pouces dispose de quatre haut-parleurs, deux pour les hautes fréquences, deux pour les basses. Ils sont placés à peu près aux quatre coins de l’écran et diffusent à travers la dalle. Ce modèle bénéficie de la fonction Object Tracking Sound et de la compatibilité Dolby Atmos. Le son suit l’action à l’image pour une réelle correspondance, ce qui est d’autant plus important lorsque l’écran est très grand.
Grâce à la fonction Q-Symphony, The Frame partage le son avec une barre de son compatible Samsung. Cela signifie que le son du téléviseur vient renforcer celui de la barre afin de créer une scène sonore la plus grande possible. Nous avons à nouveau pu tester cette association que nous connaissons désormais très bien.
Installation : sur pied, tripode ou au mur
Le montage mural est celui qui sera le plus utilisé pour obtenir le fameux effet tableau. Le nécessaire de montage avec les patrons en papier est livré dans le carton de la TV. Toutefois, vous pouvez envisager une installation sur pied plus classique du modèle 55 pouces grâce aux deux supports en forme de T inversé fournis. Ils s’insèrent sans aucun outil ni vis, et dépassent beaucoup devant l’écran, ce qui éloigne d’autant plus l’éventuelle barre de son. Ils sont surtout ultra plats : les barres de son trop hautes cacheront l’image.
En option, vous pouvez poser The Frame sur un pied de sol en forme de tripode. Il existe également un support rotatif qui permet de passer de l’affichage en mode paysage au mode portrait. Pourquoi pas, si les œuvres d’art que vous souhaitez afficher sont plutôt au format vertical.
Ergonomie : un Tizen OS un peu moins pratique
Le système exploitation Tizen OS des téléviseurs a bien évolué en 2022. C’en est terminé du bandeau horizontal au bas de l’écran qui laissait visible une grande partie de l’image. Il est remplacé par une interface plein écran, comme sur Android TV.
Le premier bandeau est celui des favoris qui peuvent être des apps ou les entrées physiques du téléviseur. En dessous, sans que vous ne soyez encore identifié, différentes lignes mettent en avant les nouveautés Disney+, Molotov, Amazon Prime ou AppleTV+ pour vous donner, pourquoi pas, envie de vous abonner. Il y a toujours The Explorers pour l’accès à des documentaires avec une grande qualité d’image.
Sur la gauche, une mini-barre de menu verticale permet de basculer entre l’écran principal appelé média, un moteur de recherche et l’affichage en mode tableau. C’est ici que se trouvent les centaines d’œuvres d’art qui nécessiteront un abonnement pour avoir accès à cette offre exhaustive. Le côté tableau marche de mieux en mieux génération après génération, surtout avec cette nouvelle dalle mate et les différentes baguettes en option qui imitent de vrais encadrements.
La petite télécommande blanche fonctionne sans piles, elle se recharge via un capteur de lumière à l’arrière ou depuis un chargeur USB 5V classique avec prise USB-C. Son dessin est identique à celui des générations précédentes, mis à part l’apparition en plus d’une touche consacrée au service Disney+.
L’installation initiale de ce téléviseur The Frame est classique chez Samsung, avec une procédure simplifiée si vous optez pour l’application SmartThings qui va l’associer à votre compte et récupérer d’éventuelles données d’installation précédentes.
Comme d’habitude, il est possible d’activer immédiatement le mode intelligent pour le son et l’image, d’activer l’un des trois assistants vocaux au choix (Bixby, Alexa ou Google Assistant), de lier votre compte Spotify et de mettre en route la compatibilité AirPlay 2.
Traitement de l’image : rétroéclairage edge qui souffle le chaud et le froid
The Frame est un écran LCD QLED 4K 100 Hz associé à un rétroéclairage edge Dual LED. Il y a en effet deux séries de LED, blanches et chaudes, qui sont utilisées en alternance, selon l’analyse d’image pour correspondre le plus possible à la réalité. Comme toujours, pas de Dolby Vision chez Samsung, seulement du HDR10+.
