Tesla Motors reprend le dessus. Son fondateur et PDG Elon Musk met les points sur les i, quelques jours après qu'un petit génie des technologies l'a ridiculisé en fabricant une voiture autonome dans son garage, dans un entretien accordé à l'américain Fortune. Il reprend surtout une longueur d'avance, sur le dénommé George Hotz précité, et sur l'industrie automobile au passage, en affirmant que Tesla Motors sera paré pour l'autonomie complète dans approximativement deux ans.
Quand le conducteur devient un passager comme les autres
Elon Musk parle bien de pilote automatique de niveau 4, sur l'échelle du ministère des transports américain, et même d'un niveau 4 « plus sûr qu'un conducteur ». Deux paliers au dessus de l'Autopilot existant, donc, avec lequel nous avons parcouru 1 000 km. Avec un tel niveau de délégation de conduite, le plus élevé, une voiture pourrait se passer de commandes (de volant, de pédales, etc.). Le conducteur n'est plus qu'un passager comme les autres, pouvant vaquer à toutes sortes d'occupations.L'entrepreneur s'attend à ce que les autorités diffèrent la mise en circulation de ce 4e niveau d'autonomie d'un à cinq ans, selon les juridictions, le temps d'adapter la règlementation. Dans l'intervalle, le pilote automatique niveau 4 opèrera « dans l'ombre », pour de faux, pour collecter des données et s'améliorer.
De la démo à la production, « tout un monde »
Concernant George Hotz, Elon Musk retourne la situation en prenant une position paternaliste. « OK, écoute mon pote, 2 000 lignes de code ne couvrent pas les 8 milliards de cas particuliers de la planète, » lui lance-t-il par article interposé, « le monde est un endroit compliqué et désordonné ». Le PDG de Tesla Motors reconnait bien volontiers que Geohot (son nom de scène) est un hacker stupéfiant. Il estime néanmoins qu'il est « facile de faire une belle démo », mais que « pour mettre en production un logiciel fonctionnant sur des millions de routes différentes, dans une grande variété de circonstances, l'été, en hiver, sous la pluie, il y a tout un monde. » Au cours des deux prochaines années, ce sont d'ailleurs des milliers d'ingénieurs qui y travailleront.Critique à l'égard de l'intelligence artificielle, Elon Musk se démarque enfin de George Hotz sur ce point. Le pilote automatique des voitures Tesla reposera ainsi sur le deep learning, sur un apprentissage en partie automatisé, mais pas sur une intelligence artificielle à part entière.
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