Nommé en référence à l'inventeur de l'alternateur, Nikola Tesla, et probablement au moins autant en référence au constructeur de voitures électriques, Nikola Motor a créé l'événement au printemps dernier en dévoilant le concept d'un camion révolutionnaire. Le Nikola One était initialement un camion à motorisation 100 % électrique, alimenté par une batterie relativement modeste de 320 kWh ainsi que par un « prolongateur d'autonomie », c'est-à-dire par un générateur, comme sur la BMW i3, fonctionnant en l'occurrence au gaz naturel.
Puis le constructeur a publié un communiqué laconique dans lequel il affirmait que son camion serait finalement zéro émission, sans expliquer ce que devenaient les émissions issues de la combustion du GNV. Une information mettait néanmoins la puce à l'oreille : le camion aurait une autonomie de plus de 1 000 miles (1 600 km) et ne s'immobiliserait que 15 minutes avant de repartir pour le prochain millier de miles. Autrement dit, le camion pourrait faire le plein en seulement un quart d'heure.
Sans surprise, le Nikola One fonctionnera à l'hydrogène. Le constructeur l'a récemment confirmé. La batterie et la génératrice seront remplacées par une pile à combustible de 800 V. Le constructeur promet une consommation d'hydrogène proche de 20 MPG (miles per gallon), soit 12 litres aux 100 km, surpassant ainsi les exigences définies pour les 10 prochaines années.
Nikola prévoit aussi d'installer une cinquantaine de stations d'hydrogène aux États-Unis d'ici 2020. Le carburant serait produit sans émission par des fermes solaires maison, pour du zéro émission de la production de l'énergie au transport.
Il faudra le voir pour le croire
Si Nikola Motor retourne ainsi sa veste, c'est certainement pour ne pas souffrir de la comparaison avec le futur camion semi remorque de Tesla Motors, qu'Elon Musk a annoncé dans le cadre de son « Master Plan, Part Deux ». Tesla est un jeune constructeur qui peut paraitre prétentieux, que dire alors de Nikola, sorti de nulle part il y a moins d'un an ?On peut d'ailleurs s'interroger sur la crédibilité des annonces de ce nouveau venu. On ne le croira que lorsqu'on verra. Il devrait présenter un camion fonctionnel le 1er décembre.
Quoi qu'il en soit, comme le rappelle Electrek, de nombreux constructeurs automobile reviennent de l'hydrogène, en raison de son mauvais rendement. En 2006, à partir de 100 kWh d'électricité, un véhicule à hydrogène délivrait au mieux 23 kWh, alors qu'un électrique délivrait 69 kWh.
La route vers la transition énergétique est encore longue...
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