Le processeur Quantum 4K adapte l’image en permanence grâce à son intelligence artificielle, système maintenant bien connu et utilisé par la plupart des fabricants sous des noms différents. Un capteur peut adapter automatiquement la luminosité selon l’ensoleillement de la pièce. Notez que la dalle mate élimine les reflets de façon efficace.
Les modes d’image mettent le paquet sur le HDR et le précisent bien dans le menu. Il y a aussi le Filmmaker Mode qui désactive tous les traitements pour se rapprocher au mieux d’une image cinéma.
Mesures : une colorimétrie à corriger obligatoirement
Nos mesures nous ont permis de constater que les réglages par défaut n’étaient pas parfaits. Le mode Filmmaker est vraiment sombre, tandis que les modes dynamiques en font vraiment trop sur la couleur bleue. Nous sommes néanmoins partis sur le mode cinéma pour la batterie de mesures. Il ne faut pas oublier d’activer la plage de signal d’entrée étendue sur les entrées HDMI qui ne le sont pas par défaut. Ce réglage se trouve caché dans le gestionnaire des périphériques externes.
SDR
La mesure de balance RGB montre immédiatement que la température de référence n’est pas respectée avec les réglages par défaut, que ce soit en standard, en dynamique ou en Filmmaker, ici mesurée à 8 214 K. Il y a de grosses dérives colorimétriques à corriger.
La courbe de gamme est classique sans être exceptionnelle, avec une moyenne de 2,44.
Il y a pas mal de dérives colorimétriques qui se manifestent par un Delta E moyen à plus de 4 obtenu avec le Filmmaker Mode. Rassurez-vous, le Samsung possède tous les réglages nécessaires pour corriger tout cela, mais il faudra y passer un peu de temps avec les bons outils.
À ce propos, The Frame intègre un outil de calibrage intelligent à l’aide d’un smartphone Samsung ou d’un iPhone. Nous n’avons malheureusement pas eu le temps de tester ses capacités. Celui-ci intervient sur la balance des blancs, l’échelle de gris, le gamma et la colorimétrie.
HDR
Le pic lumineux atteint les 630 cd/m2, ce qui est correct sans être exceptionnel. C’est équivalent à un téléviseur OLED de même taille, mais beaucoup moins bien que les meilleurs téléviseurs LCD. Le ratio de contraste à 3000:1 est très bon.
La couverture colorimétrique en SDR est parfaite, à plus de 99 %. En HDR, là encore, elle n’est pas au niveau des meilleurs, avec 93,07 % en DCI-P3 et seulement 72,3 % en Rec.2020.
Tout cela confirme que The Frame est avant tout un téléviseur loisir multifonction, dont celle évidente de tableau. Mais Samsung n’a pas mis autant d’efforts dans la conception que sur ses gammes classiques supérieures, en tous les cas, pour ce qui concerne l’image cinéma.
Du côté du gaming, The Frame intègre un mode jeu complet avec un bandeau de réglages au bas de l’écran pour un accès rapide. En plus du 120 Hz sur l’entrée HDMI 4, de l’ALLM et du FreeSync Premium Pro, ce Samsung a un input lag de seulement 9,4 ms. Que demander de mieux ?
Analyse : une image très propre qui n’est pas exempte de clouding
Le Filmmaker Mode est un peu trop sombre par rapport aux capacités sommes toutes limitées en matière de luminosité de cette TV. Il est préférable de partir du mode Dynamique HDR et de la calmer un peu, voire beaucoup, de passer en couleurs chaudes et de supprimer l’antisaccade, sauf si c’est ce que vous préférez. Et là, on obtient une belle image cohérente, digne d’un téléviseur 4K, avec de jolis dégradés sans effet d’escalier et une colorimétrie assez fidèle objectivement. Techniquement, elle ne le sera pas tant que vous ne serez pas entré dans les réglages avancés pour retoucher au moins aux couleurs primaires.
Nous observons un clouding bien présent qui pourra en gêner certains. Mais il est peut-être circonscrit à notre seul exemplaire de test. Il est visible sur toutes les images sombres, au lancement de Netflix par exemple. Certains utilisateurs peu passionnés par l’image en général ne verront pas le problème, quand d’autres pesteront à chaque fois qu’ils les apercevront. En revanche, il n’y a aucun halo autour des objets isolés ni autour des sous-titres.
Il n’y a pas d’overscan, aucun pixel ne manque à l’appel. L’image est ultra stable, sans zébrure ou autre dérive de chroma. Il n’y a aucun effet de vignettage, ce qui est rare dans le monde des TV LCD, en dehors du très haut de gamme. Pour récupérer du détail dans les blancs, nous avons dû baisser le contraste de 50 jusqu’à 28. Les détails dans les noirs sont corrects, sans faire de folie non plus pour les scènes les plus sombres.
Sans faire appel au réglage d’antisaccade, The Frame se débrouille pas mal en ce qui concerne la fluidité, sans accroc ni déchirure. Les défilements restent stables : les saccades typiques du 24p cinéma passent naturellement sans tressauter. En mode auto et avec la réduction des vibrations, l’image devient ultra fluide et peu naturelle, mais les artefacts sont limités au minimum. Finalement, The Frame nous délivre une image profonde, avec des détails ciselés, sans même avoir besoin d’appuyer sur le réglage de netteté.
Les haut-parleurs intégrés produisent un son assez maigre, sans aucune chaleur. Le résultat est précis, c’est déjà une bonne chose. Cependant, comme la plupart des téléviseurs Samsung, The Frame bénéficie d’une sorte de mode de virtualisation qui fait parfois des miracles en projetant le son dans la pièce et sur les côtés. Ça ne fonctionne pas avec tous les programmes, mais quand c'est le cas, c’est toujours bluffant. Si bien que l’on pense avoir laissé des enceintes allumées, alors qu’il n’en est rien.
Consommation
En mode HDR dynamique, la consommation moyenne tourne autour de 150 W en lecture 4K via Internet. Elle descend en moyenne jusqu’à 80 W sans faire appel au réseau.
Demeure la question de laisser son téléviseur allumé juste pour faire joli, rapport à sa consommation dans ce mode. Lorsque The Frame affiche des tableaux et rien d’autre, nous avons relevé tout de même 60 W de consommation, soit l’équivalent d’un petit frigo ou de toutes les lumières allumées d’un appartement de deux ou trois pièces. Heureusement, le capteur de présence éteint The Frame s’il n’y a plus personne dans la pièce.
Prix et concurrence
Proposé au prix public indicatif de 1 549 euros, le tarif est salé pour un écran de 55 pouces seulement. Vous allez évidemment payer pour le concept de tableau avec cet écran mat spécifique et un fonctionnement prévu en permanence (enfin, tant qu’il y a quelqu’un dans la pièce).
Il existe chez Hisense et TCL des QLED 55 pouces 50 % moins chers, avec des caractéristiques techniques très proches.
Avec The Frame, on gagne toutefois un boîtier déporté et un support mural fourni pour coller l’écran au mur. Notez que l’autre gamme design Samsung The Serif, avec un châssis particulier et des pieds type tréteaux, est proposé à 800 euros. Les caractéristiques sont identiques à The Frame.
Quand on craque pour Samsung The Frame, c’est vraiment parce que l’on veut remplacer son téléviseur par un tableau virtuel sur lequel on fera tourner des œuvres d’art. On sera soi-même enchanté du résultat, tout autant que ses invités.
The Frame est aussi un téléviseur QLED traditionnel, avec un grand nombre de fonctions et d’usages. Il a le nécessaire pour le gaming et de quoi fournir une belle image précise. Mais il n’est pas au niveau de téléviseurs concurrents dans la même gamme de prix, avec une image qui pourrait être plus lumineuse et mieux équilibrée par défaut en matière de colorimétrie.
En résumé, le côté tableau design doit primer sur les envies de cinéma, et non le contraire.
- Effet tableau bluffant
- Image précise et profonde
- Effets sonores intéressants
- Tout le nécessaire pour le gaming
- Boîtier One Connect déporté
- Consommation électrique
- Nouvelle interface à l’écran moins pratique
- Clouding bien visible
- Abonnement pour accéder aux œuvres d'art